dimanche 3 mai 2020

La route de Beit Zera. Hubert Mingarelli.

L’auteur vient de mourir à  Grenoble à l’âge de 64 ans et j’ai le souvenir de la ferveur de lectrices à son égard que je partageais
Comme l’histoire se déroule en Israël, près du lac de Tibériade et de la ville de Beit Zera on peut penser que l’affaire israélo-palestinien va être présente d’autant plus qu’un enfant arabe vient rendre visite fréquemment au personnage principal qui a servi dans l’armée israélienne.
Le conflit est là profondément, mais l’écriture de Mingarelli élève le récit à l’universel.
La peur, la fidélité, l’attachement, l’amour, l’amitié, la méfiance sont exprimés avec une grande pudeur, et n’en prennent que plus de relief.
La solitude, l’attente, rendent l’atmosphère beckettienne dans cette maison de solitude, où chaque geste, chaque mot rare, voire chaque silence appelle la tendresse.
La caresse à un chien, un nuage, des nuages, une cigarette, illuminent ces heures répétitives et essentielles.  
«  La nuit lorsqu’il se leva et vint s’asseoir dans la cuisine, c’est encore à cela qu’il pensa, à son trouble en entendant le garçon tousser. A cause de la nuit, à la façon dont elle déforme les choses, cela lui apparut comme un évènement considérable ; un bruit l’interrompit. Il alla vers la fenêtre. Derrière la vitre il entrevit quelque chose qui s’agitait. Il sortit sous la véranda. En l’entendant venir, l’oiseau s’envola du rebord de la fenêtre. »

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