240 pages de reportages et documentaires en bandes dessinées
à paraître chaque trimestre.
J’aime les BD, j’aime les promesses des premiers numéros, j’ai bien aimé ces 225 pages, dont le concept
est aussi évident que peut être celui de XXI, ce qui laisse promettre le succès.
Jean-Philippe Stassen aux dessins comme des vitraux se
consacre beaucoup à l’Afrique, cette fois à Bruxelles dans le quartier de
Matonge, avec sa communauté congolaise et rwandaise. Une page de documentation
vient compléter le chapitre, des sujets graves alternent avec du plus léger,
ici avec des planches consacrées au langage quand « salope » n’est
pas le féminin de « salaud ».
Nous suivons un jeune
agriculteur qui essaie de s’installer dans le nord de la France mais doit payer un
exorbitant pot de vin appelé « arrière fumure » ou « « pas
de porte », un droit de reprise qui handicape une profession sinistrée,
elle aussi.
Nous sommes mieux renseignés avec une histoire de
« byte » qui revient sur les inventeurs des avancées technologiques
en informatique.
Nous vérifions où en est la mythologie de la marine auprès
de l’équipage du Floréal qui navigue dans les mers australes.
La biographie du
clochard compositeur de musique Moondog est étonnante, et en passant
derrière les grilles de la ménagerie du jardin des plantes nous rencontrons des
passionnés, des attentifs, des consciencieux.
A partir d’une description de la vidéo surveillance, comment
se dessine notre futur ?
A travers les pionniers du gaz de schiste nous pouvons nous
construire une réflexion plus documentée, et réviser ou mieux comprendre Keynes
avec quelques pages pédagogiques et pas
tristes à laquelle succède un reportage
d’un auteur à la découverte de la
pratique de la planche à roulettes, pardon du skate.
Le récit du dernier combat d’Allende est servi par un dessin
au crayon pudique et puissant. L’histoire de Saint Denis qui porta sa tête une
fois qu’il fut décapité, illustre le phénomène très français de la
« céphalophorie ».
Ce qui distingue la presse gratuite, et le flux des dépêches
sur notre ordi de la presse papier, c’est le style des rédacteurs, encore plus
manifeste quand se succèdent des dessinateurs.