samedi 19 octobre 2013

Gordana. Marie Hélène Lafon.



En face d’une caissière de Franprix, mon auteure de l’année garde son ton si juste, en particulier quand elle évoque d’où vient celle qui vient de l’Est de l’Europe de l’Est.
Elle lui invente un destin comme on s’amuse à imaginer des aventures à celui qui arrive dans une salle d’attente, mêlant la fiction à une réalité rude.
50 pages efficaces dans une jolie  série des « Editions du chemin de fer » où des gouaches de Nihal Marth agrémentent  une écriture toujours aussi équitable.
« La fraîcheur de nos produits et le sourire de nos caissières se mélangent avec les belles paroles lourdes des chansons sempiternelles qui disent au plus juste les amours naissantes ou usées, les vouloirs, les attentes muettes, les espérances déçues ou comblées, l’ardeur des commencements, le goût de fer des trahisons et l’usure molle des sentiments. Ti amo ti amo. Quoi que je fasse ou que je sois rien ne t’efface je pense à toi. »
Sa pâte littéraire est travaillée avec des mots vifs, puissants, essentiels.
J’ai appris le mot « adamantin : qui est relatif au diamant ».
« L’éclat adamantin de son cou blanc ».

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