Beaucoup de photographes vont déjouer les codes de ce genre photographique qui n’est plus réservé aux seuls magazines et s’expose désormais dans les musées.
Les premières publications en trichromie et photogravure
apparues en même temps que la photo ont préféré le dessin à partir de photos. « Gallery
of Fashion (1912) », version américaine de la revue « Les
Modes ».
En attendant 1932, la première couverture en
couleurs d’Edward
Steichen connu surtout avec
« The Bitter
Years », la concurrence est vive entre Vogue où Man Ray exerçait ses talents avec le Harper’s
Bazaar.
Le Baron Adolf De
Meyer et ses jeunes femmes éthérées, « Unpublished Fashion Study»,
est supplanté au temps de l’art déco par Steichen aux
poses géométriques plus radicales.
« Dancer Helen Tamiris for Vanity Fair ».
Avec le portraitiste de la famille royale, Cecil Beaton,
et ses mises en scènes théâtralisées,
« My Fair Lady » prend bien la lumière: « Audrey Hepburn in costum ».
George Hoyningen-Huene, influencé par le
Bauhaus épure le contexte pour des compositions sculpturales sans regard
frontal, hors du temps, « Nageurs » (1930).« My Fair Lady » prend bien la lumière: « Audrey Hepburn in costum ».
Son amant Horst P. Horst,
« The Mainbocher Corset» présente des
femmes dangereuses.
Ça bouge avec Martin Munkacsi : « Silver
white satin beach costume » ; des enfants noirs courant sur
la plage avaient décidé de la carrière de Cartier Bresson.
Lisa Fonssagrives, top model chez Dior, épouse Irving Penn,
qui préfère travailler en studio plutôt que dans la cohue des défilés, là en « robe Rochas »
Les compositions d’IP « Black and
White » sont d’une grande minutie,
et il peut valoriser la cigarette dans « Girl
with Tobacco on Tongue » et
mettre en évidence des mégots comme
témoins de nos vies. Toujours en recherche, il utilise des procédés anciens et des
techniques innovantes. « Cult creams »
La photographie instantanée nous permet de voir des
phénomènes comme les hommes des siècles antérieurs n'ont pu l'imaginer
Dans les années 60, jean, mini-jupe, TV,
plastique, voyage dans la lune, créent plus d’un séisme dans la jeunesse. « Bouche »
pour L’oréal.
Irving Penn trouve un
collaborateur idéal en Issey Miyake qui
détruit les silhouettes avec grâce.
Herb Ritts, portraitiste célèbre lui rend
hommage. « Mirage » en
Versace.
Comme Avedon avait cité Munkacsi :
« Homage
to Munkacsi » : quelle élégance dans le saut !
« Dovima et les éléphants » cadrée
avec une bordure particulière, est une des photographies des plus chères au
monde. Elle joue sur les contrastes, lisse/ fripé, libre/ enchainé… velours. La
robe est d’un stagiaire : Saint Laurent à ses débuts chez Dior.
« Nina + Simone, Piazza di
Spagna » prises en plongée par le Grand William Klein sont mises en
scènes dans l’espace urbain
quant à
« Isabella + Opera + Blank Faces » les expressions
des hommes sont réduites au plus simple.
« Je pars toujours d'une chose simple pour arriver
à moins. »
disait Peter Knapp directeur
artistique de « Elle ». Les collants Dim : c’est lui. Et « Charlotte » : ce n’est pas rien.
La mode habille les femmes, Helmutt Newton les déshabille, « Grands nus », elles semblent souvent dures et
autoritaires, splendides, c’est le porno chic.
Guy Bourdin est aussi dans la provocation,
souvent avec des poses inconfortables, des
visages cachés. « Spring » 1978
« Un portrait n'est
pas une ressemblance. Dès lors qu'une émotion ou qu'un fait est traduit en
photo, il cesse d'être un fait pour devenir une opinion. L'inexactitude
n'existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d'elles
n'est la vérité. » Richard Avedon.
Allez encore une citation, vous avez-dit futile : « Nous sommes, par nature, si futiles,
que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir. »
L. F. Céline.