dimanche 4 octobre 2020

Partout la musique vient. Julien Clerc.

A l’écoute du chanteur qui commença dans « Hair», comédie musicale d’hier, j’ai connu des hauts, «  Ce n’est rien », et des bas, «  Petits pois lardons » ; la même impression contrastée me revient avec son dernier CD.
Il se trouve que c’est le moins connu de ses paroliers qui a commis :  
« Je marche pieds nus sur le carrelage italien je crois » 
ou «  l’image garde une qualité numérique »
et lorsque « Pierrot s’enfonçait dans l’histoire de Violette » nous atteignons le fond du kitsch ; il s’appelle Duguet- Grasser.
Alex Beaupain (AB) lui va parfois bien :  
«  Partout la musique vient », célébration de la vie qui pulse, « entendez ma douleur » se poursuit en tralala, 
ou «  Va-t’en si tu veux » quand la vitalité répare la séparation. 
« Danser » « sur les tombes et sous les bombes », bien que conventionnel, s’entend volontiers.
Mais A B, le jeune chanteur désenchanté 
ne convient pas toujours au septuagénaire que j’aime pour ses envolées. 
« Gagner la chambre » est davantage dans la confidence comme « Encore un verre » ou « Tout » aux accents delermiens que je verrai mieux susurrées par l’original : 
« Tu sais le monde vieux, tu sais le monde cruel» 
J’aime quand il tombe volontiers dans des bras :  
« Elle a pris mon cœur et mon cœur s’est épris » dans « On ne se méfie jamais assez ».  
« Mon Cœur hélas » est très sollicité : « cloué au lit à même le bois ». 
Dans la mélancolie de Le Forestier, « On va, on vient, on rêve » à laquelle il apporte quelques épices, la réussite est là : 
« Je suis venu tendre et stupide
Hanter la maison du bonheur
Je suis entré comme un voleur
Et j’ai trouvé la maison vide. » 
Mais c’est Carla Bruni, oui, qui lui fournit les paroles les plus belles avec « Les amoureux » : 
« Et d’où viennent les gens frêles
A la merci d’un rien, d’un regard, d’un péché,
Les inquiets, les fragiles, les bergers sans étoile
D’où viennent les naufragés » 
Les plus déchirantes, « Le chemin des rivières » 
« Je sens le bois se faire à ma peau
Je sens l’hiver se faire à mon âme
Et mes souvenirs doucement prendre l’eau » 
Des accents de « Lost song », de la délicieuse «  Double enfance », voire de l’intro de « Black is black » se repèrent dans quelques mélodies, trahissant une difficulté à se réinventer; j’opterai pour le plaisir des retrouvailles.

 

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