Mais pourquoi Guédigian a choisi ce titre : "Sic
transit gloria mundi" (Ainsi passe la gloire du monde) ?
Il me parait démesuré pour ce film lourd sans les dilemmes pourtant jamais très approfondis
de ses productions précédentes https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/12/la-villa-guedigian.html
.
Les jeunes qui vapotent et tournent à la coke sont
globalement méchants méchants et les vieux gentils gentils alors que les thèmes
de l’ubérisation, de la perte des solidarités, du délitement urbain à Marseille,
des familles qui ont perdu tout sens commun, la société consumériste, sont abordés mais un scénario à l’issue calamiteuse.
Pourtant le générique est beau avec une naissance dans une
belle lumière, mais la petite va beaucoup pleurer par la suite. Meylan sort de
prison, il écrit des haïkus : « J’avais
beau arracher les aiguilles de ma montre, le temps ne s’arrêtait pas ».
Le film dure une heure quarante sept. C’est qu’il faut caser : «
premier de cordée », Cash convectors, les soldats de « vigie
pirate », une patronne abusive en boutique, la prostitution, les sextape, le travail
clandestin, les violences diverses, le téléphone au volant avec mise à pied, la femme
voilée, la femme de ménage, le certificat médical, les seins refaits, les assurances,
le travail de nuit, les cadences infernales et un panier repas …
Un des deux grands-pères explique au bébé dans sa poussette : « Tu iras longtemps à l’école et puis tu seras au chômage » : rires dans la salle.
Ah si ! Ascaride qui ne veut pas faire grève, ça c’est original, c’est sûrement ce qui lui a valu un prix d’interprétation à Venise, bien que sa confession express d’un passé où elle avait fait des passes ne passe pas bien.
Un des deux grands-pères explique au bébé dans sa poussette : « Tu iras longtemps à l’école et puis tu seras au chômage » : rires dans la salle.
Ah si ! Ascaride qui ne veut pas faire grève, ça c’est original, c’est sûrement ce qui lui a valu un prix d’interprétation à Venise, bien que sa confession express d’un passé où elle avait fait des passes ne passe pas bien.
Tss, tss, Guy.
RépondreSupprimerJe suis en train de lire "L'espion de Dieu" de Pierre Joffroy, une biographie de Kurt Gerstein.
Le livre ne doit plus être édité, parce que de nos jours, et surtout en France, tout ce qui a plus de deux mois est déjà dépassé, et à jeter aux oubliettes (avec quelques rares exceptions qu'on a du mal à comprendre, quand-même...), mais il parle de cet homme extraordinaire, complexe, qui a été résistant contre Hitler dès la première heure, mais qui, par conviction religieuse, est monté très haut dans les S.S. pour pouvoir dénoncer la folle criminalité du régime.
Le problème avec la folle criminalité du régime, c'est que nous, les vieux, dans le meilleur des cas, savons que l'animal humain perd pied si facilement, et se laisse embarquer sur une pente plus que savonneuse, jusqu'au moment de non retour.
Je fais une différence... et un écart considérable pour juger ce qui se passait entre 39 et 45 en Allemagne, et en Pologne, et ailleurs, pour tuer... des personnes singulières, des masses de personnes choisies pour leur appartenance à une entité ethnique ? religieuse ? quoi, au juste ?, et la mort en grands nombres aussi, de personnes singulières aux U.S. ou ailleurs, lors de la rencontre entre les européens avides d'aventure, de liberté, de tranquillité aussi, qui ont fui l'Europe pour s'installer aux U.S., et les populations déjà sur place, mues par des valeurs bien différentes, et pratiquant une vie bien différente aussi.
On ne met pas les oranges et les pommes dans le même panier.
...
Pour "sic transit gloria mundi", je hasarde l'idée que Guédigian n'a qu'à regarder autour de lui pour voir combien de notre civilisation tombe en ruine en ce moment, et je partage son pessimisme, comme tu le sais déjà.
Comme je le dis souvent, probablement, notre civilisation tombe régulièrement dans une relative ruine, mais pour ceux qui avaient l'habitude d'une certaine douceur, noblesse, générosité, dans les rapports humains, c'est une source de désespoir considérable de les voir s'envoler sous l'impulsion d'une brutalité rageuse mélancolique et collective, avec des conséquences si dévastatrices, d'ailleurs.