mercredi 6 mars 2019

Lacs italiens # 12. Côme.

La nuit fut bruyante avec les ivrognes d’en bas et la musique, mais c’est surtout la chaleur qui m’a gênée. Au matin, l’air est frais, le vent et le soleil d’hier se manifestent à nouveau. Nous nous préparons gentiment, constatons avant de partir  qu’une colonie de fourmis envahit la cuisine des poubelles de tri nombreuses au plan de travail où sont entreposées les denrées. Nous en estourbissons en vain quelques-unes avant de fermer la porte et partir en expédition.
Après hésitations, voiture ou bateau, Côme  ou les villas, ce sera BELLAGIO en voiture puis traversée de Bellagio à CADENABBIA en bateau pour se rendre à la Villa Carlotta.
La route longe le lac, étroite et pratiquée par les motos et les cyclistes qu’on frôle à chaque passage. Ils ne sont pas rebutés par les longs tunnels et la circulation. Cependant, la route est belle, sinueuse, nous apercevons les villages sur l’autre rive toute aussi montagneuse. Nous atteignons Bellagio vers 11h30, la direction centro nous mène directement  à la Villa Melzi que nous ne souhaitons pas visiter. 
 Nous prenons quatre places sur le bateau (36,5€) et nous embarquons après une rapide promenade  sur la passeggiata de Bellagio, bordée de bijouteries et  restaurants, mais comme à Garde, sans magasins de souvenirs clinquants.
Une fois arrivés à Cadenabbia  Il faut marcher  800 m sous le soleil (en fait, il existe un arrêt appelé Villa Carlotta plus proche du site). 
La Villa Carlotta se situe entre deux palaces, le grand Hôtel de Cadenabbia et celui de Tremezzo grandiose, à plusieurs étages avec sa piscine d’un bleu turquoise  incluse dans le lac.
La villa est presque aussi grande  avec ses escaliers monumentaux en façade, comparables à ceux du château de Vizille, protégée derrière une belle grille en fer forgé. 
Pas de queue à l’entrée, nous passons de la loge où sont vendus les billets au jardin, en réservant la villa pour la fin et suivons le chemin le plus long  balisé par des flèches rouges. Durant toute la promenade, nous apprécions la qualité de l’ombre.
Dans ce jardin botanique, construit dans la pente  je retiendrai :
- le coin des cactus et plantes grasses
- l’abri des outils agricoles
- la vallée de fougères mêlées à des disques jaunes et rouges en verre ou plastique fixés à des tiges telles des fleurs qui jalonnent le lit du torrent Leurs couleurs pétantes resplendissent  sous l’effet d’un rayon de soleil.
- la bambouseraie débordante et presque sauvage
- des arbres exotiques et variés comme le cèdre magnolia
- un début d’oliveraie  tout en haut, des azalées, un secteur réservé aux rhododendrons
- 2 tonnelles aux agrumes symétriques devant la villa
- une petite grotte en rocaille pour la fraicheur derrière la villa…
Quel travail pour les jardiniers ! Entretenir ou planter toutes ces espèces sur un terrain aussi pentu tient de l’exploit.
Nous avons bien fait de commencer par l’extérieur car le sentier balisé  aboutit en haut de la maison, nous évitant la fatigante montée des escaliers.
 Au premier piano, il s’agit plutôt d’un musée avec des œuvres d’art bien mises en valeur selon une disposition aérée.
-Le grand salon central met en majesté un couple de marbre Sur les murs court une frise en bas-reliefs représentant l’entrée d’Alexandre le grand dans Babylone, qui était destinée par Napoléon  au Panthéon.
- Les autres salons renferment des  peintures de Hayez (Roméo et Juliette) des sculptures  de Tadolini (Amore e psyché), de Canova (Magdalena, Palamède)
Au 2ème piano, se visitent deux chambres  meublées dont celle de Charlotte de Prusse. 
Cette  jeune noble heureuse en ménage mais morte à 23 ans des suites de ses couches, avait reçu la Villa en cadeau de noces.
Sa chambre modeste a gardé son lit de fer. L’autre chambre contient du mobilier d’époque lit parental et berceau. D’autres pièces accueillent des meubles, un peu de vaisselle,
et un Pérugin : Madona con Gesù bambino e San Giovanni.
Tous les plafonds à cet étage sont peints en trompe l’œil sur des poutres.
Entre les deux étages, deux expositions sans doute temporaires proposent l’une, des vases et objets en verre de couleurs vives et l’autre des photos en noir et blanc sur le thème des fleurs.
Nous quittons les lieux vers 14h30 et nous nous restaurons un peu plus loin dans un endroit plus modeste de salades ou pizza arrosés d’énormes bières.
Nous attrapons le bateau  de 16h 05 sans souci pour la voiture garée encore légalement  mais au soleil.  Nous rentrons par Côme, Guy conduit tandis que nous luttons contre le sommeil apercevant par intermittence le paysage traversé ou des localités moins huppées. Il semble qu’il ait plu comme en témoignent de grandes flaques sur la route. Trop fatigués pour entreprendre une nouvelle visite  ou pour partir à la recherche d’une bonne glace à Côme, nous filons vers la maison où par chance une place de parking se libère à notre 2ème passage.
Douche, soupe de courgettes et temps tranquille dans une pièce bien éclairée.

1 commentaire:

  1. Vous me donnez envie de découvrir ce coin d'Italie que je ne connais point encore... à part Orta, que j'ai beaucoup aimé, dans le temps.

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