Au sortir de son cours, la prof se crame.
Le ministère de l’éducation nationale venait de mener une campagne publicitaire de recrutement de quelques enseignants pour quelques postes qui n’ont pas été encore dévastés.
Et le ministère de la santé qui n’arrive plus à embaucher des infirmières a fait de même.
Ils ont tout salopé !
Si les professions médicales n’apparaissent plus comme désirables, c’est que notre société est bien malade.
Regretter la modestie de la paye des profs pour justifier le tarissement du recrutement ne vaut pas un clou.
Le mal est plus profond : « dans la transmission des valeurs boursières et dans la confusion entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le trader ou le gestionnaire de fortune promis à la légion d’honneur ».
« Burn out » est le terme en vogue, quant à "stress", il mélange les grandes détresses aux contrariétés, voire à des incitations à s’impliquer, à travailler.
Des policiers se suicident, des paysans se pendent, des enfants...
Utopie : la sérénité devrait être la condition évidente pour que l’école fonctionne.
Confiance mutuelle entre prof et élèves où un avis au stylo rouge ne serait pas considéré comme un traumatisme, une note comme une arme contondante, où le discernement serait une composante de l’intelligence, comme on disait : vivre en intelligence.
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Dans le Canard de cette semaine:
vendredi 28 octobre 2011
jeudi 27 octobre 2011
11° biennale d’art contemporain. Lyon.
Le titre de cette année « Une terrible beauté est née » peut sembler une gageure tant il est difficile de voir émerger une proposition transcendante parmi les 78 artistes qui participent au rendez-vous.
La déambulation est toujours stimulante parmi les tendances de l’art contemporain avec une prédilection, en cette onzième édition, pour l’Amérique du sud.
A la Sucrière, il faut passer de lourds rideaux de scène avant d’être intrigué d’emblée par une installation derrière une paroi cylindrique énorme dont on découvre le décor depuis l’étage : des livres en abondance visiblement promis à la chaudière dans un décor très dix-neuvième siècle. Cette évocation des ambiances d’antan se retrouve dans les machines à rééduquer de Kotatkova, provenant d’une imprimerie et détournées.
Un homme nu tire inlassablement sur d’immenses élastiques attachés à des piliers.
A côté un vaste bassin se remplit d’une eau rouge et se vide.
Un animal en peluche de Huisman enfermé dans une cage est attendrissant, comme sont tragiques ses oiseaux en boite au MAC.
Un amoncellement d’ordures apparaît derrière un rideau, c’est inspiré de Beckett.
Des contre plaqués percés de trous m’ont laissé indifférent comme les documents et objets évoquant la conquête de l’espace, ou des esquisses et notes de travail en abondance en tous lieux.
Les 55 cercueils pour représenter les 55 états africains sont un peu premier degré.
Aucune vidéo ne m’a convaincu, cette fois encore.
Les espaces urbains De Cornelissen dessinés à la mine de plomb sur un gigantesque panneau m’ont paru proches de l’art brut. Cette intensité se retrouvait dans la multitude de petits calques dessinés au point par point par Schellow au musée d’art contemporain, ou dans les œuvres brodées aux allures d’ex-voto de Bispo de Rosario. Ainsi que dans les 3000 kilomètres de fils qui occupent une grande partie du sol dans un espace immense du musée.
Ce lieu d’exposition est par ailleurs malmené par Serra qui soulève son plancher et Lamothe qui lui écorche les murs.
A l’usine TASE pour l’instant désaffectée à Vaulx en Velin, l’installation au milieu de gravats d’un jardin à la française est spectaculaire et les collégiens qui interviennent en face de plusieurs œuvres apportent une touche d’humour bienvenue.
Des poules, auxquelles des plumes aux couleurs vives ont été ajoutées, voisinent avec un immense poisson à deux têtes dans lequel on peut voir un lit, et des bâtons colorés munis de ventouses étayent un couloir aux verrières encore colorées comme au temps de la défense passive.
Un artiste a recouvert certaines vitres du MAC de peinture noire et nous ne voyons plus dehors.
La déambulation est toujours stimulante parmi les tendances de l’art contemporain avec une prédilection, en cette onzième édition, pour l’Amérique du sud.
A la Sucrière, il faut passer de lourds rideaux de scène avant d’être intrigué d’emblée par une installation derrière une paroi cylindrique énorme dont on découvre le décor depuis l’étage : des livres en abondance visiblement promis à la chaudière dans un décor très dix-neuvième siècle. Cette évocation des ambiances d’antan se retrouve dans les machines à rééduquer de Kotatkova, provenant d’une imprimerie et détournées.
Un homme nu tire inlassablement sur d’immenses élastiques attachés à des piliers.
A côté un vaste bassin se remplit d’une eau rouge et se vide.
Un animal en peluche de Huisman enfermé dans une cage est attendrissant, comme sont tragiques ses oiseaux en boite au MAC.
Un amoncellement d’ordures apparaît derrière un rideau, c’est inspiré de Beckett.
Des contre plaqués percés de trous m’ont laissé indifférent comme les documents et objets évoquant la conquête de l’espace, ou des esquisses et notes de travail en abondance en tous lieux.
Les 55 cercueils pour représenter les 55 états africains sont un peu premier degré.
Aucune vidéo ne m’a convaincu, cette fois encore.
Les espaces urbains De Cornelissen dessinés à la mine de plomb sur un gigantesque panneau m’ont paru proches de l’art brut. Cette intensité se retrouvait dans la multitude de petits calques dessinés au point par point par Schellow au musée d’art contemporain, ou dans les œuvres brodées aux allures d’ex-voto de Bispo de Rosario. Ainsi que dans les 3000 kilomètres de fils qui occupent une grande partie du sol dans un espace immense du musée.
Ce lieu d’exposition est par ailleurs malmené par Serra qui soulève son plancher et Lamothe qui lui écorche les murs.
A l’usine TASE pour l’instant désaffectée à Vaulx en Velin, l’installation au milieu de gravats d’un jardin à la française est spectaculaire et les collégiens qui interviennent en face de plusieurs œuvres apportent une touche d’humour bienvenue.
Des poules, auxquelles des plumes aux couleurs vives ont été ajoutées, voisinent avec un immense poisson à deux têtes dans lequel on peut voir un lit, et des bâtons colorés munis de ventouses étayent un couloir aux verrières encore colorées comme au temps de la défense passive.
Un artiste a recouvert certaines vitres du MAC de peinture noire et nous ne voyons plus dehors.
mercredi 26 octobre 2011
Lisbonne # J3 : Belem. Ajuda.
Nous commençons notre randonnée par le trajet vers la 2ème station de métro proche de notre domicile : Avenida (ligne azul). Cela nous permet d’échauffer nos mollets aux grimpettes et descentes d’aujourd’hui, dans les travessas et les escaliers bordés d’un bâti d’époques différentes. Les numéros dans les rues sont très rapprochés, les appartements se répartissent plutôt en hauteur nous semble-t-il, en duplex, triplex. Des toits avec des mansardes de travers à moitié effondrées coiffent des maisons vétustes encore habitées, comme en témoigne le linge aux fenêtres.
A la station de métro, nous domptons la machine à Pass en rechargeant nos titres de transport et descendons au terminus de la ligne verte à Cais do Sodré. A la sortie, le tram moderne jaune à deux wagonnets n°15 dans lequel nous montons a beaucoup moins de charme que les petits trams, mais il propose un confort supplémentaire et affiche toutes les stations de la ligne visuellement et oralement. Nous descendons à l’arrêt Belem, Nous sommes près du Mosteiro das Géronimos, grande bâtisse blanche qui garde sa porte close aujourd’hui car c’est lundi jour de fermeture ! Nous ne sommes pas les seuls à exprimer notre déception, un italien fait une réflexion sans penser à la réputation des musées de son pays. Nous remplaçons cette visite par celle du musée Bérardo d’où sortent des cohortes bien rangées de petits enfants habillés en uniformes de couleurs différentes. Les monitrices concentrent les jeunes esprits avec des jeux de parcours sur les dalles du parvis. Aucun braillement, aucun désordre, aucune désobéissance. Le musée Bérardo est un musée d’art contemporain, gratuit, dont le donateur a démarré en collectionnant d’abord les timbres et les boîtes d’allumettes en des temps modestes avant de s’attaquer aux œuvres d’art. On y trouve les plus grands : Pollock, Warhol, Gottlieb, César, Arman, Harp, Picasso… Bonne révision aussi des peintres et œuvres vus à Bilbao. Plus de 1000 œuvres sont exposées. Photos à volonté !
A la sortie s’impose le « Padrao dos Descobrimentos » surnommé « poussez pas derrière !» caravelle de béton construite au bord du Tage à la mémoire des explorateurs navigateurs. Au sol, une carte du monde permet de situer les différentes colonies portugaises, l’esplanade est vaste et incite à la photographie des touristes grimaçants posant avec les mêmes gestes et sourires figés. Nos estomacs crient famine et nous nous restaurons dans une pizzeria au bord de l’eau, servis par une gracieuse brésilienne candidate à des études en Allemagne et parlant parfaitement le français. Le vin rosé du pays, très fruité, enchante unanimement nos papilles. Nous décidons de nous promener dans le quartier Ajuda qualifié de populaire par Le Routard. Mais avant nous découvrons la fabrique de Pasteïs de Belem où nous dégustons la spécialité lisboète : un gâteau constitué d’une patte feuilletée très fine fourrée d’une crème, à saupoudrer au choix de cannelle ou de sucre glace. La boutique du XIX° siècle peut accueillir jusqu’à 2000 personnes dans plusieurs salles tapissées d’azulejos bleus et exhibe des objets anciens comme la caisse enregistreuse, de faïences…ça pulse dans la maison et toujours avec le sourire. Nous nous engageons dans la calcada d’Ajuda, après avoir remarqué le palais présidentiel avec ses deux plantons chaudement habillés pour la saison mais qui ne subissent pas les facéties lourdingues des touristes comme leurs confrères à Buckingham Palace. La rue est bordée par un régiment de lanciers d’un côté et d’un manège de chevaux de l’autre. Nous longeons le monumental Palacio National pour redescendre par la rua Guarda Joais où nous souhaitons visiter un « patio » moderne reconstitué dans lequel Le Routard nous signale une fabrique d’azulejos. La réception à l’entrée contacte la fabrique, pour qu’une personne nous guide à travers ce véritable petit village de d’artisans.
Nous passons par une ancienne boulangerie équipée de son four, traversons des couloirs, ressortons dans des coursives extérieures dominant un terrain de tennis et une route et perdons notre guide. Nous la récupérons plus loin dans son atelier adorable, à côté d’un restau présentement désert avec un jardinet de la taille d’un balconnet où poussent des plants de tomates, sous l’œil protecteur d’un Saint Antoine en plâtre. La dame nous fait pénétrer dans le deux pièces où reposent ses calques et ses carreaux et répond aux questions posées. Elle est spécialisée dans les dessins du XVIII° siècle et nous explique en français la technique des son art. J. lui achète un lapin stylisé puis nous tentons de nous repérer vers la sortie. Dans la première courette près de la réception, un kiosque à musique attend le chanteur de fado, des guirlandes en papier donnent un petit air de fête. Il y a aussi derrière une petite chapelle, mais la porte est bien close et puis les gens du patio abandonnent leurs locaux après leur journée de labeur, alors nous ne nous imposons pas plus longtemps et nous reprenons le chemin du retour à pied, en tram historique (18E) et en métro jusqu’au Rato. Pas de musique ni fiesta dans la Travessa do Cego ce soir. Nous répertorions les incontournables visites de Lisboa en nous massant le cuir chevelu avec un engin de la maison diaboliquement agréable.
A la sortie s’impose le « Padrao dos Descobrimentos » surnommé « poussez pas derrière !» caravelle de béton construite au bord du Tage à la mémoire des explorateurs navigateurs. Au sol, une carte du monde permet de situer les différentes colonies portugaises, l’esplanade est vaste et incite à la photographie des touristes grimaçants posant avec les mêmes gestes et sourires figés. Nos estomacs crient famine et nous nous restaurons dans une pizzeria au bord de l’eau, servis par une gracieuse brésilienne candidate à des études en Allemagne et parlant parfaitement le français. Le vin rosé du pays, très fruité, enchante unanimement nos papilles. Nous décidons de nous promener dans le quartier Ajuda qualifié de populaire par Le Routard. Mais avant nous découvrons la fabrique de Pasteïs de Belem où nous dégustons la spécialité lisboète : un gâteau constitué d’une patte feuilletée très fine fourrée d’une crème, à saupoudrer au choix de cannelle ou de sucre glace. La boutique du XIX° siècle peut accueillir jusqu’à 2000 personnes dans plusieurs salles tapissées d’azulejos bleus et exhibe des objets anciens comme la caisse enregistreuse, de faïences…ça pulse dans la maison et toujours avec le sourire. Nous nous engageons dans la calcada d’Ajuda, après avoir remarqué le palais présidentiel avec ses deux plantons chaudement habillés pour la saison mais qui ne subissent pas les facéties lourdingues des touristes comme leurs confrères à Buckingham Palace. La rue est bordée par un régiment de lanciers d’un côté et d’un manège de chevaux de l’autre. Nous longeons le monumental Palacio National pour redescendre par la rua Guarda Joais où nous souhaitons visiter un « patio » moderne reconstitué dans lequel Le Routard nous signale une fabrique d’azulejos. La réception à l’entrée contacte la fabrique, pour qu’une personne nous guide à travers ce véritable petit village de d’artisans.
Nous passons par une ancienne boulangerie équipée de son four, traversons des couloirs, ressortons dans des coursives extérieures dominant un terrain de tennis et une route et perdons notre guide. Nous la récupérons plus loin dans son atelier adorable, à côté d’un restau présentement désert avec un jardinet de la taille d’un balconnet où poussent des plants de tomates, sous l’œil protecteur d’un Saint Antoine en plâtre. La dame nous fait pénétrer dans le deux pièces où reposent ses calques et ses carreaux et répond aux questions posées. Elle est spécialisée dans les dessins du XVIII° siècle et nous explique en français la technique des son art. J. lui achète un lapin stylisé puis nous tentons de nous repérer vers la sortie. Dans la première courette près de la réception, un kiosque à musique attend le chanteur de fado, des guirlandes en papier donnent un petit air de fête. Il y a aussi derrière une petite chapelle, mais la porte est bien close et puis les gens du patio abandonnent leurs locaux après leur journée de labeur, alors nous ne nous imposons pas plus longtemps et nous reprenons le chemin du retour à pied, en tram historique (18E) et en métro jusqu’au Rato. Pas de musique ni fiesta dans la Travessa do Cego ce soir. Nous répertorions les incontournables visites de Lisboa en nous massant le cuir chevelu avec un engin de la maison diaboliquement agréable.
mardi 25 octobre 2011
Fables amères. Chabouté.
Des tout petits riens qui peuvent être graves comme cette petite fille qui se fait méchamment rabrouer par des parents à qui elle apporte le petit déjeuner au lit. Maladresses, incompréhensions du quotidien, quand la méfiance, l’ignorance nous rendent indifférents, avec des conséquences cruelles. Cette humanité où les seules paroles chaleureuses postées sur internet s’avèrent un leurre, n’a pas des traits engageants et la beauté exceptionnelle de la jeunesse qui passe devant une vieille dame, la blessera.
Des petites nouvelles coupantes, mises en image avec toujours autant d’efficacité par un auteur dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pense dans « Les princesses vont aussi au petit coin » et « Construire un feu » d’après Jack London.
Des petites nouvelles coupantes, mises en image avec toujours autant d’efficacité par un auteur dont j’ai déjà dit tout le bien que j’en pense dans « Les princesses vont aussi au petit coin » et « Construire un feu » d’après Jack London.
lundi 24 octobre 2011
Restless. Gus Van Sant.
La jeune fille va mourir. Le sujet peut paraître impossible, et sans en avoir l’air, c’est le tour de force de Gus Van Sant de nous rendre fulgurante cette histoire d’amour condamnée.
Le pathos est éloigné, le romantisme est remis en selle par des comportements très contemporains. Film délicat et doux. Peu importe que le temps se mesure en minutes, en mois ou en années dans cette cérémonie des adieux. Au cours d’une scène, les deux jeunes miment l’inéluctable fin et c’est très fort.
Les images aux couleurs d’outre atlantique, sans apprêt, rendent plus proches les fantômes et nous mettent dans de beaux draps en route vers nulle part.
dimanche 23 octobre 2011
Le recours aux forêts. L’Heure Bleue.
Carolyn Carlson à la chorégraphie et Michel Onfray aux textes : du beau monde.
Le metteur en scène s’appelle Wild et son danseur interprète un retrait du monde qui évoque inévitablement le film dérangeant « Into the Wild ».
« J’ai vécu assez pour en savoir assez.
Aux deux tiers de sa vie si l’on ne sait pas ce que contient le dernier tiers
C’est qu’on n’a rien appris,
Donc qu’on n’apprendra jamais,
Donc qu’on n’apprendra plus. »
J’ai pensé à Jacques Ségala l’homme à la Rolex. Sors de ce corps !
Comme je suis un homme porté à être mono tache, les moyens visuels mis en œuvre pendant cette heure brouillent parfois les mots, pourtant le propos est simple.
Une première partie avec lunettes pour des visions en 3D discrètes.
Toute la sauvagerie des hommes passée présente et à venir scandée par quatre lecteurs avec un décor, type publicité d’Air France : nuages et reflets dans l’eau qui deviendront plus inquiétants quand des branches mortes vont s’y dresser. L’humanité nage dans les larmes.
La deuxième partie c’est le retour à la nature, oserait- on dire, après la culture ?
Le danseur émérite va jusqu’à la nudité sur une surface liquide cette fois colorée par des sachets qui tombent des cintres. Le texte évoque une nature aimable où se fabriquent des poupées avec des coquelicots, mais le danseur parait tellement fragile à chercher des équilibres qu’il n’offre pas vraiment un choix séduisant.
Les moyens déployés contribuent plus à retenir de sombres constats que de douces alternatives où le goût retrouvé des groseilles s’approcheraient plus de Delerm que de la figure revendiquée du rebelle cédant « à la tentation de Démocrite » évoquée par Onfray.
« Je veux simplement en finir avec le commerce de la folie
De la sottise
De la bêtise
De la noirceur des hommes
De leur méchanceté.
Je veux passer le restant de mes jours en ma compagnie.
Seule vraie compagnie:
Celle de soi… »
C’était bien joli mais un peu espiègle.
Trop d’images tuent l’image : on dirait du … non !
....
C'est mon 1000° post me dit la machine qui comptabilise aussi une pincée de brouillons.
Le metteur en scène s’appelle Wild et son danseur interprète un retrait du monde qui évoque inévitablement le film dérangeant « Into the Wild ».
« J’ai vécu assez pour en savoir assez.
Aux deux tiers de sa vie si l’on ne sait pas ce que contient le dernier tiers
C’est qu’on n’a rien appris,
Donc qu’on n’apprendra jamais,
Donc qu’on n’apprendra plus. »
J’ai pensé à Jacques Ségala l’homme à la Rolex. Sors de ce corps !
Comme je suis un homme porté à être mono tache, les moyens visuels mis en œuvre pendant cette heure brouillent parfois les mots, pourtant le propos est simple.
Une première partie avec lunettes pour des visions en 3D discrètes.
Toute la sauvagerie des hommes passée présente et à venir scandée par quatre lecteurs avec un décor, type publicité d’Air France : nuages et reflets dans l’eau qui deviendront plus inquiétants quand des branches mortes vont s’y dresser. L’humanité nage dans les larmes.
La deuxième partie c’est le retour à la nature, oserait- on dire, après la culture ?
Le danseur émérite va jusqu’à la nudité sur une surface liquide cette fois colorée par des sachets qui tombent des cintres. Le texte évoque une nature aimable où se fabriquent des poupées avec des coquelicots, mais le danseur parait tellement fragile à chercher des équilibres qu’il n’offre pas vraiment un choix séduisant.
Les moyens déployés contribuent plus à retenir de sombres constats que de douces alternatives où le goût retrouvé des groseilles s’approcheraient plus de Delerm que de la figure revendiquée du rebelle cédant « à la tentation de Démocrite » évoquée par Onfray.
« Je veux simplement en finir avec le commerce de la folie
De la sottise
De la bêtise
De la noirceur des hommes
De leur méchanceté.
Je veux passer le restant de mes jours en ma compagnie.
Seule vraie compagnie:
Celle de soi… »
C’était bien joli mais un peu espiègle.
Trop d’images tuent l’image : on dirait du … non !
....
C'est mon 1000° post me dit la machine qui comptabilise aussi une pincée de brouillons.
samedi 22 octobre 2011
Voyages en France. Eric Dupin.
Le sous titre : « la fatigue de la modernité » aurait du inciter la Librairie du Square a ne pas placer ces 378 pages au rayon « voyages » mais dans « les sciences humaines ».
Il est surtout question de femmes et d’hommes rencontrés par l’ancien journaliste de Libération au cours de ses pérégrinations dans l’hexagone où « l’ennui provincial n’est plus ce qu’il était ».
Les paysages ont beau avoir tendance à se fermer sous les résineux grignotant les champs, leur diversité fait le charme de notre vieux pays.
C’est aussi la fracture sociale sous le nez de cet ostréiculteur :
« On s’appauvrit de plus en plus alors que les ports sont pleins de gros yachts qui valent un prix pas possible ! Il y a de quoi être écœuré. Toi tu bosses toute ta vie et tu as même du mal à payer le bateau qui te sert à travailler ».
Ailleurs une association de producteurs de lait cite marcel Aymé :
« L’injustice sociale est une évidence si familière, elle est d’une constitution si robuste, qu’elle parait facilement naturelle à ceux qui en sont victimes ».
La politique est la trame de tout le livre, vivant des alternatives dans les Cévennes bien sûr, mais aussi en Puisaye ou dans le Tarn, variante d’une somme de bonnes volontés cherchant le progrès humain.
Cycliste en Normandie, l’auteur, s’est éloigné des grandes villes. Il a pourtant marché par exemple à Lille ou dans les centres clonés des agglomérations moyennes ; il a pris le temps de l’écoute dans les zones périurbaines ou profondément rurales avec un avenir se cherchant du côté du tourisme. Là se panse peut être le manque de temps dont se plaignent beaucoup de nos compatriotes.
Dans un dernier chapitre sont rassemblés des éléments recueillis tout au long de rencontres sympathiques, évoquant un « exode urbain » avec quelques observations justes :
« …notre société dépense infiniment plus d’efforts et d’argent à la santé physique qu’à la santé mentale. On s’acharne à sauver le corps de vieillards, parfois au-delà du bon sens, et on laisse se dérégler l’esprit de tant de jeunes. »
Rappels limpides d’une réalité tellement familière qu’elle échappe parfois derrière les écrans qui nous enserrent. Et prise de recul du journaliste qui réhabilite pas sa modestie une profession dont on ne voit que trop souvent l’arrogance et le dilettantisme.
Il est surtout question de femmes et d’hommes rencontrés par l’ancien journaliste de Libération au cours de ses pérégrinations dans l’hexagone où « l’ennui provincial n’est plus ce qu’il était ».
Les paysages ont beau avoir tendance à se fermer sous les résineux grignotant les champs, leur diversité fait le charme de notre vieux pays.
C’est aussi la fracture sociale sous le nez de cet ostréiculteur :
« On s’appauvrit de plus en plus alors que les ports sont pleins de gros yachts qui valent un prix pas possible ! Il y a de quoi être écœuré. Toi tu bosses toute ta vie et tu as même du mal à payer le bateau qui te sert à travailler ».
Ailleurs une association de producteurs de lait cite marcel Aymé :
« L’injustice sociale est une évidence si familière, elle est d’une constitution si robuste, qu’elle parait facilement naturelle à ceux qui en sont victimes ».
La politique est la trame de tout le livre, vivant des alternatives dans les Cévennes bien sûr, mais aussi en Puisaye ou dans le Tarn, variante d’une somme de bonnes volontés cherchant le progrès humain.
Cycliste en Normandie, l’auteur, s’est éloigné des grandes villes. Il a pourtant marché par exemple à Lille ou dans les centres clonés des agglomérations moyennes ; il a pris le temps de l’écoute dans les zones périurbaines ou profondément rurales avec un avenir se cherchant du côté du tourisme. Là se panse peut être le manque de temps dont se plaignent beaucoup de nos compatriotes.
Dans un dernier chapitre sont rassemblés des éléments recueillis tout au long de rencontres sympathiques, évoquant un « exode urbain » avec quelques observations justes :
« …notre société dépense infiniment plus d’efforts et d’argent à la santé physique qu’à la santé mentale. On s’acharne à sauver le corps de vieillards, parfois au-delà du bon sens, et on laisse se dérégler l’esprit de tant de jeunes. »
Rappels limpides d’une réalité tellement familière qu’elle échappe parfois derrière les écrans qui nous enserrent. Et prise de recul du journaliste qui réhabilite pas sa modestie une profession dont on ne voit que trop souvent l’arrogance et le dilettantisme.
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