En ces temps où bien des valeurs de gauche sont mises à mal,
le film de ce bon vieux Ken le rouge est salutaire. Même si c’est autour des
années 30 qu’il faut aller chercher les raisons de se retrouver dans un
combat évident de la jeunesse contre les rassis, des petits contre les riches,
de la liberté contre l’église, quoique ici et maintenant les obscurantistes,
les fascistes envahissent notre présent et annoncent des futurs sombres pareils
à ceux qui préparaient une guerre de plus.
Le souci de ne pas caricaturer les personnages les rend
crédibles d’autant plus que cette histoire est vraie. Dans le dancing à Jimmy
arrive un gramophone, on y danse, on y dessine, on y boxe, on discute de poésie
et des liens se tissent qui empêchent une expulsion, les mots se trouvent pour
convaincre et avancer en humanité. Le décor Irlandais inspire de belles
lumières et tout militant de l’éducation populaire peut retrouver ses
enthousiasmes nés dans des maisons de jeunes qui ne délivraient pas alors des
services à des clients passifs mais construisaient à partir des loisirs les
conditions pour se cultiver.
Comme un bon tour mérite qu'on renvoie la balle, il me reste à te recommander d'urgence la lecture, dans une bonne traduction littéraire, du "Guépard" de Lampedusa, que j'ai savouré, même sucé jusqu'à la moelle, cet été.
RépondreSupprimerAprès, on pourra revenir sur Ken Loach...
Amitiés.