vendredi 30 mars 2018

En progrès.


J’ai hésité, en ces jours plombés, à publier mon article tel que je l’avais préparé avec un ton quelque peu décalé, et puis finalement Jaurès, même redécouvert à l’occasion de France - Angleterre de rugby, conviendra :
« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir.»
L’idée de progrès n’en finit pas d’être mise en question, Jaurès a été assassiné à la veille de la première guerre mondiale. Mais il a fallu encore bien du sang dans le dernier siècle pour que les utopies totalitaires se calment alors que d’autres s’incrustent et « que nous regardons ailleurs ». Il était banal de repérer la distance entre les progrès techniques et les perfectionnements humains mais l’un impacte l’autre, sans aller forcément vers le mieux. Quelques hallucinés moyenâgeux peuvent avoir le portable « dernier cri » à l’oreille.
Le poids des traditions s’est allégé et la technique nous a libérés de bien des taches répétitives. Mais nous voilà sous la coupe d’autres contraintes qui ont transformé nos rapports au monde et nos personnalités. Nos grands parents avaient connu l’arrivée de l’électricité et de l’automobile, quant à ma génération, avons-nous pris la mesure de la révolution de l’information ?
Et au-delà des machines à café, les bestioles que nous sommes qui ne manquent pourtant pas de vitres où se mirer, se sentent mal. «  La vaporisation de soi dans un monde sans limite » dans le magazine « Lire » à propos de la crise de la psychanalyse dit bien l’ivresse contemporaine, notre évanescence et la difficulté de cerner les problèmes.
Faut-il remiser sur une étagère le kaléidoscope où se superposent images et mots qui affolent nos raisons ? Et prendre ses croquenots pour s’en aller sur les pentes ou sur les boulevards?
C’est alors que le mot « En Marche » ressort. La marque déposée se fait secouer dans l’exercice du pouvoir, mais persiste à désigner l’énergie, le courage, voire « one step » pour aller vers le haut. Notre pays est gouverné, par celui qui ne confond pas La France et un parti politique, prenant en compte la diversité de ses opinions, redonnant à notre pays un rôle ambitieux dans le concert discordant des nations.
A titiller les métaphores galopantes, reviennent des images de chevaux ferrés à l’envers pour tromper les poursuivants, valables  pour les « Marcheurs » comme pour leurs opposants, tant les directions semblent brouillées.
Qui est le plus rétro ? Marcheurs contre Marchais, tchatcheurs contre Thatcher ?
Je ne suis plus, de ces contemplatifs des grands soirs dès le matin, ni de ces preneurs de palais d’hiver chaque printemps; j’en fus.
L’inépuisable : «Il faut que tout change pour que rien ne change ! » du Guépard désigne quels conservateurs? Ce qui donne en version Lacan: « La répétition demande du nouveau .»
Et tant qu’à miser sur les mots, j’aime revenir sur l’insistant « en même temps », honnête lorsqu’il évite d’être paralysant. Il porte nos ambivalences, Mr Hyde double face, gentil/méchant,
« La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l'équilibre. » Piaget.
A jouer sur la focale, passant du local au général, de l’anecdotique à l’acrobatique, le perroquet en a les plumes ébouriffées.
Dans un monde où les clameurs populistes montent, nous ne sommes pas si mal chez nous avec nos plaintifs coutumiers, nos batailles aux décors en carton mais nous savons reprendre une pinte d’estime de nous mêmes à voir notre pays dans le regard des autres locataires de la planète.
Je me sens moins seul dans mon ignorance crasse en économie, tant les commentaires sont rares en cette matière, mais il me semble qu’il y a de la reprise dans l’air, que le chômage cesse d’augmenter et que le déficit public se réduit : ce n’est pas rien, non ?
……………
En tête un dessin de « Charlie » et ci-dessous Plantu du « Monde ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire