jeudi 22 avril 2021

Le dernier enfant. Philippe Besson.

Mon enthousiasme pour ces 200 pages contredit les avis mitigés que j’avais pu porter sur deux des ouvrages précédents de Philippe Besson, à ne pas confondre avec Patrick Besson, ni avec les Tesson
L’émotion élémentaire qui vient avec ce récit retraçant le départ hors du nid du petit dernier de la famille, tient à la clarté de l’écriture, à l’évidence de ces heures, à la sobriété de l’histoire. 
«  Anne- Marie a toujours aimé les déjeuners au restaurant avec ses enfants, sans doute parce qu’ils étaient rares. Ils n’avaient jamais vraiment le temps et ils n’avaient pas vraiment les moyens. Et puis Anne-Marie est une excellente cuisinière : à quoi bon aller jeter l’argent par les fenêtres pour manger moins bien qu’à la maison. »
 La situation est banale et les sentiments universels sont d’autant plus forts qu’ils sont retenus. Les plus petits détails ont leur beauté, non telles les images que Delerm encadre, mais s’inscrivant dans un quotidien terriblement ordinaire où le tragique n’est jamais loin. Et l’amour aussi.  
« Certes le départ de Théo l’affecte beaucoup, elle l’admettrait sans difficulté, si son mari ou qui que ce soit lui posait la question, elle répondrait oui, oui bien sûr, comment il pourrait en aller autrement, il faudrait être insensible, ne pas avoir de cœur pour se comporter comme si rien n’était, et d’ailleurs, il n’y a pas de honte à ça, personne ne lui ferait le reproche, tout le monde sait que c’est douloureux le jour où les enfants s’en vont… »

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