Des lettres ponctuent 78 nouvelle en 1252 pages. Ce volume est impossible à
lire sans faire des pauses entre chaque histoire intense mise en place dès les
premières lignes, de Venise à Paris, des rivières du Wyoming aux neiges du Kilimandjaro,
des défenses immenses d’éléphants aux cornes des taureaux, de guerre civile
espagnole en pièges sanglants après le débarquement, de bars sombres en infinis
océaniques …
Limpide et informé :
« Le pré était humide de rosée et Nick voulait
attraper des sauterelles comme appât avant que le soleil n'eût séché l'herbe.
Il trouva beaucoup de belles sauterelles; elles se tenaient au pied des pousses
d'herbe. Parfois elles étaient suspendues aux lames d'herbe. Elles étaient
froides et mouillées par la rosée et étaient incapables de sauter avant que le
soleil ne les eût séchées... »
Corsé :
« Quand vous avez eu la langue bien brûlée par de
la lessive, le vin fait dans votre bouche le même effet que l’eau croupie, la
moutarde a pour vous le même goût que de la graisse d’essieu »
Objectif :
« Le grondement crépitant de l’artillerie dont
les batteries étaient installées derrière nous et les coups sourds des
explosions que suivait l’apparition de nuages de poussière jaune se gonflant en
volutes. Mais nous étions juste un peu trop loin pour prendre un bon
film. »
Ses correspondances marquent
sa confiance et sa rectitude :
« Pour votre information dans les histoires
concernant la guerre j’essaie d’en montrer tous les différents aspects,
l’abordant lentement et honnêtement et l’examinant de plusieurs manières. Ne
pensez donc jamais qu’une histoire représente mon point de vue car les choses
sont plus compliquées que ça. »
« Trois de ces histoires sont trop terribles
pour les écrire mais je m’efforce de les écrire très simplement et délicatement
mais avec les vrais mots »
De belles leçons d’apprentissage :
« Nous pourrions aller au marché ensemble ou à un
combat de coqs et ensuite chacun de nous écrirait ce qu'il a vu. Ce qui se
passait et que tu as vu et qui est resté. Des choses comme les éleveurs qui
ouvrent le bec de leur coq et leur soufflent dans la gorge quand l'arbitre les
laisse les prendre et les manipuler, avant que le combat reprenne. Les petites
choses. Pour voir ce que chacun de nous a vu. »
Voilà une lecture/des lectures qui redonnent le goût de vivre, je trouve. Avec une éthique de l'écriture qui n'est pas frelatée.
RépondreSupprimerJ'ai peu lu Hemingway, mais ce que j'ai lu m'a beaucoup plu.
Merci pour ces beaux extraits salutaires qui donnent envie d'en lire plus... A DEFAUT DE POUVOIR VIVRE PLUS DE PREMIERE MAIN...