dimanche 8 décembre 2019

Voyage en Italie. Montaigne. Michel Didyn.

Difficile d’échapper pour cette représentation à la qualification de « scolaire », qui ne peut pourtant être péjorative de ma part. Ce n’est pas à tous coups que les jeunes présents à la MC 2 rencontrent matière au programme pédagogiquement amenée.
Cette heure et demie tient plus du récit, du racontage, que du théâtre.
Le sympathique philosophe est vivement campé mais n’affronte aucune contradiction, ce qui nuit à la dialectique et à une dynamique scénique.
« Je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche. »
Le voyage avec son secrétaire et son palefrenier passant par la Lorraine avant l’Italie est matérialisé par des pierres disposées autour d’un feu autour duquel tournent une poule et un cheval plus distrayants que poétiques.
La séquence où le cheval se soumet à la bride, peut-elle appeler une réflexion sur la sagesse qui viendrait de la maîtrise de soi ? Alors que son maître avoue ne pas combattre quelques habitudes dont il ne veut se défaire à son âge, quarante-sept ans.
Ils parlent comme des livres et nous retrouvons des formules familières dans une langue savoureuse qui demande cependant un petit temps d’adaptation:
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi. »
« Rien de ce qui est humain ne m’est étranger.»
Je regrette souvent une hystérisation des débats sur les plateaux des salles de spectacle, mais après avoir appris que cette année 1580 se situait en pleine guerre de religions, je trouve que le parti pris touristique se nourrissant d’anecdotes, passe à côté de l’objectif fixé au moment des attentats contre Charlie.

1 commentaire:

  1. Je comprends ton regret.
    Le problème... c'est le musée, et la muséification de la culture. Parce que quand on met derrière les vitres, c'est un peu comme mettre derrière les barreaux.
    Les gens.. admirent derrière les vitres, mais c'est comme si ça ne leur vient pas à l'esprit de sortir le trésor... de derrière la vitre, ou la boite, pour plonger l'esprit dedans, par exemple. En tout cas, pas avec conscience et méthode.
    On se contente de regarder... sans toucher, ou être touché par.
    C'est pourquoi il faut faire très attention au musée. C'est un lieu.. un peu comme l'Eglise, où on va pendant une heure ou deux, et après on en sort, on ferme la porte, et la vie reprend là où on l'a quittée.
    Reprend-elle si bien que ça, là où on l'a quittée ?
    L'idée de rendre à César ce qui est à César est... séduisante, mais Jésus a répondu cela quand on lui a tendu un piège, et pour momentanément sauver sa peau, pris comme il était entre un rocher et un endroit dur.
    Si on arrivait vraiment à vivre en mettant tout dans les petites boites, sans que leur contenu déborde, ça se saurait maintenant. Mais on n'y arrive pas.
    Même... la langue assure qu'on n'y arrivera jamais, car nous pensons grandement.. par association.
    Ce qui me désole, c'est le destin du mot "scolaire".
    Ce n'est pas un compliment, tu t'en es aperçu. Ça veut dire "laborieux, pour des ados/enfants, nécessitant UN EFFORT, pas... ludique".
    Mais M et Mme Tout le Monde n'ont pas envie d'apprendre, en étant adultes... ils veulent SAVOIR DEJA. Ils sont déjà passés par leur.. chemin de croix ? initiatique, donc, ils sont passés de l'autre côté.
    Parce qu'être adulte, c'est synonyme de savoir, dans leurs têtes. Un peu dans le style... "Ni Dieu, NI MAITRE", en sachant que le maître d'école restait un maître, et... nous ne voulons plus de maîtres, non ? Car... NOUS NE VOULONS PLUS SERVIR...
    Triste, mais vrai.
    Et catastrophique pour les apprentissages en tous genres.

    RépondreSupprimer