Il avait apporté sur un plateau, « Les invisibles »,
il y a huit ans déjà, et aurait pu continuer dans cette veine
« documentaire », mais bien que le décor soit différent, il continue
à fouiller du côté de la transmission, de l’héritage, de l’exil ou de
l’assignation à résidence, de nos aveuglements, avec une façon de faire qui
concerne chacun.
Une famille dans une grande maison au bord d’un lac évoque
Tchekhov dont les dilemmes traversent les siècles et supportent les évolutions,
d’autant plus qu’un glissement poétique est apporté avec cette création et amène
à douter de la réalité ; celle-ci en est augmentée.
Ces demeures envahies de racines coûtent cher. Déchirer les
factures, fuir dans le rêve ne peuvent constituer des réponses. Entre temps se
jouent de douces démences qui comportent chacune une part de raison :
celle de la vieille mère qui fait partie des murs n’est pas plus délirante que
celle de son fils qui ne cesse de se jouer un film ou celle de sa fille qui ne
peut que gérer le chaos.
Les acteurs sont excellents entre le fils exubérant, la
fille de bonne volonté et son mari raisonnable, la tante des bois et la mère
prête à embarquer. Le gardien a une belle voix même si son monologue trop
surligné « poétique » est le seul bémol que j’apporterai dans cet
excellent spectacle de près de deux heures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire