Sur le chemin du retour nous faisons halte à Reggia di Venaria Reale, partie de la « corona di delizie »,
qui comporte quelques résidences royales autour de la capitale Turin. Cette
demeure grandiose (1675) dont on peut visiter une cinquantaine de pièces,
appartenait à la maison de Savoie. Elle s’adonnait ici à la chasse à courre (vénerie)
comme à Versailles sous Louis XIII.
Ce palais comporte une galerie telle un
couloir de lumière entre jardins immenses et cour d’honneur où des jets d’eau
jouent en musique à midi.
On peut penser à la « galerie des glaces », les dorures en moins, la
surprise et une relative simplicité en plus. La réfection récente (2007) avec
des installations de Peter
Greenaway font
revivre ducs et duchesses d’alors. Pourtant le passé ne fut pas toujours
fastueux quand les troupes napoléoniennes s’entrainaient dans les jardins. Sont
mis en valeur, là
une exposition de carrosses, ici la généalogie de ceux qui occupèrent les
lieux, le salon de Diane et la chapelle Saint Hubert.
A Rivoli, qui fut
aussi sur le chemin de la campagne
d’Italie de Bonaparte, le château datant à la base du IXème siècle
puis remanié jusqu’à une quasi ruine au XIXème accueille depuis 1984
un musée d’art contemporain dont les œuvres présentées dialoguent
magnifiquement avec les plafonds et les espaces majestueux. L’arte povera s’y
trouve en majesté.
Au moment où nous sommes passés, le célèbre cheval empaillé de Cattelan n’était pas là, mais une
autre de ses œuvres, un écolier aux mains transpercées y figurait, ainsi que
des installations de Penone, Pistoletto, Horn pour ceux que je connaissais avec
des découvertes sympathiques ou émouvantes. Ainsi le tricotage de fils
électrique bordé d’ampoules de Mona Hatoum, ou les sensations inédites avec le
« paradise institute » de Janet Cardiff et George Bures Miller.
« Nous
étions trente mille va-nu-pieds contre quatre-vingt mille fendants d'Allemands,
tous beaux hommes, bien garnis, que je vois encore. Alors Napoléon, qui n'était
encore que Bonaparte, nous souffle je ne sais quoi dans le ventre. Et l'on
marche la nuit, et l'on marche le jour, l'on te les tape à Montenotte, on court les rosser à Rivoli, Lodi, Arcole, Millesimo, et on ne te les lâche pas. Le soldat
prend goût à être vainqueur. » Balzac
Le récit de notre journée précédente est ici :
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/06/turin-en-trois-jours-j-2.html
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