« Revoir Paris
Un petit séjour d'un mois
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi
Seul sous la pluie
Parmi la foule des grands boulevards
Quelle joie inouïe »
la ville des amoureux est plus que jamais un cadeau malgré tant de légèreté perdue.
Si les rues nous ont parues encore moins animées que ce que
nous recherchions habituellement autour du 15 août, la magie de la ville
lumière veut persister pour le provincial qui trouve sous chaque plaque de rue,
des histoires et de la gratitude.
Comme lors de nos brocantes où nous revenions inévitablement
avec quelques objets africains, parmi les lieux que nous privilégions, figure le
musée Dapper où sont présentés des
reliquaires, des masques expressifs, des bijoux raffinés, qui constituent une
révision bienvenue parmi ces objets parfois aperçus trop rapidement. Prolongations
jusqu’au 17 juin 2017.
Il faut bien une journée entière pour apprécier ne serait ce
que les installations temporaires du musée du quai Branly. Celle qui est
consacrée aux représentations de l’homme blanc dans l’art africain est
relativement sommaire, par contre l’exposition « Jacques Chirac ou le dialogue des cultures », jusqu’au
9 octobre 2016 à l’occasion des 10 ans du
musée qui porte désormais son nom, est passionnante.
Les objets de tous les continents accompagnent une
biographie de celui dont je regrette de moins en moins d’avoir voté pour lui. Les façons de présenter les civilisations du monde
entier sont mises en perspective, depuis les Achantis au Jardin d’acclimatation jusqu’au musée consacré à
l’immigration de la Porte Dorée
en passant par le musée Guimet et le musée des arts africains et
océaniens, l’institut du monde arabe…
« En ces temps de
violence, d’arrogance, d’intolérance et de fanatisme, le musée du quai Branly
sera une nouvelle manifestation de la foi de la France dans les vertus de
la diversité et du dialogue des cultures. » Jacques Chirac
« Persona » approche jusqu’au 13 novembre,
dans le même lieu, l’intelligence artificielle, le transhumanisme, mais
marionnettes, automates et robots pourtant « étrangement humains »,
ne sont pas arrivés à me faire passer au dessus de ma perplexité.
Au musée des arts décoratifs « De la caricature à l’affiche 1850-1918 » est un sujet
pointu mais en résonance avec les bigoteries d’aujourd’hui et nos lâchetés.
A la Halle Saint
Pierre, comme d’habitude, dans la profusion d’ œuvres hors du commun, de quoi
faire provision d’émotions. Il s’agissait
d’un des derniers jours de « L’esprit
singulier », fonds de l’abbaye d’Auterive en Haute Marne... pas notre Hauterives dont le facteur cheval est le roi, mais animé de la même fantaisie poétique,
intense et bouleversante. Je regrette de n’avoir retenu que les noms de Chessac
ou Rebeyrolle parce que je les connaissais, mais il faudra que je me souvienne
de la force de Rustin ou de Sevellec aux maquettes de rêve.
Au Centre Pompidou :
hommage à la
Jacqueline Picasso celle
qui « avait le don de devenir
peinture », un peu court, même si pour quelques toiles Picasso vaut
toujours le détour.
Pour mieux nous consacrer à l’ « Art pauvre » ( arte povera) nous avions fait l’impasse
sur « La Beat
génération » et passé en coup de vent devant les sièges design de Paulin,
mais peu de surprises.
Au musée d’art moderne de la ville de Paris,
Marquet,
« peintre du temps suspendu » méritait bien d’être mis en
valeur.
Et en ce lieu, encore une belle découverte : celle de Paula Moderson Becker et ses enfants
tristes, son autoportrait nu, annonçant les expressionnistes. Elle avait reçu
le label « art dégénéré » décerné par les nazis. Elle est morte à 31
ans.
« Le grand
orchestre des animaux » à la fondation Cartier s’avère plus technique
qu’artistique et la chronique du plancton m’a laissé assez indifférent même si
je suis reconnaissant aux photogéniques cyanobactéries filamenteuses d’être à
l’origine de la photosynthèse.
Au 59 rue de Rivoli
sont installés une trentaine d’artistes,
dont certains enveloppant leur travail de trop de discours gagneraient à se
monter plus modestes, alors que d’autres mériteraient plus de notoriété.
Le magasin Légo sous la "canopée" des Halles c’était pas
mal du tout.