Je ne suis pourtant pas d’accord du tout avec sa comparaison
entre son retour de Bolivie avec celui des djihadistes revenant de Syrie.
Surtout quand après les attentats contre Charlie il disait :
« Le choc des
civilisations n’a aucune raison de nous effrayer : c’est très salutaire,
parfois salvateur. »
Même si ces souhaits d’il y a 5 ans ont abouti à
l’inverse :
« C’est le moment
de relever la tête et d’assumer notre ADN culturel.
« Je ne dis pas
colère, je ne dis pas compassion, je dis fierté collective. »
Il m’a appris des mots : il n’aime pas les « bonaces » :
« état d'une mer très tranquille »,
et les mulâtresses à la belle « ensellure »
« cambrure au niveau des reins » avaient compté dans ses engagements
de jeunesse.
Ses observations intitulées « la cartographie des
courants souterrains » que dévoile le peintre Fromanger sont fines. Sa
fresque « De toutes les couleurs » illustre cet article
plutôt que le dessin de Trapier dont le style vieillot me déplait en couverture
de ces 80 pages.
Son discours courtois, après avoir reçu le prix Montaigne
autour de l’apport des lettres et de la philosophie en politique, est délectable.
« Le XX° siècle
ayant poussé le romantisme du XIX° jusqu’au fanatisme et la passion jusqu’au
carnage, voilà que les sobres vertus, les retenues du Siècle des Lumières,
reprennent une appétissante actualité. »
Je l’ai beaucoup cité, il cite beaucoup :
« Un homme qui a
lu et retenu est plus capable de grandes entreprises qu’un autre. » Montaigne
« Du temps où les
nations se haïssaient, l’Europe avait plus de réalité qu’aujourd’hui. »
De Gaulle
Le sens du tragique adouci d’humour a de la gueule quand le
style l’habille.
L'homme a du style dans l'écriture, c'est déjà beaucoup.
RépondreSupprimerPourtant, je ne suis pas conquise par ceci : "Le XX° siècle ayant poussé le romantisme du XIX jusqu'au fanatisme et la passion jusqu'au carnage, voilà que les sobres vertus, les retenues du Siècle des Lumières, reprennent une appétissante actualité."
Le problème étant que l'Homme parvient à faire une passion allant jusqu'au carnage... même des sobres vertus...
Jusqu'où n'irait-on pas pour éviter...les bonaces ?
Oui pour la citation de De Gaulle. Elle me semble encore plus pertinent que celle de Montaigne, qui est pourtant truffé de matière, j'en conviens, même si je n'adore pas le lire.
Et oui pour ton (dernier) jugement en fin de colonne ici. Très bien vu.
Je demanderai le livre pour notre bibliothèque. Pour une raison que j'ignore, nous avons très peu de Régis Debray.