Nous partons vers les 9h
en compagnie de la femme d’Ali emmitouflée dans un imperméable beige et un
foulard noué comme nos mamans. Nous commençons par les emplettes en ville et le
plein d’essence (0.178 euro par litre, un des prix les plus bas
du monde). Puis nous prenons la route vers le volcan Damavand (5610 m). A peine quitté le
centre ville, nous devons rebrousser chemin car la route est barrée par la
police. Pas d’hésitation : Ali, notre chauffeur, connait une autre
solution pour atteindre le parc national. Au poste d’entrée, un militaire fort
courtois palabre puis monte fouiller le fond du minibus tout en s’excusant du
dérangement. Nous croyons comprendre qu’il vérifie si nous n’avons pas de tente
et l’intention de séjourner plusieurs jours dans le parc, notre autorisation de
passage étant valable pour un seul jour. Nous franchissons la barrière et
continuons la montée sur une piste poussiéreuse qui se révèle assez fréquentée.
Après un bon nombre de kilomètres en montée, puis une descente sérieuse où nous
trouvons en bas un poste de surveillance, nous roulons sur un plateau entouré
de montagnes aux stries artistiques, d’où nous apercevons majestueux et
nettement plus haut, le Damavand.
Nous stoppons au premier campement de nomades, les troupeaux
de chèvres et de moutons y convergent guidés par des bergers à pied ou montés
sur des ânes, soulevant la poussière au bruit de leurs sonnailles.
Nous reprenons la piste encore un bon moment
et nous croisons de nombreux campements mêlant tentes traditionnelles en
grosses couvertures marron retenues par de grosses aiguilles de bois aux tentes
Quechua aux couleurs plus voyantes dans ce paysage minéral.
M. Ali s’arrête
auprès d’une source s’écoulant dans un large cratère et remplit son bidon d’eau
à la gamelle une fois son tour arrivé.
Après nous être égarés, nous poursuivons dans la bonne direction jusqu’à
une aire de pique-nique déjà occupée par plusieurs voitures au milieu de ruisselets
serpentant parmi des détritus et des restes de feux de camp témoignant de
passages nombreux.
Pendant qu’Ali et sa femme préparent le barbecue et les brochettes de poulet et tomates, Haleh
nous entraine dans une petite promenade apéritive où nous devons traverser
ruisseaux et marécages qui conduisent à une source. Nous ramassons quelques pierres vert-bleu qui
ressemblent à de la turquoise, aux couleurs avivées par l’eau. Après nous être
restaurés, nous partons en randonnée sur le plateau, rencontrons des nomades
dans leur campement. Certains élèvent des poules, des dindes ou des canards
dans des enclos grillagés, les chiens grognent un peu et les gens ne
comprennent pas pourquoi nous marchons puisque nous ne sommes pas bergers. Ils
posent des tas de questions à notre
guide Haleh. Un 4X4 s’approche et propose de nous conduire à la cascade que
nous n’aurons pas le temps d’atteindre si nous poursuivons à pied. Notre guide
vénérée avait rencontré au cours du pique-nique la famille du conducteur et son
charme et savoir faire une fois de plus vont permettre d’optimiser la balade.
Nous nous entassons donc dans le véhicule et nous débarquons à la cascade. Nous
empruntons à pied un sentier qui la longe, mais seuls les plus sportifs
grimpent comme des chèvres jusqu’au bout. Nous rencontrons des jeunes gens dont
l’un nous joue un air de sitar malheureusement inaudible à cause du bruit de
l’eau. Nous retournons d’un bon pas jusqu’au minibus et après nous être
désaltérés avec une pastèque, nous reprenons le chemin du retour dans une belle
lumière de fin de journée. Au poste de surveillance, Hussein sa femme et son
frère s’impatientent : l’autorisation de passage de deux clients ne semble
pas convenir. Le chemin est encore long jusqu’à Rudehen. Levés à 6h 30 nous
arrivons à 21h, les magasins sont encore ouverts, nous achetons de gâteaux et
de l’eau. Une douche bienfaisante pour se débarrasser de la poussière avalée,
un repas copieux, il est tard lorsque j’arrête le journal.
D’après les notes de voyage de Michèle Chassigneux.
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