vendredi 23 octobre 2020

Nous vivions en paix.

Trottinettes et nombrils à l’air… nous nous excitions envers les micros prosternés devant une conseillère municipale qui disait vouloir « éliminer les hommes »  ou l’autre olibrius Geoffroy de Lagasnerie : «  Moi je suis contre le paradigme du débat, contre le paradigme de la discussion », histoire de se sentir vivant d’indignation.
Et je m’émerveillais de l’application de ma petite fille à colorier un dragon et de ce bon mot d’une autre petite fille à propos de Charlie hebdo :
«  Si on n’est pas content d’un dessin on n’a qu’à en faire un plus beau ! »
Oublieux, je pensais comme le ministre de la justice en septembre :
«  La France n’est pas un coupe-gorge ».
Nous sommes bientôt en novembre.
Le professeur décapité a eu droit d’être appelé  « Monsieur » dans un pays où ça ne se faisait plus, car après la Liberté se passant de masque, l’Egalité était comprise comme si tout le monde avait élevé les mêmes cochons. Avec la Fraternité, débranchée depuis un moment, la trilogie républicaine est devenue tel un calice de vin de messe à prendre pour un véhicule de la rédemption.
En écrivant : « Ces coups de couteau nous traversent », je reste dans le registre des mots creux et des bougies fondues. 
Combien de meurtres encore pour voir ce que nous ne voulons pas voir, ces « territoires perdus de la République» qui s'étendent ?
Et nous reviennent de Toulouse à Nice, tous ces crimes que nous avions remisés dans une rubrique où est amalgamé sous le terme de fanatisme tout ce qui nous dépasse.
Alors que la mort de quelques enfants juifs, curé, passants, parmi d'autres damnés, est revendiquée par les islamistes bien au delà de quelques déséquilibrés, tant les complicités se sont installées depuis longtemps, estimons ces mecs de la Mecque, en les combattant non pas au couteau, mais idéologiquement, pour la République, débarrassés des entraves que nous nous sommes inventées.
« Critiquer l’islam, c’est le mettre sur le même plan que toutes les autres religions et opinions. C’est donc le respecter. Ne pas le critiquer, c’est penser qu’il est incompatible avec la démocratie, comme on préserve la sensibilité d’un petit enfant qui ne peut pas endurer la même chose que les adultes. » Pierre Jourde
Et nous en apprenons ! Que n’auraient dit les profs de SUD si un prêtre avait accompagné un parent d’élève pour rencontrer un principal de collège alors que ce fut le cas avec un imam ? Où sont passés les délégués parents d’élèves ? Et La FCPE qui faisait sa pub avec une femme voilée ? De petits faits se sont installés, accumulés, banalisés et paralysent les institutions de la République. Mila a dû changer de collège, pas ses persécuteurs.
Le fait d’avertir les élèves musulmans que des images pourraient les choquer est dans la lignée des « Safe space » des campus américains sensés éviter toute contradiction.
Mais qui ose encore parler de "Charlie" en classe et de ses journalistes sous protection policière depuis des années ? Et qui suis-je pour blâmer ceux qui ont renoncé?
Passé le moment d’hommage à la profession enseignante dans son ensemble, alors que chacun n’a pas le courage de Samuel Paty, «  Pas De Vagues » viendra chuchoter à l’oreille du « Mammouth » et Farce Inter continuera d’inviter un prof pour dire que le problème samedi jour d'hommage au professeur d’Histoire Géographie et d’Education Civique était la présence du ministre de l’Education Nationale place de la République : que n’aurait-il dit s’il n’y avait pas été ? 
Innocents sur ce coup de tout colonialisme envers la Tchétchénie, pourrons nous reprendre nos querelles subalternes et n’avoir à nous désoler que de la défaite de l’OM face à l’Olympiakos ?

2 commentaires:

  1. wow, "Farce Inter"! tu y vas fort! :-) mais dans l'ensemble, je suis d'accord. A propos des campus américains, je te conseille de suivre l'affaire de la prof de l'université d'Ottawa, virée parce qu'elle avait osé prononcer le mot "nègre", absolument pas dans une volonté d'injurier, mais dans un contexte où elle voulait montrer l'évolution de ce mot dans la littérature, en parallèle avec celle du mot "queer"... Autrement dit, même les guillemets, ils ne comprennent pas!

    RépondreSupprimer
  2. Oui, facile: mais le mélange comiques et journalistes rend dérisoires bien des affaires et oblige a surjouer la gravité en d'autres occasions( Trapenard)

    RépondreSupprimer