Cette journée nous prévoit 7 heures de minibus que nous entamons par un retour vers
Téhéran. La circulation gymkhana est de rigueur. Le paysage est un immense
chantier d’immeubles tous conçus de la même façon : une structure
métallique comblée avec des parpaings ou des briques. Il faut du temps pour
contourner la capitale jusqu’au check point. En chemin nous apercevons deux
centrales nucléaires près de la route dont une au milieu d’immeubles qui ne parait
pas prendre de mesures de précaution particulières.
Nous mangeons dans le dernier restaurant avant la montagne,
nous sommes les seuls clients pour avaler le menu habituel : kebab haché
riz, tomates cuites et oignons crus.
Nous abordons ensuite montées et descentes et nous recommençons
pendant un bon moment. Le paysage se modifie, la terre semble plus riche, les
cailloux moins nombreux et le vert du riz en herbe s’étend autour des villages.
Pas de troupeau, ni de ferme isolée.
Des coulées de sel sur les pentes se
terminent en marais salants. Nous traversons des vallées, franchissons des cols, et nous nous élevons
jusqu’au château d’Alamont. Ali
s’arrête à la dernière maison du village de Ghazur Khan, cachée par la verdure.
Nous déposons nos sacs dans les trois chambres
installées sur une terrasse agréable et partons à l’ascension de la
forteresse construite vers 840.
Nous sommes à 2200 mètres et la montée nous essouffle, elle a du être
aménagée depuis 2006 date de la parution du guide Olizane qui nous avertissait
d’une randonnée périlleuse.
Nous sommes récompensés de nos efforts car la vue
qui domine montagnes et vallées, porte très loin. Le gardien du site s’inquiète de
l’opinion négative concernant les Ismaéliens appelés assassins et veut rétablir
la vérité. Bien qu’au 13° siècle le mot Haschischin signifiait « mangeur
de haschisch » traduit par « assassin »
en occident, il semblerait que les 23 citadelles alentours dont Alamout était
la plus importante hébergeaient des gens instruits et religieux qui furent
vaincus pas les Mongols. Ces derniers détruisirent tout sur leur passage et ne
laissèrent que ruines aggravées depuis le tremblement de terre de 2004. Quelques travaux commandés par le
gouvernement essaient de reconstituer et d’interpréter les vestiges.
Dans Wikipédia nous apprenons par la suite qu’ Alamut est
citée dans plusieurs mondes de jeu de
rôles et jeu vidéo.
« Portail
d'entrée vers les enfers, refuge à la secte vampire des Assamites, ville gardienne de la Dague du Temps, place forte
des Nizârites qui apparaît dans la série de jeux vidéo Assassin's Creed. L'un des héros,
Altaïr, est un jeune soldat faisant partie d'une secte d'assassins obéissant à
un mentor dépeint comme vieux et tyrannique. »
L’air est bon. Une partie du groupe descend au village
acheter de l’eau, photographier et discuter, l’autre partie profite d’un petit
temps de repos sur une des terrasses. Le menu change un peu : riz,
aubergines en sauce avec petites frites, ragout d’herbes, chou-fleur et cerises
au vinaigre. Le chat de la maison se frotte contre nos jambes, son patron qui
prend silencieusement son repas sur un divan l’appelle Michou. Nous palabrons
en croquant des smarties présentées en plaque comme des remèdes, écrivons ou
lisons car pour une fois il n’est que 9h
et demie.
D'après les notes de voyage de Michèle Chassigneux
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