Nous laissons le monde des tissus
pour découvrir un autre lieu emblématique de
Mulhouse, le musée historique logé
dans l’ancienne mairie du XVI° siècle
place de la réunion. La salle du
Conseil ou des mariages occupe le premier niveau. Le bois recouvre murs et plafond, il
assombrit la pièce que les anciennes fenêtres (culs de bouteilles) peinent à
éclairer. Et le mobilier imposant et lourd
accentue le caractère solennel du lieu. Des peintures murales face aux
fauteuils cossus des notables promeuvent
les sceaux de la ville et des références au rattachement de Mulhouse à
la France qui apparaitront d’ailleurs une autre fois dans le musée sous forme
de banderole dans une vitrine.
- ce curieux
bahut à archives,
Mais
c’est le Klapperstein, qui constitue de loin l’attraction la plus
symptomatique et célèbre de la vie mulhousienne d’autrefois : les femmes
médisantes, condamnées, devait porter en punition autour du cou cette pierre de
12 kg dans les rues de la ville
(klapper = hochet, Stein = pierre)« Aujourd’hui exposé au Musée historique, le
Klapperstein a longtemps été suspendu au mur arrière de l’Hôtel de ville, comme
un avertissement aux médisantes. Si deux femmes sont condamnées en même
temps, la première doit porter le Klapperstein de la place publique jusqu’à l’une des
portes de la ville pendant que la seconde est affublée d’un panneau sur lequel
est écrit la cause de la condamnation. Arrivées à destination, les deux femmes
échangent leurs attributs pour effectuer le trajet du retour ».Les hommes en
pareil cas devaient seulement s’acquitter d’une amende, à laquelle étaient
également soumises les femmes. Mais point d’humiliation administrée aux hommes
pour un péché réputé avant tout féminin…
En poursuivant la
visite, nous découvrons
- un autre
consacré au capitaine Dreyfus, disposant de panneaux informatifs et d’effets personnels .
les céramiques, monnaies parures
proviennent du site archéologique d’Uruncis et témoignent du passé antique de la région.Nous avons
parcouru ce musée avec plaisir et apprécié sa grande variété. En sortant, nous
discutons avec une jeune fille postée à côté d’une petite charrette
remplie de documents de l’Office du tourisme en plein
soleil devant le musée. Nous l’interrogeons, elle, interroge son portable pour
nous répondre et nous informe que l’espèce de rouage, symbole de la ville,
représenterait en fait des moulins ( Mulhausen : moulins ?), que
Mulhouse reposait sur des marécages et que l’eau fut utilisée comme énergie pour l’industrie, les
moulins etc.Il fait bien chaud
au soleil à écouter, alors avant tout autre chose, nous craquons pour une glace
à l’italienne prise chez un glacier se vantant d’être décoré des « quatre
plaques de chocolat », le summum étant cinq !En tous cas, c’est
revigorés que nous partons vers le N.E. jeter un œil à la Cité Manifeste. Pour cela, nous traversons la grande place devant
les halles couvertes, en plein nettoyage
après le départ des maraichers et commerçants. Nous pénétrons dans la cité
ouvrière organisée autour des usines de DMC (Jean Dollfus). Nous circulons au
milieu de maisons mitoyennes organisées dans un quadrillage rigoureux et serré
de rues étroites, si étroites parfois qu’une voiture ne peut s’y engager. A
l’origine, toutes ces habitations étaient semblables, uniformes, mais leurs
occupants les ont personnalisées et arrangées en fonction de leur goût ou de
commodités, ils ont exprimé leur
personnalité aussi bien sur les façades que dans les jardinets soignés.La Cité manifeste
s’est implantée au sein du quartier, construite par les architectes Jean Nouvel,
Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Duncan Lewis, Shigeru Ban
et Matthieu Poitevin. Ils devaient proposer des
logements innovants et des techniques architecturales appliquées au logement
social. Nous restons dubitatifs devant l’immeuble en tôle de Jean Nouvel, qui
nous parait mal adapté aux différences de températures, et peu convaincus par
l’esthétique hangar à petites ouvertures.
Un autre immeuble tout en verre compromet toute intimité, des grands
rideaux blancs semblent servir de cloisons à l’intérieur et nous ne comprenons
pas la composition des appartements et des pièces …
En discutant avec des
habitants du quartier, les critiques ironiques ne manquent pas, notamment
contre Jean nouvel dont la création serait la seule à cumuler les défauts…. Nous rentrons en nous promenant le long du
canal de l’Ill. Arrivés devant l’église Saint Fridolin il nous faut consulter google pour
l’identifier, savoir s’il s’agit d’un temple ou d’une église car aucune
indication, aucune statue aucun ornement
absolument rien ne nous met sur la voie.Nous reprenons
notre chemin jusqu’à la pizzeria Bacia, dans une rue parallèle à la rue de la
liberté, et commandons de copieuses pizzas à l’intérieur avant de regagner la
maison vers 21h15, fourbus !
Demain nous quittons Mulhouse. Nous avons fait
l’impasse sur le musée de l’automobile et le musée du train, les plus
importants d’Europe.