Je récidive dans le polar avec délices. Il était temps.
Celui là est Danois mais commence au Cameroun et met en
action, un clan de gitans qui ne le sont pas vraiment, un trio de flics
poussifs quoique pittoresques, des enfants soldats impitoyables, des habitués
des paradis fiscaux… Et flambent bateau et maison.
« Ce garçon était le battement d’aile du
papillon en Amérique du sud qui pouvait provoquer une tornade au Japon. Il
était celui qui renverse le premier domino et provoque la chute de tous les
autres. »
730 pages avec ce qu’il faut d’allusion aux problèmes
contemporains, une trame dramatique bien menée où quelques coupables sont
connus d’avance, mais pas tous, et de l’humour :
« celui qui pique
le cul d’un dromadaire doit accepter de prendre un coup de sabot dans les
couilles. C’est la loi. » Les métaphores chamelières ne manquent pas.
Quelques séquences de traque sont vraiment angoissantes, car
au départ ce fut un vrai carnage chez les personnages qui nous sont présentés,
avant de devenir quelque peu répétitives.
« Quand Rose
déboula au sous-sol, son visage était écrevisse. Avec son maquillage
charbonneux, ses cheveux noirs hirsutes et son foulard jaune, la ressemblance
avec un drapeau allemand en plein vent était saisissante. »
La virtuosité du narrateur l’entraine à prêter son regard
décapant à chacun de ses personnages, ce qui leur enlève de leur singularité
tout en permettant une lecture agréable qui va au-delà des coups de pelle, cet
accessoire polyvalent se montrant très utile.
« La dernière
descente de police avait fait un peu de ménage, mais comme chacun sait, les
mauvaises herbes poussent deux fois mieux quand on vient de nettoyer les
plates-bandes. »
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