vendredi 7 février 2020

Le siècle vert. Régis Debray.

Ce libelle bio et bon à la pagination raisonnée (60 pages) vise à concilier Nature et Histoire.
Mon auteur préféré avait inauguré récemment chez Gallimard la collection « tracts » :
Le vieux bougon est en forme et replace la question écologique dans le temps long:
« L’occidental se cherchait au ciel ; il s’est cherché ensuite dans son semblable ; il se cherche à présent dans le chimpanzé - au risque de s’y reconnaitre »
Je crois bien deviner le médiologue qui a beaucoup travaillé sur le fait religieux, sous les traits d’un « survivant goguenard de la libre-pensée », lorsqu’il voit dans les rites des verts quelques traits d’un « opium du peuple » avec ses processions, ses mécréants et ses hérétiques, ses pratiquants, ses casuistes, et autres carriéristes, voire «  le abêtissez-vous pascalien », lorsque « nos plus hautes autorités se font vertement tancer, tête baissée, par une austère et sévère adolescente. »
Si bien qu’ « il devient clair que l’adulte est aussi une espèce menacée, en proie au doute et au stress, mais dont la sauvegarde, dans le cadre de l’étude et de la sauvegarde des primates, serait sur le point d’être prise en charge, bonne nouvelle, par la World Wild Fund for Nature, la WWF( en collaboration avec la fondation Albert 1° de Monaco) »
Pour persister dans le sourire, il fait bon de se sentir moins « bête », au moment de l’accumulation des paradoxes quand « la tour de verre appelle la hutte en bois » et que «  le civilisé à prothèses se coiffe d’un chapeau de paille ». Ses  balayages historiques sont très parlants lorsque les artistes annoncent les temps à venir, passant des espérances aux rouges horizons aux réalités des ciels rougis d’incendies :
« On ne se guérit d’un académisme, n’est-ce pas, que par un autre.
Après un trop de Verbe, un trop de Corps. »
Dans la cadre de mes apprentissages se rajoute le mot « œkoumène » : terre habitée.
Et « rezzous » : « troupe armée pour faire une razzia » appliqué aux collégiens visiteurs captifs de centres d’art contemporain.
Pour la précision le terme « milieu » interdépendant, convient mieux qu’« environnement » entourant un îlot.
La tentation était forte de citer encore et encore tant me charme son style, mais la phrase de Voltaire «  il faut cultiver notre jardin » conviendra pour conclure, un verre de vin à la main. Le terroir a besoin du viticulteur.

1 commentaire:

  1. En tant que personne encline par moments à des phrases lapidaires, je n'apprécie pas forcément les phrases lapidaires de Régis. La phrase sur l'homme qui SE cherchait dans le ciel, pour ensuite SE chercher chez son semblable, pour avoir peur de SE retrouver chez le chimpanzé, et bien, il me semble que ça fait beaucoup de... SE.
    C'est une chose de SE chercher au ciel, et autre chose de chercher Dieu au ciel.
    Régis... continue-t-il à SE chercher ?

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