mercredi 16 janvier 2019

Lacs italiens # 6

Je propose à J. une promenade pour explorer notre environnement à pied, elle délaisse sa lecture sans regret. Toutes les deux, nous  partons sous un ciel sans nuage et une bonne chaleur de 10h 30 du matin. Nous nous engageons sur le chemin qui longe la propriété viticole « Salva terra ». Il démarre à droite de la Vierge nichée dans le mur, coiffée par la végétation et devant laquelle quelqu’un a pris la peine d’allumer une bougie dans un flacon rouge fermé. Nous avançons entre deux longues enceintes de pierre cachant les propriétés agricoles sur la voie interdite aux voitures par des barrières. Les cigales s’égosillent de droite et de gauche.
Le chemin se termine juste après la maison d’un vétérinaire par un joli coin aménagé à l’ombre avec deux bancs et une fontaine. Nous bifurquons sur la route goudronnée à droite qui monte en douceur vers  Castelrotto ; le lieu est investi par de grandes demeures à peine visibles au milieu de parcs grandioses et classieux clos par de belles grilles patinées par le temps.
La route peu fréquentée  nous conduit derrière le restaurant « Castrum » que nous avons repéré samedi, mais pas moyen de boire un coup, tout est fermé. Nous poursuivons notre  boucle après avoir repéré la maison de Lucia notre logeuse pas loin de 3 façades colorées vivement puis nous terminons notre circuit  vers midi.
En farfouillant parmi les prospectus mis à disposition dans le B&B, je suis attirée par une église ou abbaye romane dans le VALPOLICELLO, sur la route des vins. Nous roulons donc vers Sant’Ambrogio di Valpolicella à quelques 7 km de Castelrotto. Là, le village semble désert, au niveau température comme au niveau fréquentation.
Nous nous arrêtons un court moment au municipio que nous regardons de l’extérieur ainsi que la statue  moderne représentant un  sculpteur en marbre rose de Vérone.
Quant à l’église aux portes de bronze à la poignée en forme de poisson, elle gardera tous ses mystères pour nous car elle est fermée.
Nous continuons notre périple vers San Giorgio, village perché sur la colline  d’où la vue s’étend sur les vignes bien peignées et le lac de Garde : un excellent promontoire pour profiter du panorama.
Outre cet avantage, le village mérite le détour pour son église de style lombard / roman  très particulière surtout qu’on y accède par l’adorable  cloître : pierres claires, colonnade basse aux chapiteaux érodés, il encercle un vieux puits assorti.
 
 
Nous entrons par le côté et avec une pièce de 50 cts, nous éclairons l’intérieur, simple et sombre où subsistent encore des fresques aux teintes pâles , un autel surmonté d’un baldaquin de pierre ciselé,
et un curieux orgue enfermé dans une boîte en bois bleu clair dont je soulève une partie pour apercevoir le clavier ; ce sont les boutons des jeux sur le côté  qui m’ont intriguée et permis de comprendre l’usage de ce meuble bleu layette.
Nous dépannons un sénior italien d’une pièce de 50 cts, car il se fait avaler la sienne sans contrepartie et s’adresse à nous avec son  français appris à l’école. Non loin du cloître, un syndicat d’initiative ouvert témoigne de l’intérêt touristique du site, snobé par les foules et les guides papiers.
Nous redescendons vers le lac de Garde à TORRI DEL BENACO.   
Zones industrielles,  grossistes de marbres de différentes couleurs aux zébrures artistiques, noria de  camions cul à cul, bretelles de routes compliquées mais triées par le GPS, sont les paysages que nous traversons avant de déposer la voiture dans un grand parking à l’entrée du village soigné. Torri del Benaco est dominé par son château défensif qui figure sur l’oriflamme de la ville,  avec au pied de la muraille  un endroit réservé aux serres.
L’heure est encore chaude mais la lumière est belle quand nous nous approchons du port de taille modeste, les couleurs des bateaux et des maisons chantent, pimpantes, vives, joyeuses.
Certes, il y a des touristes, mais ce n’est pas la folie.  
Nous flânons sur la passeggiata puis cherchons l’ombre de la ruelle centrale, enfin, soyons honnêtes, nous cherchons une bonne gelateria indiquée par une marchande qui peint elle-même ses aquarelles  reproduites et dupliquées en cartes postales.
 Après la dégustation, nous nous enfonçons dans la ruelle commerçante jusqu’à une place où on entend l’office religieux en cours provenant d’une église dont les portes sont ouvertes.
Sur le côté gauche de la façade, une croix  fichée dans le sol porte les instruments de la passion,  au lieu du Christ habituel et remplace pour une fois les nombreuses vierges. 
Nous reprenons en partie la passeggiata, bien aménagée et entretenue, bordée de pins ; les gens y prennent des bains de soleil n’ayant qu’à descendre du quai haut de moins d’un mètre pour se rafraichir dans l’eau douce, sur les galets. J se trempe les pieds avec plaisir avant qu’on fasse demi-tour pour rentrer à la maison en suivant le lac jusqu’à Lazise : lumières de fins d’après-midi, ciel d’un bleu profond, petites routes (éoliennes)
A 19h30, nous atteignons notre logis où nous apprécions un  gaspacho. Discussion, lecture, douche, dodo.

1 commentaire:

  1. Aha, je vois que vous aussi, vous prospectez pour les gélatérias en Italie...
    C'est fou, quand je suis arrivée en France, je croyais que j'atteignais le pays de la haute cuisine, et de la haute couture, mais que nenni...
    La haute cuisine ET la haute couture sont toujours en Italie. Je me suis trompée de langue en apprenant le français... (Soupir)

    RépondreSupprimer