vendredi 26 septembre 2014

A la réforme !

"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire" Einstein
Je maintiens l’article ci dessous écrit avant les égorgements dont l’horreur est là pour imposer le silence. Sans aller à bavarder sur la cigarette électronique ou l’origine des pins du Medef à laquelle la télévision publique vient de consacrer un dossier, à quelles mutations assistons nous ? Vers quels progrès allons-nous ? Quels bouleversements ?
Le mot réforme est devenu tellement galvaudé que la première signification qui me viendrait à l’esprit serait celle que lui donnait mon grand-père parlant de chevaux qui n’étaient plus bon pour le travail ou les courses.
Quand une modification des rythmes scolaires consensuelle au départ se retrouve pareillement embourbée,
quand notaires, pilotes de taxis, chauffeurs d’avion se braquent,
quand brûlent portiques éco taxes et perceptions,
quand les homos ont eu la possibilité de se marier et que ceux que ça n’obligeait pas se sont sentis outragés,
il n’y est plus guère de réforme envisageable,
comme il n’y a plus beaucoup de constructions possibles quand on demande leur avis aux riverains.
Et il n’est pas besoin de rappeler la litanie des maladresses, des reniements, au sommet de l’état pour rendre illégitime toute velléité d’avancée vers un peu plus de justice.
Les plus conservateurs, type Balladur, avaient déjà perverti le mot, synonyme de progrès, mais sur l’autre versant quand « le changement c’est maintenant » tant attendu, s’avança, le contre pied fut complet : toute réforme fiscale disparut et les mots de la droite furent mis à la sauce soc’ : Rebsamen vit les tricheurs avant tout… chez les chômeurs… Quant à Thévenoud…
Sur les écrans de l’information, les explosifs s’allument les uns aux autres : le doux devient mièvre, le laid fait le beau, la dérision ne fait plus sourire – quoique : « Sarkozy est à l'honnêteté ce que Nabila est à l'académie Française » pris sur le site « humour de droite »-
le soleil lui-même devient une menace.
Comment surmonter les haines, les facilités, les surdités, les renoncements ?
Bertrand Bonello, cinéaste,  cite Pasolini
"Pourquoi notre vie est-elle dominée par le mécontentement, l'angoisse, la peur de la guerre, par la guerre ? Pour répondre à cette question, j'ai écrit ce film sans suivre de fil chronologique ni même logique. Mais simplement mes raisons politiques et mon sentiment poétique."
Ce film s’appelait « La rage ».
…………..
Le dessin de cette semaine est copié sur le site de Slate.

1 commentaire:

  1. Et bien...
    Je te recommande deux lectures, Guy. Je ne dirai pas d'urgence, mais quand tu prendras le temps de les faire.
    Première lecture : "Macbeth" de William Shakespeare, qui date de 1607, à peu près. Avec un peu de chance, notre traduction avec un appareil critique sortira dans le courant de 2015. Nous avons passé 10 ans, à 4, pour faire cette traduction. Elle en vaut la peine.
    En passant, je ne suis pas d'accord avec Albert Einstein, parce qu'Albert a oublié que le chemin qui mène à l'enfer est pavé de bonnes intentions. Avant de militer contre le mal, et le laisser-faire, il faut regarder de très près les bonnes intentions.
    "Macbeth" parle de là où mène le "toujours plus", que ce soit... toujours plus de bien, toujours plus de progrès, toujours plus de.. justice. Quoi qu'on met après "toujours plus", ça reste marqué du... "toujours plus"...Et c'est là, précisément, où le ver pourrit insidieusement le fruit.
    Deuxième lecture, Lampedusa, "Le Guépard", dans une bonne traduction où tu peux sentir la langue littéraire, à une époque où nous avons décidé que la littérature, l'amour d'une belle langue, était... élitiste ? réactionnaire ? pas utile ? Tu choisis.
    "Le Guépard" est une puissante consolation pour l'état de.. désillusion qui t'affecte en ce moment.
    Mais arrivé à un certain âge, nous avons tous besoin de consolation.
    A mon avis...

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