mercredi 20 mai 2020

Lacs italiens 2019 # 14. Locarno (Suisse)

Aujourd’hui devrait être une journée agréable et chaude mais les brumes matinales s’effilochent encore dans la campagne à 9h30. Nous prenons à nouveau  la voie rapide A26 à l’embranchement de  Meina  situé à une dizaine de kilomètres puis l’abandonnons peu avant Verbania. A la sortie des tunnels, le soleil transperce timidement les lambeaux de brume, la lumière est inhabituelle.
Nous ne résistons pas au plaisir  d’une halte à Cannobio pour y prendre un café en terrasse sur la passagiata au bord de l’eau comme le recommandait le Lonely et nous captons la chaleur bienfaisante du soleil. Nous reprenons l’auto,  guillerets,  et roulons en direction  de la Suisse, bientôt bloqués par une série de  camions et de cars (dont l’un avec remorque) se trouvant dans l’impossibilité de se croiser sur la route. G. réussit à se faufiler pendant leurs manœuvres, de justesse. Nous dépassons la frontière en apercevant à peine les douaniers. La différence entre les 2 pays se remarque immédiatement par le changement d’habitat : les couleurs ternes dans les blancs et gris contrastent avec celles vives et pimpantes de l’Italie. Des immeubles modernes, plus « épurés » visent au fonctionnel, les maisons qu’on imagine luxueuses  possèdent parfois un petit parking  privé ainsi qu’un ascenseur pour accéder aux habitations cachées en contrebas de la route.
Locarno est un lieu de festival de cinéma d’auteurs et de musique. La ville nous apparait comme une grande cité moderne, d’abord sans attrait mais beaucoup plus séduisante dès que nous nous engageons dans la vieille ville. Au 1er stationnement collectivo libre (en opposition au stationnement privato) nous renonçons à rester car l’antique parcmètre n’accepte que des francs suisses et nous n’avons pas fait de change. Se garer devient un problème et nous ne voyons nulle part indiqué un parking couvert. Après quelques zigs et zags, nous décidons de suivre le panneau Monte, vers Cimetta et Cardada , route qui se révèle être celle qui monte au Sanctuaire della Madonna del Sasso.
Là, près de la gare du funiculaire et du téléphérique qui en prend le relais, nous avons la chance de trouver une place libre pour la voiture avec disque bleu d’une durée autorisée de trois heures.
Nous nous installons au restaurant, il surplombe joliment Locarno et le sanctuaire ; nous constatons que les prix et les sourires des serveuses sont moins sympathiques qu’en Italie mais nous pouvons régler par carte bleue, ce qui nous arrange. Le repas fini, nous remettons à zéro le disque  bleu, nous remonterons en funiculaire (4.80 francs suisse) pour récupérer la voiture, et nous partons à l’aventure.
L’église et le sanctuaire débutent  le circuit : nous pénétrons dans une cour encore recouverte de restes de fresques puis nous gravissons des escaliers contenant des niches avec des représentations de scènes religieuses dont une cène mentionnée dans les guides. 
Dieu le père veille de son nuage et ouvre les bras au-dessus de la grille en fer forgé en direction des visiteurs. 
En bois peint peut-être ? ou terra cota  et de taille humaine, les statues à l’image de celles d’Orta gagneraient à être plus éclairées. 
Nous accédons à l’église par une sorte de parvis dégagé nous donnant assez de recul pour observer les fresques colorées en trompe l’œil de la façade.
L’intérieur ne ressemble pas aux églises habituelles ; de style baroque, basse de plafond, il ne laisse aucun espace au vide.
Outre les fresques, les décorations courantes, il est envahi  d’ex-voto  originaux, peints comme ce petit tableau naïf montrant un accident de voiture en 1933 ou brodés d’initiales ou, plus classiques composés de cœurs de métal mis en valeur derrière des cadres.
Quant à l’orgue à gauche de l’autel, un ange sépare en deux sa rangée de tuyaux.
Des vitraux servent de panneaux de séparation et non de fenêtres pour filtrer la lumière.
Nous passons à l’extérieur  profiter de la vue panoramique de  la galerie sous arcades.
 
Peu de toits en tuile recouvrent des immeubles communs de Locarno, mais nous voyons le lac  les montagnes, et les écharpes transparentes de brume.
Deux possibilités s’offrent à nous : soit  le chemin de croix et ses stations blanches et peintes  soit la sacro monte qui descend le long du funiculaire dans une gorge étroite moussue d’humidité. 
 
C’est cette 2ème option que nous suivons, croisant 2 ou 3 chapelles édifiées pour abriter des statues mises en  scène comme à la Sacro Monte d’Orta ; l’une d’entre elle  est dédiée à Bartolomeo Ivrae, à l’origine du sanctuaire, car  la Vierge lui serait apparue.
Une fois en bas, nous hésitons à nous promener dans la vieille ville. Nous sommes dans la circulation d’une commune active et vivante, loin du calme de la Monte. Près du casino où nous avons atterri nous découvrons mais un peu tard, un immense parking couvert qui nous aurait été bien utile ce matin !
 Nous jetons un petit coup d’œil  rapide sur la place et nous  préférons rentrer par le funiculaire (euros acceptés : 20 € pour 4 personnes !)Nous  regagnons la voiture et  prenons le chemin du retour  tranquillement dans la lumière très particulière sur le lac due aux brumes délicates qui estompent les lignes du paysage.
Comme il est encore relativement tôt nous faisons halte à Cannobio,  pour le plaisir de déguster une glace assis sur un banc avant d’effectuer quelques achats à Carrefour.
Quand nous arrivons à la maison, nous réussissons à mettre la  TV en marche, juste à temps pour écouter le discours d’Emmanuel Macron rendant hommage à Jacques Chirac, dont nous avons appris la mort ce midi.
Nous sommes presque à la fin de notre séjour, et chaque jour nous avons pu constater :
1) le soin apporté aux rues pavées
2) Les sonneries fréquentes de cloches dans la journée et en tous lieux
3) La présence de fresques et d’oratoires même dans les plus petits villages.

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