L’auteure est américaine, son succès allemand et la
récompense japonaise, Guido a bien aimé.
Bon, ce n’est pas « Mort à Venise », mais
Venise est là, depuis La Fenice un des opéras des plus prestigieux où un chef
d’orchestre vient d’absorber du cyanure avec son café.
« L'obscurité de
la nuit dissimulait la mousse qui envahissait les marches du palais, le long du
Grand Canal, faisait disparaître les fissures des églises et les plaques
d'enduit manquantes aux façades des bâtiments publics. Comme beaucoup de femmes
d'un certain âge, la ville avait besoin de cet éclairage trompeur pour donner
l'illusion de sa beauté évanouie. »
L’écriture est agréable, et découpe les caractères finement
sans avoir besoin d’accentuer les traits, genre détectives tellement atypiques
qu’ils en deviennent banals.
« Brunetti, s’il
avait été inscrit au même cours d’art dramatique, aurait été en train de
travailler sa « manifestation d’émerveillement en présence d’un talent
prodigieux. »
Ici, Brunetti, le policier, boit raisonnablement comme tout
le monde, est marié, père de deux adolescents, ne s’affole pas, bien que sa
hiérarchie soit pressante, comme il se doit.
« Paola, dit-il
en écartant le journal pour la voir, si je n’étais pas marié avec toi, je
divorcerais pour t’épouser ».
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