Je garde ma préférence aux impressions en noir et blanc,
de celui auquel je consacre ma chronique annuelle
alors que les couleurs années 60 du second me paraissent
plus démodées en mettant les bulles du téléphérique en arrière plan d’un
colporteur de pacotille au sourire commercial.
Je vais « dépioter » plutôt la livraison 2019 de l’ancêtre pour qui « ça va rien mal »,
c'est-à-dire bien.
c'est-à-dire bien.
Il y a toujours à apprendre:
- La Tronche anciennement Saint Fergus doit son nom à une clairière créée par
défrichement, elle avait été une des rares communes à avoir gardé son appellation datant de la Convention.
- Et en avril, il est utile éventuellement, poétique aussi, de
savoir que « la chaleur peut faire
apparaître l’excellent pholiote du peuplier et sous les conifères, le dangereux
cousin et sosie de la morille, le gyromitre. »
- Par contre, entre
prévisions météorologiques et mouvements des astres, la maxime : « Celui qui affirme ne rien savoir, en
réalité en sait beaucoup » semble d’une grande évidence.
- Se souvenir du temps qu’il faisait l’an dernier n’alimentera
pas seulement les conversations de moins en moins futiles concernant la pluie
ou le beau temps.
- Dans les nouvelles de l’Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes, entre le 1er juillet 2017 et
le 30 juin 2018, le cachalot échoué sur les berges du lac de Savines se révéla
être une installation artistique et pédagogique concernant les questions
environnementales.
- Le reportage à L’Argentière-La Bessée dépasse la
nostalgie, après que Pechiney se fut installé pour 80 ans dans ces deux
villages traversés par la Durance dont l’énergie était nécessaire pour
fabriquer de l’aluminium. Un certain monsieur Planche avait repéré le potentiel
hydraulique de la Bessée qui accueillait jusque là des relais de poste
sur la route de l’Italie. A l'Argentière, des mines de plomb argentifère
avaient été exploités depuis le X° siècle au dessus de la vallée du Fournel. Les deux communes sont unies depuis 1791. Une maison des
compagnons du devoir accueille aujourd’hui des apprentis en menuiserie,
charpente et plomberie chauffage. La porte d’entrée du parc national des
Ecrins, voit passer les amateurs d’escalade, spécialement ceux qui aiment les
cascades de glace. Le centre régional de formation canoë-kayak s’est installé
dans la bourgade de 2500 habitants.
- En 2018, un dauphinois se rappelle du premier concert de
Johnny à Grenoble.
- En 2019, ce sera la 800 ème Foire de
Beaucroissant ; le chiffre des 800 000 visiteurs habituels sera peut être
dépassé.
- Si des traditions ont gagné en vigueur comme les cousinades
et en ampleur comme la célébration des centenaires, les « Bœufs de Pâques »
se font rares et si « l’arbre de Mai » est toujours érigé à
Montségur-sur-Lauzon, c’est une exception. La loterie Pierrot a fermé boutique
dans les foires et les batteries-fanfares doivent s’adapter pour ne pas
disparaître. A Romans, est bien vivant le groupe folklorique « Empi et
Riaume » ainsi que disaient les bateliers sur le Rhône, dont la rive
gauche appartenait à l’empire romain germanique, alors que de l’autre côté
était le royaume de France.
- Les frigos collectifs ont une allure folklorique en
continuant à fonctionner à Châbons, et la distillerie historique des
liqueurs de Chartreuse a déménagé.
- « Le docteur on
l’appelait quand on allait mourir », à l’époque où les médecins de
campagne, ne manquaient pourtant ni de travail ni d’abnégation.
- La Société Dauphinoise de Secours en montagne a rendu bien
des services avant que l’état ne professionnalise leur activité ; elle accompagne
désormais des handicapés en montagne.
Cette année le coucou, la raiponce, la pomme reinette de
Brive sont à l’honneur, et les chansons sont toujours au rendez-vous :
« Bras dessus
dessous, nous irons
Nous promener dans les
prairies
Et dans le bois des
environs.
Nous reviendrons par
la venelle
Où neige la fleur des
sureaux
Dont la sauvage odeur
se mêle
Avec l’odeur des foins
nouveaux »
- Le récit en patois est incontournable :
« Lou chien
filave se cuchi dien la grange, no ne l’an pas revia on moment. To pa on ka, la
Fine appelave : « L’é miezo, no va mieji, yé to preste. »
« Le chien a filé
se coucher dans la grange, nous ne l’avons pas revu pendant un moment. Tout à
coup, Joséphine appelle : « il est midi, nous allons manger, c’est
tout prêt. »
- Il ne faut pas confondre la « nya » de Dolomieu
et la « familli » de la Mathésine : la famille.
- Fafois, toujours là, parle en € et roule au diesel :
« - Mais pourquoi
dis-tu que l’augmentation de l’essence ne te gène pas ?
- Parce que moi, j’en
prends toujours pour trente euros »
- Le
conte « La Truite » met en présence « un
meunier de poil et d’esprit aussi, et pas seulement de parlure, de tournure et
de manières » et un
garde-pêche « jamais à court de
ressources pour débusquer le resquilleur sans permis ou la truite trop brève
d’un quart de pouce », ils se régalent, nous aussi.
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