Le titre en couverture donne le ton juste : « Avec nous le déluge » avant
300 pages de photographies où s’oublient les cadrages esthétiques et les
couleurs chatoyantes.
L’heure est à la gravité, sans en rajouter dans le
catastrophisme, tout en montrant des solutions, des adaptations.
Le tourisme qui persiste autour d’une Mer Morte rétrécissant sans cesse est absurde,
alors que La Louisiane
disparaît sous les eaux.
En Ecosse, une communauté a rendu une île autosuffisante.
Aux Pays Bas, les cultures sous serres et sans terre sont-elles des réponses pertinentes pour
nourrir le monde ?
La variété des photographes est riche:
quand l’un parvient à donner son point de vue depuis la Corée du Nord où les accompagnateurs
sont plutôt dirigistes, et qu’un autre livre de forts portraits de travailleurs à proximité de chez lui, ou que des photos de famille d’un tonton fantaisiste nous accrochent.
Les scènes de contes composées
par Daphne Rocou sont d’une grande poésie.
« Le ciel est
une métaphore du savoir. Connaître le nom des étoiles ne sert à rien, dans la
vie… Et c’est cela qui est beau. »
Des reportages nous emmènent en Syrie à la suite d’un grand-père suédois parti rechercher ses petits
enfants nés en zone Islamiste ou en Colombie avec des mamans des FARC qui ont déposé les armes.
Pour mémoire, les chinois, pendant la Grande guerre furent qualifiés d’« éboueurs de guerre ».
La photobiographie est consacrée à Imran Khan joueur de cricket devenu premier ministre du
Pakistan.
« Quand nous
lisons une histoire, nous l’habitons. Les couvertures d’un livre sont comme un
toit et quatre murs. Ce qui va suivre va se produire entre les quatre murs de
l’histoire. »
John Berger.
Des fois je me dis que les cultures sous serre, et sans terre vont peut-être nourrir le monde (et le nourrissent déjà...), mais le vivant fruit et légumes TROUVE-T-IL SON COMPTE en étant "produit" (!!!) de cette manière ? Vit-il pleinement, se réjouit-il dans sa vie en vivant de cette manière ? Et... s'il ne se réjouit pas de vivre, quelle.. saveur peut-il avoir, si la saveur... c'est la joie de vivre matérialisée (bien mélangée avec une dose de souffrance, tout de même) ?
RépondreSupprimerEt si le vivant n'a pas de saveur, comment peut-il transmettre... sa joie de vivre à nous par la suite, pour que nous puissions avoir.. du plaisir en mangeant ?
...
Deuxième interrogation, sur le savoir, et l'idée que ne pas connaître le nom des étoiles pourrait être une forme de... grâce déguisée, et être tout bénéf pour la beauté...(Oui, je me méfie d'un monde de PURE GRACE, la pureté n'étant pas une valeur absolue à mes yeux, et la grâce pure, une conflagration.)
On pourrait croire que je suis entièrement partante pour cette idée, mais, mais... je ne peux pas m'empêcher d'avoir un petit sursaut qui me dit qu'avec une telle idée, on est passé de Scylla en Charybe, et que ce n'est pas bon.
Nous avons donné des noms aux étoiles parce que nous regardions le ciel comme un ailleurs transcendant et mystérieux, mais certains d'entre nous connaissaient assez bien les étoiles pour pouvoir naviguer avec, et c'était un riche savoir, très précieux, que nous avons laissé de côté, me semble-t-il.