Les questionnements d’aujourd’hui rencontrent souvent la
rhétorique de la décadence des civilisations avec surgissement des barbares à
la fin de l’empire, les hirsutes remplaçant les glabres. Nous y sommes :
barbe au menton chez tous les mâles et poils sous les bras chez leurs
compagnes.
Mais les transitions ne se sont pas faites en un jour, bien
des Goths et Francs avaient servi dans l’armée romaine. Dans les empilements
d’images d’Epinal, tel Napoléon
perçant sous Bonaparte, comment ne pas voir des signes avant coureurs d’un
populisme qui enfle.
Des habitudes s’installent avec une banalisation
des violences et une multiplication des boucs émissaires : Big pharma et
Bill Gates se substituent au chef d’orchestre clandestin du temps de Marcellin.
Des augures qui n’ont pas vu passer le FN de 3 à 30% envisagent la
possibilité de l’arrivée du RN au pouvoir pour lequel les simplifications, le soupçon
permanent et la brutalisation des débats déroulent le tapis.
L’histoire des batailles ne s’enseigne plus mais l’histoire
est devenue aussi un champ de bataille. Les leçons à postériori abondent, les
« faut qu’on » déboulonnent : Colbert a perdu des points pour
son code et Victor H. aurait été vu avec sa maîtresse, une blanche !
Des formules aussi fécondes que « La guerre du Golfe n’a pas eu lieu » peuvent se
décalquer pour s’excuser de ne pas voir l’extrême droite en maraude. Elle
gagne du terrain quand est délivrée abondement l’étiquette infamante à toute
évocation de la laïcité, du droit au blasphème, de la sécurité… Qu’ont dit du
sort de Samuel Paty, les universitaires qui trouvent que la remise en cause des
islamo-gauchistes est brutale ? Quand le nazisme pour certains commence
avec l’exigence orthographique, il devient invisible, indicible, impensé. Les
monte-en-l’air ont multiplié les portes blindées et les racisés régalent les
racistes de toujours.
«
Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt » :
l’adage ne dispense pas les faiseurs d’opinion de toute critique. Alors que
dans le reste du monde la pandémie a
rendu encore plus pénible la condition des femmes ne pouvant plus exercer leurs
« petits » boulots, les féministes de chez nous s’occupent prioritairement
de PPDA et de Pierre Ménès.
Chacun a son mot à dire sur tout, mais dans la vie réelle le
dépassement de fonction est rare, il est remarqué en sport où tout devient si
prévisible. Après avoir regretté les raideurs administratives et les blocages
corporatistes, les vétérinaires participant à la vaccination inspirent les
humoristes. Mon grand-père maréchal ferrant soignait les chevaux et le
vétérinaire apportait des médicaments aux grands-mères dans les hameaux isolés.
Maintenant dans la formation des magistrats, j’ai entendu la suggestion d’une
cession pour leur apprendre à écouter les enfants : quelque part il y a un
boulot qui n’a pas été fait ou serions nous devenus si sourds ! Et mieux
vaut en rire, quand il faut un stage aux producteurs de cinéma pour les
sensibiliser au sexisme voire les rééduquer.
Des tutoriels pour cuire un œuf à la coque ont sûrement été
mis en ligne, est ce que le bon sens a droit au chapitre dans les ouvrages de
développement personnel ?
« Le bon sens est
la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être bien
pourvu. » Descartes.
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