Quelques
croassements anticléricaux paraissent bien fades quand est décrochée la
silhouette de l’abbé Pierre des entrepôts d’Emmaüs.
Déjà
que tout tir est prohibé en direction des ambulances ; à l’égard des
corbillards, seul l’oubli s’en suivra. Nos dieux sont morts et nos saints se
raréfient.
Lorsque
les bouffe-curés les plus affamés remontaient à l’Inquisition pour caractériser
les catholiques, il y avait toujours quelque admirable missionnaire pour écoper
l’eau des bateaux vermoulus armés par le Vatican.
Les
dernières révélations ensevelies sous les silences constitutifs de l’institution
religieuse sont venues planter quelques ultimes clous dans le cercueil des influenceurs
à l’ancienne.
Le mot « amour » tellement chanté sous les croisés d’ogives
était déjà bien abimé quand il évoquait d’avantage quelque libidineux
célibataire que la générosité de mère Térésa.
Bien
que les églises se vident et que les
vocations se tarissent, la dimension religieuse revient plus que jamais dans
les conversations.
Pour
éviter de se laisser aller à la complaisance dans le répertoire de nos défaites,
suffirait-il de les décrire pour se donner l’illusion de nous ébrouer?
Dans
une atmosphère assombrie par les incendies volontaires en Amazonie, par les explosions
incessantes dans tous les coins de la planète, peut-on saisir des liens qui ne
soient pas calcinés, en tirer du sens ?
Un
titre du journal « Le Monde » :
« Le Sud pleure la mondialisation libérale » n’arrange pas la
visibilité quand il prend à contre-pied une vision unique diabolisant les
échanges internationaux.
« … à jeter le remède
libre-échangiste avec l’eau du bain, comme on le fait aujourd’hui au nom du
climat ou des priorités stratégiques, on se condamne à une régression dans la
lutte contre la pauvreté… »
Bien
que cette échelle mondiale reste inaccessible au plus commun des boumeurs,
le
mot « déréliction », signifiant « abandon », convient pour
caractériser la période.
« Tout concourt à opprimer les
politiques qui n’avaient déjà pas besoin de cela pour être en proie à un
sentiment d’accablement et de déréliction. »
Alexandre Soljenitsyne.
Péripéties
gouvernementales mises à part, quand s’oublie l’intérêt de la nation chez les
squatteurs des canaux d’information, je relève dans un domaine à ma mesure, la
satisfaction des syndicats face à l’abandon de toute modification du brevet des
collèges.
Cela confirme leur manque d’ambition pour l’école et pousserait volontiers ma
curiosité du côté de l’auteur de « La fabrique du crétin », Brighelli.