Sur cette idée fructueuse, un des dessinateurs majeurs de la
BD produit deux albums de fiction dystopique comptant plus de 80 pages chacun.
Les dessins toujours aussi beaux et froids
conviennent bien pour décrire une humanité, livrée aux
califats, aux mafias, et autres sectes. On en trouverait notre présent bien
doux.
Le scénario qui reporte sur un cosmonaute toute la mémoire
du monde m’a laissé de marbre, et ces espaces infinis dont le
silence effrayait déjà Pascal bien qu’encombrés d’aéronefs ne sont guère riants.
Les objets volants ne peuvent plus être conduits que par des vieux qui savent
se passer du numérique, ainsi s’allègent d’une pincée d’humour ces années 2049
où des femmes garanties sans implants vont supplanter de vieux tyrans.
« On recherche
des gens dont le potentiel intellectuel n'a pas été totalement impacté par
l'avènement du tout numérique. Ils ont la mémoire et les... réflexes cérébraux
adaptés à ce que nous vivons très mal aujourd'hui. Je veux parler de cette
catastrophe qui nous ampute de notre nouvelle intelligence numérique. »
Les avantages des technologies qui sont devenues encore plus
omniprésentes apparaissent de la même façon que les bienfaits de l’électricité
étaient évidents lorsqu’une panne survenait. Mais la fatale deshumanisation du
monde est criante aussi et le chemin pris pour les retrouvailles d’un père et
de sa fille qui sert de fil conducteur à un voyage de désastres en désastres ne
fait qu’aggraver le pessimisme du propos.
Les
préoccupations de ce flying movie s’ancrent dans notre présent, mais comme je
l’ai lu par ailleurs, l’apport d’un scénariste aurait pu ménager plus de
surprises, et un surcroit de profondeur aux personnages qui apparaissent
désormais comme des archétypes bilaliens.
Très peu pour moi, merci.
RépondreSupprimerEn plus, je trouve qu'il faudrait souffrir d'un masochisme colossal pour s'infliger ce que tu décris, là.
Le "dessin" du haut, c'est quoi ??
Bilal aurait-il réussi le pari désastreux de faire ressembler Notre Dame, et les beaux monuments parisiens à des constructions dignes de Le Corbusier ??
Comment a-t-il pu commettre un forfait/péché aussi glauque ??
Pour être froid, c'est froid comme seulement l'Homme en état de péché mortel et mortifère est capable de faire.
Vite, de l'air, du beau !