jeudi 25 septembre 2025

Bordeaux # 2

Pour gagner Bordeaux centre, nous nous embrouillons un peu en changeant involontairement  de rive vers des quartiers en devenir. 
Mais nous parvenons à l’heure au rendez-vous à10h30 à l’Office du tourisme pour la visite guidée assurée par Frédéric Béchir.
« Grâce à l’aide de Malraux, Bordeaux reste le plus grand domaine préservé » commente-t-il.
Puis il nous dresse un petit topo historique depuis les origines connues, la présence des romains qui introduisirent la vigne dans la région, la forte importance d’Aliénor d’Aquitaine et de Henri Plantagenet.
Par la suite, la ville manifeste longtemps des penchants pro anglais pour des raisons commerciales,
elle développe le négoce avec Saint Domingue puis Haïti pour le sucre récolté dans des plantations appartenant à de riches Bordelais qui participent amplement à la traite des « nègres ».
Nous sommes à l’ Esplanade des Quinconces, la plus grande place d’Europe. La colonne du monument des girondins s’élève à une extrémité, et lui faisant face,
à l’autre bout  deux colonnes telles des phares marquent l’ouverture vers la Garonne ; entre les deux, un immense espace ensablé désertique s’étire sur 400 m de long. Les arbres qui l’entourent, de par leur implantation lui valurent le nom de place des quinconces.
Jusqu’en 1818, dominait sur l’emplacement le château trompette. L’origine du nom original de cette forteresse viendrait  de la déformation du mot « tropeyte » dont il existe deux interprétations : .soit il fait référence au nom  d’une source qui alimente un ruisseau ou alors il s’agit d’un terme gascon signifiant troupeaux nommant de cette manière  la place où ils étaient élevés.  Mais si la forteresse redoutée jouait un rôle défensif contre les anglais, ses canons pouvaient aussi se tourner vers la ville contre les contestataires.
Le monument aux  girondins
, plus récent et érigé après la destruction du château, rend hommage aux députés de la révolution décapités par les montagnards.  Monumental, il comprend une colonne surmontée de la liberté brisant ses chaînes et d’une fontaine. Des statues des députés devaient  remplir des emplacements prévus à cet effet  mais pour des problèmes financiers (et politiques) elles ne furent jamais réalisées. Dans le bassin, un ensemble en bronze plein de panache représente le triomphe de la République sur un char  tiré par des chevaux aux pieds marins, elle  représente aussi le travail, les enfants, l’éducation et l’armée.

Sous les ruades des chevaux, trois allégories masquées combattues par la liberté incarnent l’ignorance, le vice  doté de petites cornes et le mensonge.

Nous nous déplaçons vers les allées de Tourny.
Au XVIIIème l’intendant du Roy, Louis de Tourny,  aménage cet axe en promenade qu’il souhaite  « d'un goût gracieux et uniforme », alors,  il mérite bien sur sa statue in situ. 
Les façades percées de hautes fenêtres, les mansardes bien alignées  et les mascarons décoratifs correspondent en tous points au style de l’époque. 

Nous poursuivons par le triangle d’or intégrant le cours de l’intendance, le cours Clémenceau et le cours Tourny, nommé  quartier des grands hommes.
Des noms de rue distinguent  des gens célèbres, Montaigne, Voltaire, Montesquieu…. 

Aujourd’hui, les magasins de marques, les enseignes de luxe se plaisent dans ce secteur et participent à sa renommée de quartier chic.
Nous nous arrêtons un court moment devant l’église Notre Dame, de style baroque, très inspirée de celle du Gesu à Rome. D’abord sous l’égide des Dominicains, les révolutionnaires la transforment en église de l’Etre suprême avant qu’elle ne revienne dans le giron catholique.
Mais si notre guide nous conduit devant cette église c’est surtout pour nous montrer une statue en bronze de Goya. A la suite de problèmes politiques, le peintre  espagnol et sa compagne fuient et se réfugient à Bordeaux, où ils vivent  parmi des exilés espagnols jusqu’à la mort de l’artiste à l’âge de 88 ans. A sa mort, le consul d’Espagne réclame sa dépouille pour la rapatrier à Madrid, mais lors de l’ouverture du cercueil, surprise, il manque la tête de Goya.
A sa place, un mot prétendrait  que la médecine s’en est emparée pour investiguer sur le fonctionnement du cerveau d’un génie, et une fois les études terminées, elle restituerait la tête. Ce qui n’a jamais été fait. Vrai ou légende ?
Quelques pas nous séparent du cours de l’intendance où se trouve le passage Sarget, Il est  construit au XIXème  sur le même modèle que ceux de Paris  éclairé grâce à une belle verrière.

Situé sous un hôtel particulier du même nom, il sert d’écrin à des boutiques vendant des marques prestigieuses. Un deuxième passage nommé la galerie Bordelaise de la même époque rivalise  à quelques encablures, prouvant l’engouement des gens  pour ce type élégant de commerce.
Nous débouchons place de la comédie face à l’opéra, ou grand théâtre, endroit incontournable et central de Bordeaux.
Son architecte Victor Louis le conçoit de forme rectangulaire  «  dans un style néo-classique à la composition symétrique et équilibrée orné d’éléments gréco-romains. Composée de colonnes corinthiennes surmontées de sculptures, la façade est simplement majestueuse.  Les colonnes sont élancées et les chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe, une inspiration puisée dans  l’architecture grecque. 
Par ailleurs, douze sculptures dominent la place du haut du Grand Théâtre : neuf muses (Euterpe, muse de la musique ; Uranie, muse de l’astronomie ; Calliope, muse de la poésie épique et de l’éloquence ; Terpsichore, muse de la danse, Melpomène, muse de la tragédie ; Thalie, muse de la comédie ; Polymnie, muse de la rhétorique ; Erato, muse de la poésie ; Clio, muse de l’histoire) et trois déesses (Junon, déesse de la fécondité ; Vénus, déesse de l’amour et Minerve, déesse de la sagesse et de la guerre raisonnée reconnaissable à son casque). » 
Pour le mettre en valeur, Victor Louis se charge d’aménager les abords ; il l’entoure d’hôtels particuliers cossus voire luxueux et organise les avenues avoisinantes de manière à ce que  tous les regards convergent  vers son théâtre, visible de la rue Sainte Catherine comme des autres artères.
Disposé dans un coin de la place,  sa miniature en bronze  (un plan relief) réalisée par François Didier s’adresse  aux non- voyants, afin qu’ils le contemplent tactilement, ainsi accessible à tous.

 

mercredi 24 septembre 2025

Fenêtres intérieures. Château de La Veyrie Bernin.

Les traces d’une grandeur enfuie de la demeure d’un industriel disparu créent une ambiance particulière et ajoutent de la valeur aux œuvres exposées jusqu’au 16 novembre 2025. 
Parmi les sept artistes présentés lors de cette neuvième exposition, j’ai retenu les dessins de Silène Audibert fins, minutieux, amples, évoquant parfaitement le foisonnement des racines.
Je n’ai pas saisi  toutes les intentions  traitant de traumas et de résilience d’Albane Paillard-Brunet mais une de ses belles installations intrigue. Les corps tordus d’Émilie d’Hauteville vont au delà d’une évocation d’Egon Schiele dans des accrochages originaux.
La poésie des photographies vibrantes de la modeste Joëlle Ogé est plus accessible 
que l’évanescent onirisme de Marc Donikian.
Les rubans de Rébecca Plisson égaient l’intimité une salle de bains alors que dans un placard des vêtements inquiètent.
Je suis séduit par la diversité des approches intimes et intéressé par les façons d’investir les lieux mais reste peu réceptif à certains textes accrochés qui ne semblent pas toujours faire confiance au visiteur.
L’émotion ne se commande pas : il faut parfois planter un pieu dans le cœur alors que la chute d’un pétale aurait pu suffire à nous embuer l’œil. 
   

mardi 23 septembre 2025

Champs de bataille. Inès Léraud Pierre Van Hove.

J’avais évoqué avant de l’avoir lue cette bande dessinée, 
réalisée par les auteurs d’ « Algues vertes » qui avaient déjà mis en lumière, au-delà du scandale écologique, une puissante omerta bretonne. 
Avec cet album documenté il s’agit plutôt du récit d’une histoire ancienne vue comme un « démembrement » accompagnant une mutation des campagnes sous le nom officiel de « remembrement ».
Les témoignages recueillis apportent, par leur variété, des nuances à la nostalgie d’une campagne de chemin creux peuplée de chants d’oiseaux. Qui vivrait aujourd’hui avec des parcelles où il faut sans cesse faire demi-tour avec la charrue, où l’hiver les sentiers sont impraticables ?
Pour évoquer la complexité des enjeux, le choix de retenir les remords d’Edgard Pisani, acteur majeur de la modernisation des campagnes, me semble judicieux, comme le revirement de l’ingénieur agronome René Dumont, premier candidat écologiste en 1974 qui disait après guerre : 
« Pour produire le maximum, il faut disposer de grandes quantités d’engrais ; de variétés de plantes et d’animaux perfectionnés ; de ressources en énergie surabondantes actionnant de puissantes machines. » 
Retrouver François Mitterrand en ministre de l’intérieur, ne manque pas de sel, lorsqu’il justifie le maintien des CRS pendant deux ans et demi dans un village breton refusant des tracés bureaucratiques, l’arrachage des arbres, s’élevant contre les accapareurs … 
« L’administration s’est heurtée à l’opposition d’éléments peu soucieux de l’intérêt général ni même de leur propre intérêt bien compris. » 
La parole est donnée aussi à ceux qui ont travaillé au « génie rural » ou dans les cabinets de géomètres, voire en tant que conducteurs de bulldozer. Ces paysans présentés souvent comme conservateurs se sont adaptés au gré des orientations dictées par des hauts fonctionnaires. La corporation organisée du temps du régime de Vichy finalement pas si « tradi » que ça, a maintenu un puissant pouvoir sous appellation syndicale et coopérative bien loin de l’origine de ces mots fraternels.
La distance entre ville et campagne s’accentue. 
Elle aurait pu être atténuée - facile à dire après les batailles - si les échanges de parcelles s’étaient faits à l’amiable entre voisins responsables. 
Je crains que l’aversion envers les agents arracheurs de haies soit la même que celle qui s’exerce contre les personnels de l’Office français de la biodiversité prônant le replantage des haies.

lundi 22 septembre 2025

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau. Gints Zibalodis.

Des critiques trop flatteuses ajoutent parfois à la déception lorsque pendant une heure et demie le graphisme tant vanté parait bien plus banal que celui du moindre Disney. 
Le parti pris d’échapper à l’anthropomorphisme m’a semblé la seule originalité de ce film sans parole dont le scénario tient dans une phrase.
Un serpentaire, un chat, un chien, un capibara (castor sans queue), un lémurien, se retrouvent sur un bateau emporté par les flots.
Des voisins ont pu s’endormir sans que cette absence nuise à leur compréhension : une vague destructrice ininterrompue avait effleuré quelque cité abandonnée, des îles, des mangroves, au pied de vertigineuses falaises herbeuses. Vous pouvez fermer à nouveau les yeux.

samedi 20 septembre 2025

Un autre ailleurs. Agnès Riva.

Créteil dans les années 70 nous emmène loin dans le temps et l’espace.
Un jeune homme s’extasie devant les panneaux publicitaires apposés devant les chantiers de la ville nouvelle en construction, il va devenir un animateur convaincu d’un de ces quartiers. 
« Sur la palissade qui en interdisait l’accès une fresque naïve représentait des gens accoudés à une barrière qui, tournant le dos au vrai lac, regardaient des voiliers rouges et bleus de comptine naviguer sur un fond bleu. »  
Ce roman nous dépayse puisque seules quelques mesquineries effleurent avant les dernières pages qui finissent bien.
C’est le temps des couleurs, des expérimentations pédagogiques et architecturales, des fêtes antillaises ouvertes à tous. 
Une candide journaliste en devenir, lit à l’organisateur son projet de compte-rendu où elle projette son « désir d’île ». Le guadeloupéen relativise la joie de vivre de ce qui ne s’appelait pas encore une communauté, sans tomber toutefois dans une peinture sombre du déracinement.
Les amours en devenir se vivent sans drame et la douceur et la complicité entre femmes permet de surmonter l’épreuve d’un avortement. 
A propos de la pilule : 
« - Moi, je crois que ça rassure les mecs au fond, qu’on ait la trouille à chaque fois qu’on baise, renchérit la grande brune.
- Pas tous, quand même, lui répondit celle qui avait lancé la conversation. » 
Ailleurs.

vendredi 19 septembre 2025

Intelligence Artificielle.

Vieux reste d’une jeunesse passée à s’esbaudir devant la moindre nouveauté, le sujet de l’Intelligence Artificielle m’interpelle lorsque, ancien enseignant, je persiste à voir dans l’ordinateur un outil patient, relevant le défi de l’individualisation des apprentissages.
Je cède à l'envie d’ajouter « Pour les trajets courts privilégier le vélo ou la marche à pied » comme  à la fin des pubs de SUV façon de nuancer sur un terrain où prudence et objections sont des  terres rares.
Dans une école qui a dégradé la place de la rédaction, les robots conversationnels peuvent relever le niveau, à condition de cultiver en « présentiel », altérité et quant à soi mâtiné d’auto critique. Le développement de l’oral permettra de détecter toute tricherie.
Derrière chaque écran solitaire sous pseudo aux liens de pacotille, l’individu a supplanté le collectif. Alors que la subjectivité, les passions chauffent les débats, l’IA serait-elle du côté de la raison, de l’humain, contre la bestialité ?
Les machines ne nous ont pas fait perdre la tête : l’obsession de désigner des boucs émissaires pour nous exempter de nos responsabilités n’a pas attendu l’Intelligence Artificielle, fruit du travail des hommes.
Les rumeurs, la grande peur de 1789 ont fait bien des ravages et amené des avantages, bien avant les réseaux.
Il est facile de jouer avec les mots et déplorer la bêtise humaine tellement humaine en regard de l'intelligence des machines.
Nos impuissances face aux défis environnementaux, démographiques, politiques, génèrent des conduites suicidaires poussant leurs feux sur toute l’étendue de notre planète, ensevelissant ses habitants sous les gravats à Gaza, en Ukraine, au Soudan.
Dans l’Aude, une dame a péri dans l’incendie de sa maison qu’elle avait refusé de quitter.
Le grand jour de blocage, attendu avec gourmandise par les médias, n’a pas bloqué grand-chose. Certains font profession de bloqueurs, d’autres de travailleurs, certains construisent d’autres détruisent.
Les haines anonymes des réseaux virtuels s’auto allumant ont eu beau crier à l’air libre, leur manque de cohérence était criant dans une période déjà suffisamment déraisonnable. 
Sur les banderoles protestataires, « solidarité » s’inscrit évidemment, mais ne demandez pas d’efforts pour la collectivité aux porteurs. Il y a tant de sébiles tendues que depuis longtemps les investissements à long terme ne sont pas possibles. Quant aux drapeaux tricolores, ils ne trouveront plus personne pour les brandir sur les champs de bataille.
La dissolution d’où viendrait tout le mal était réclamée à corps et à cris par tous ceux qui déplorent aujourd’hui cette décision ; ils en redemandent à nouveau une autre.
Les renoncements, les compromis, des ententes n’apaisent guère ceux qui estiment que la rue vaut mieux que les urnes dans un monde où la force prime sur le droit. La « Meute » qui suit Chantal Mouffe théoricienne du populisme reconnaîtra son Méluche, les autres leur Donald.
Et ce n’est pas la peine de leur expliquer que la nomination d’un premier ministre est une prérogative du Président de la République.
L’abandon de l’aéroport de Notre Dame des Landes n’a pas donné lieu à plus de remerciements de la part des écologistes que l’aide de la France envers le Mali.
Le recours à la violence des zadistes avait eu plus de poids là bas qu’un référendum local qui s’était prononcé en sens contraire. Présenté comme remède miracle, le Référendum d’Initiative Citoyenne avait pourtant été ajouté dans la corbeille des Gilets jaunes mobilisés au départ sur des problèmes de taxe carbone. Les cocktails des blacks bloqueurs leur avaient permis d’obtenir bien plus que les syndicats seuls. Et c’est ainsi que « quoi qu’il en coûte » coûta.
Si des influenceuses se gonflent au Botox, moi ce sont les beaux textes sous forme concentrée cette fois qui boursouflent mes textes : 
« L'injustice appelle l'injustice ; la violence engendre la violence. » 
Lacordaire fera l'affaire pour un fond d'assiette à souvenirs de Palavas-les-Flots.  
Le wokisme a boosté le trumpisme, les extrêmes ont prospéré au détriment du centre, les masculinistes sont nés de la cuisse des féministes les plus radicales. Les woke reprendront du poil de la bête avec les excès MAGA, les extrémistes se modèreront (peut être) au contact du pouvoir, quelques caresses et bien des durs s’adouciront. 

jeudi 18 septembre 2025

Bordeaux # 1

Nous prenons l’autoroute pour Bordeaux et pendant les 240 km, je me repais sur mon téléphone  d’ « Un si grand soleil » pendant que Guy conduit.
Vers 12 h nous atteignons les bords de la Garonne. Nous nous engouffrons dans l’immense parking couvert Jean Jaurès à l’étage – 6
et ressortons à pied par l’accès proche de l’Opéra, rue des chapeaux rouges.

Nous tombons vite sur la rue Sainte Catherine noire de monde, et déjeunons dans une rue adjacente (rue Saint Rémi) au « Big bistrot girondin » où nous optons pour le menu du jour : crevettes marinées, blé éclaté et crème de courgettes, un verre de Bordeaux (obligé !) et un café gourmand.

Ce n’est qu’ensuite que nous allons à l’Office du tourisme,
vers l’esplanade des Quinconces, et  que, renseignements pris nous retenons une visite guidée pour demain.
Pour aujourd’hui, nous flânons sans but précis dans cette ville que nous connaissons déjà un peu.

De la place de la Bourse, nous longeons les quais de la douane, quai Richelieu, nous continuons vers la porte de Bourgogne

jusqu’à la porte Cailhau, direction la place Bir-Hakem
et passons des quartiers chics aux quartiers plus populaires, sans véritablement de changement d’architecture, toujours en pierre mais avec des immeubles moins bien entretenus et davantage de petits commerces orientaux.
Nous assistons à l’arrestation d’un jeune par une escouade de policiers près de la poste où nous venions d’acheter des timbres.
Nous tirons jusqu’à la basilique Saint Michel dont la flèche  indépendante, érigée devant l’église  disparait sous les échafaudages pour des travaux de longue haleine (commencés en 2019). L'église de style gothique flamboyant aurait bien besoin d’un petit nettoyage.
A l’intérieur, la statue de saint Michel surplombant la chaire rend honneur à l’archange protecteur des lieux. Mais un autre saint, Saint Jacques est sujet lui aussi à dévotion, il se voit attribuer sa chapelle, en effet, l’église constitue une étape sur les chemins de Compostelle.
Comme dans d’autres endroits les œuvres d’art même dans les églises attirent la convoitise. Ici précisément, le vol de sculptures en albâtre dérobées et remplacées par des copies en plâtre par les escrocs ne fut découvert que bien après le larcin, lors d’une succession où l’on put en récupérer une partie.
Nous remarquons autrement une belle piéta en pierre du XVème
et les vitraux modernes aux couleurs flamboyantes.
Par extension, Saint Michel désigne aussi le nom de la paroisse, 
c’est-à-dire le nom du quartier. C’est  l’un des plus animés de Bordeaux.
Le passage couvert saint Michel, sur la place de la basilique  héberge un bar brocante mais fermé le lundi et mardi .. frustrant !
Alors nous  faisons demi- tour, revenons par les petites rues jusqu’à la porte Cailhau
puis gagnons le miroir d’eau aussi fréquenté que la rue Sainte Catherine et sur lequel pataugent, voire se roulent avec bonheur les enfants et les chiens.
Nous récupérons la voiture au – 6 du parking, il est temps d’aller à Pessac prendre possession du Airbnb. L’itinéraire  nous balade dans de nouveaux quartiers en construction aux routes pas toujours reconnues par le GPS mais nous parvenons sans énervement à destination. 
Nous emménageons dans une petite maison à côté de celle des proprios, une sorte de garage indépendant bien rénové. Cependant, au niveau de la chambre, il nous faut monter un escalier étroit et très raide qui démarre pratiquement dans la baie vitrée et aboutit sous les toits dans une mezzanine où il est impossible de se tenir debout ; les bagages resteront en bas. Eh oui, on se fait vieux…
Nous achetons de quoi diner ce soir au carrefour de Pessac et soirée sans TV 
(il n’y en a pas).