Pour la Capitale d’Israël et de la Palestine dans son espace d’un
kilomètre carré auréolé de tant de saintetés les hommes se déchirent depuis si longtemps
pour quelques parcelles de terrain. Alors que des archéologues ont pu être lapidés
pour avoir trouvé des vestiges antérieurs à la présence juive, les éléments
apportés par la conférencière devant les amis du musée de Grenoble n’ont pas la
prétention de mettre en cause les sentiments religieux, scrupuleusement
respectés pendant le riche exposé.Déjà la distance entre l’idéal et la réalité se mesure dans l’étymologie du mot Yeroushalaïm signifiant « ville de paix » voire
« la ville de celui qui est parfait ». La bourgade est mentionnée
pour la première fois dans les textes égyptiens dits d’ « exécration »
remontant au XXe
siècle avant notre ère sous le nom de Rushalimu
en référence au Dieu Cananéen du soleil couchant, Shalem.Ce lieu de l’eschatologie universelle (étude des fins
dernières de l'homme et du monde) n’occupait pas de position stratégique
éminente, sur la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Mer morte, à
l’écart des routes commerciales, et ne recélait pas de ressources particulières,
alors que La source de Gihon y est aménagée dès l’époque du bronze.Les mythes
rencontrent l’Histoire et la brouillent :
la ville-état en territoire de Canaan est devenue la cité de David. Le temple construit par son fils
Salomon qui avait reçu l’Arche d’alliance contenant les
tables de la loi de Moïse a été détruit en – 586 par Nabuchodonosor.
Un second bâtiment reconstruit à l’image du « tabernacle »,
la tente de Moïse de l’ancien testament, puis étendu par Hérode est détruit par
Titus en 70, Jésus en avait chassé les marchands. Il en reste le « mur des lamentations ».
La ville fut rasée, labourée par les
romains. Si le « 9 Av »
commémore ce jour de deuil par un
jeûne, les rites en sont transformés, les sacrifices ne peuvent plus s’y
dérouler. Sans lieu, le Dieu atopique ( hypersensible à l'environnement) déborde le monde, l’homme est renvoyé à
lui même.Plus tard, l’empereur
Hadrien y fonde Aelia Capitolina, qui à la suite de la conversion de l’empereur
Constantin en 320 devient chrétienne. L’empire perse succède à l’empire byzantin, viennent les
croisés et les mamelouks après que Saladin y eut gagné la guerre sainte en
1187, puis les mogols, les ottomans et les anglais. Les millénaires défilent,
les psaumes demeurent :
« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main
droite m’oublie ! Que ma
langue reste collée à mon palais, si je ne me souviens plus de toi, si je ne place
pas Jérusalem au-dessus de toutes mes joies ! »L’église du saint Sépulcre ou de
la Résurrection pour les orthodoxes (grecs) qui a connu tremblements de terre,
incendies et destructions, recouvre le lieu de la crucifixion, le Golgotha, et
la pierre de l’onction où le corps du Christ fut déposé après sa mort. En ces temps, le lieu est loin
d’être « Covid free » tant la vénération des pèlerins est passée au-delà
des gestes barrières. Elle comprend cinq stations dans le parcours de la via
dolorosa établi au XVII° siècle.La piscine de Bethesda, utilisée pour laver les moutons
avant leur sacrifice au Temple a connu « Jésus guérissant le
paralytique » Tiepolo
Dans les années 1920, la ville de Jérusalem (al Quds
en arabe) a repris de l’importance face au mouvement sioniste. « La mosquée al-Aqsa » (date du
VII° siècle) est construite sur un site ayant plus de 30 000 ans », lieu de l’envol du prophète dans la tradition musulmane. « Miniature
persane du XVIe siècle célébrant l'ascension de Mahomet aux
cieux » Monument majeur de l'art islamique, « Le dôme du Rocher » serait
situé
à l’endroit du sacrifice d’Isaac par Abraham, carrément à l’emplacement
d’un des « centres du monde.
Les trois religions sont dites
abrahamiques, alors il convient de nommer l'Esplanade
des Mosquées, Mont du temple ou inversement.