Bien sûr les sommets d’indifférence, de violence, qui ont
amené à la mort atroce d’une jeune fille et au jugement de sa meilleure amie ne
sont pas monnaie courante. Ce cas exceptionnel insiste sur le fait que les progrès
technologiques, la libération des mœurs ne garantissent pas le bonheur, loin de
là.
J’avais cru que ce titre parfait était en réalité « la
jeune fille au bracelet » mais cette expression « jeune fille » qui
frôle la désuétude aurait atténué la froideur qui marque le film malgré
l’humanisme consciencieux du juge.
Les acteurs sont tous excellents et l’avocat de la partie
civile, sœur du réalisateur, dans un rôle âpre arrive à transcender la douceur
qu’elle dégage habituellement http://blog-de-guy.blogspot.com/2019/10/alice-et-le-maire-nicolas-pariser.html
Les silences aussi expressifs que les plaidoiries laissent
de la place aux spectateurs pour deviner si l’accusée est coupable mais aussi
se demander où sont passés les sentiments quand les exprimer semble plus
obscène que « d’administrer une fellation ».
LOL LOL LOL
RépondreSupprimerExcuse mes majuscules, stp, mais je ne peux vraiment pas m'en empêcher, là.
ADMINISTRER une fellation...
Et bien, une bonne partie du mal est là.
Le weekend dernier je suis allée sur la montagne, dans un monument de la Résistance, et je me suis trouvée scotchée devant le fait qu'on appelait ce cimetière un "necropôle".
(Regardez bien, même mon correcteur orthographique ne veut pas de ce mot... "nouveau", fabriqué à partir des langues "mortes", grec, et latin...)
Le "necropole" était dans un décor glacial, à la gloire de la République et de ses morts, mais la nudité minérale de ce lieu m'a fait froid dans le dos. Cette froideur minérale (comme le sentiment d'inconfort que tu décris devant ce film), est la manifestation physique de la froideur OBJECTIVE visée par le langage juridique dans l'expression " "administrer une fellation". Quel lieu plus desséchant, plus âpre, plus hostile à nous en tant que frêles êtres sentients que la cour de JUSTICE, je vous le dis ?... Et pourquoi diable étendre le champ, les pouvoirs, l'idéalisation de la justice comme... divinité pour encore et toujours nous.. assujettir à sa stérilité ?
Recourons-nous à notre imagination un peu... Regardons un peu comment ce mot "pôle", d'origine greco-latin, (oui, les langues mortes, hein ??) se dissémine et gagne du terrain dans nos vies quotidiennes, et émanent de la "Nouvelle" République, d'ailleurs. (Pour bien mesurer jusqu'où ces sentiments peuvent nous mener, il faut aller faire un petit tour du côté de Corneille, et "Horace"...Non, non, je ne veux pas que nous revenions dans ces contrées.)
Je n'aime pas les pôles. Je n'aime pas le fait que des cimetières soient appelés "necropôles" non plus. Cela n'apporte aucune.. grandeur savante au sacrifice de ces résistants, d'être couchés dans un "necropôle", et pas dans un cimetière.
"La jeune fille au bracelet", déjà le titre est un... clin d'oeil, je suppose, car elle me fait penser à "La jeune fille à la perle", par exemple, et les tableaux de Vermeer, où nous avions affaire à des portraits de JEUNES FEMMES GRACIEUSES, et non pas des Messaline, Agrippine, ou des Médée, pendant qu'on y est. (Et surtout pas d'Athéna, ou de Minerve, qui n'ont jamais eu des qualités d'épouse OU de mère de foyer, pendant qu'on y est. Un double 0 sur tout le tableau, c'est beaucoup, là.)
Je suis rassurée de pouvoir te dire que même les Grecs étaient profondément choqués par ce qu'ils estimaient être l'immoralité du "Médée" d'Euripide, et si nous, nous sommes encore et toujours fascinés, et bien, il faudrait s'en inquiéter un peu, à mon avis. Jusqu'où ira notre fascination ?
A moins de trouver que la vision de "Médée" (ou de la Filla au Bracelet" ?) incite à une plus grande.. pitié, vertu non républicaine par excellence, mais qui nous manque beaucoup en ce moment. (Nuance, nous parvenons souvent à une pitié abstraite pour les catégories, mais pour la chair, nous restons impitoyables.)
Fin de râle pour aujourd'hui...
Anonyme mais il y va fort :D https://lecoindescritiquescine.com/les-critiques/la-fille-au-bracelet-de-stephane-demoustier/
RépondreSupprimer