Les temps numériques sont
déconcertants et le grotesque déborde au delà de Carnaval :
- Un petit enfant regarde un album photos et s’évertue à
essayer d’agrandir l’image avec des mouvements de doigts adaptés aux écrans des
appareils numériques.
- Une dame filmée par l’enfant à qui elle demandait de faire
moins de bruit sous les fenêtres de l’appartement où dormait son mari, voit
débouler la mère n’acceptant pas de remarques envers son cinéaste en herbe.
- Je viens de refaire l’instit’, en demandant à des enfants
frôlant à tous coups le danger, de ne pas faire de luge dans la pente verglacée
d’un remonte pente. La perchiste prenait le soleil et la la mère qui faisait
confiance au rembourrage des poteaux m’a désapprouvé ; la veille il y
avait eu un mort à Corrençon.
Dans « Elle », puisque chez ma coiffeuse, il n’y a
pas « Lui » :
« Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ? » Mark Zuckerberg
Je pose ces petites anecdotes privées avant d’essayer de peser
quelques enjeux électoraux.
Ne disions nous pas que tout était politique dans le temps,
alors qu’aujourd’hui à côté des ferveurs hystérisées, tout s’attache à ne pas apparaître
comme engagé politiquement ?
Où sommes nous tombés, pour accepter l’irrésistible installation
du Front National, quand il faut préciser que les casseurs nantais ou
d’ailleurs ne font que la renforcer ?
La candidate de l’ordre appelle le désordre.
Redonnez nous encore de la droite comme elle est en ce
moment ; on en oublierait les faiblesses de la gauche et le conformisme
des médias.
Ainsi malgré quelques exceptions notoires, des siècles de
tenue un peu raide mais digne à la sortie de l’église s’aboliraient dans des
critiques systématiques de la justice alors que « Grippeminaud, le bon apôtre », ne
cessait d’appeler à la sévérité des tribunaux.
Pour un président garant des institutions, la position est
intenable.
Les ministres de Hollande, comme leur papa, http://blog-de-guy.blogspot.fr/2017/02/fictifs.html
sont plutôt de bons commentateurs à défaut d’être des ministres notoires, comme
Mélenchon qui fut un honorable ministre délégué à l’enseignement professionnel,
et Vals un bon ministre de l’intérieur, ou Hollande qui avait tous les talents
pour tenir le PS. Mais ils ont tous dépassé leur niveau de compétences :
« Nous avons le
choix entre un candidat qui est un type bien mais avec un programme dingue, ou
un dingue avec un programme plutôt bien ! »
J’approuve le raisonnement du camarade Cohn-Bendit
qui le mène à préférer Macron, devant les dangers d’un second tour se jouant
entre la droite extrême et la revancharde d’autant plus agressive qu’elle s’est
blessée. D’autres personnes engagées par exemple pour l’accueil des réfugiés
ont fait ce choix, et bien que des mots excessifs ou des habiletés trop
visibles ne m’enthousiasment guère, la présence auprès de lui d’un sage Béarnais
me rassure.
Je me refuse à la politique du pire, retouillant dans les
vieilles marmites les frustrations du passé tout en faisant semblant de croire
à la création de 3 millions et demi d’emplois rien qu’en le disant. Les
révoltés fâchés cultivant prioritairement l’indignation irascible,
envisagent-ils d’accéder aux responsabilités? Il faudrait faire des compromis…
des compromis : vendus !
Il est plus question d’hologramme que d’un programme à
négocier avec d’autres peuplades.
Son peuple rien qu'à lui aime sous les chapiteaux colorés, le bateleur offusqué et sans concession qui
appelle un éternel été avec ours reprenant pied sur la banquise et réfugiés rouvrant
épiceries fraternelles et écoles égalitaires dans nos campagnes libérées du
libéralisme. Images d' Epinal pour You tube.
Mon vote est un vote contre, mais je préfère n’attendre rien
de transcendant que de permettre l’arrivée de l’inconcevable. Et pour s’en
tenir à des caprices enfantins, si le choix se situait entre endives et
épinards, il ne conviendrait plus de réclamer du Nutella : « ça
a pris fin », comme on dit en Martinique. Et l’endive est de toutes façons
meilleure pour la santé.
……….
Dessin du « Canard » de cette semaine :