Des propositions récentes de résidence pour le personnel
soignant à proximité de l’hôpital m'évoquent quelques images sépia d’école au centre
du village.
A ce propos, une anecdote qu’une fille de maître d’école de
l’Ardèche se plait à raconter : une institutrice installée dans son
appartement au dessus de la salle de classe commandait d’un coup de talon le
changement d’élève lisant à haute voix lorsqu’un inspecteur vint à passer par
là. Il n’y a pas lieu d’idéaliser la hussarde noire des temps anciens pas plus
que de craindre forcément une proximité des agents de l’état avec leur public
d’aujourd’hui.
Alors que les déplacements deviennent de plus en plus
problématiques, la possibilité de loger à côté de son lieu de travail peut
compter dans l’attractivité de métiers qui peinent à trouver du personnel. La
cité ouvrière n’a-t-elle pas été le terrain où se concrétisaient des utopies
sociales qui se sont souvent bien accommodées avec l’esprit de corps, le
patriotisme du métier, le chauvinisme de la boîte ?
Je suis cohérent avec mes plaidoiries répétitives qui
soutiennent l’idée de « construire la ville sur la ville ». Ainsi
moins de mitages des surfaces agricoles, d’embouteillages à l’entrée des
agglomérations, et plus de temps pour s’occuper de soi et des enfants, voire
d’un jardin sur le toit. Cette vision écologique aux couleurs pastel se
heurtera au mécontentement de riverains
préférant des pavillons à des immeubles fusent-ils de taille modeste et de plus
belle allure que les reproductions de maisons « Ile de France » mal
isolées.
Les jeux du marché, avec télétravailleurs transformant leur
résidence secondaire en domicile principal, verraient-ils un desserrement des
prix des logements en ville ?
Ces plans sur la comète arrivant sur une planète ruinée en
un clin d’œil par un imperceptible virus couronné, s’ils donnent matière à
réfléchir au confiné confortablement installé, ne peuvent rien sur le cours des
choses qui voit le chômage exploser alors qu’il était en train de se
réduire.
« Essayons d’agir
sur ce qui dépend de nous, mais quand on est face à quelque chose qu’on ne peut
changer, il vaut mieux l’accepter joyeusement.» Frédéric Lenoir
Le sentiment d’un grand danger, voire d’une mort imminente
pour les plus démunis, devrait appeler plus de précautions : il n’en est
rien. Quand tout devient égal sous l’empire de la nécessité la plus urgente,
plus rien n’a d’importance.
Que cela étreigne les « Intouchables », là bas,
peut se concevoir mais n’excuse pas les desesperados de par chez nous prêts à
revêtir toutes les tuniques criardes mais se défilant devant toute
responsabilité.
« L'incertitude est le pire de tous les maux
jusqu'au moment où la réalité vient nous faire regretter l’'incertitude. » Alphonse Karr
L’ambigüité, le doute sont excitants intellectuellement pour
ceux qui sont dans une situation stable mais angoissent les « oiseaux sur
la branche ». A ceux-là s’ajoutent tant de « bien assis » opposés
aux décisions verticales, se révulsant à chaque variation dans les solutions
proposées, ne voulant pas comprendre des aménagements, reprochant tout et son
contraire, dénonçant autoritarisme et indécision où l’on peut lire
responsabilité et sens de l’adaptation.
Souvent ceux qui en appellent à des changements drastiques
pour le temps d’après ont le plus de mal à sortir de leurs mantras confinés des
temps d’avant.
Peut-être qu'un des avantages de vieillir, c'est de pouvoir réaliser enfin pourquoi on fait, ou a fait, des choses qu'on a faites ?
RépondreSupprimerJe suis très confortable dans mon petit pavillon où je suis confinée. Très heureuse d'avoir pu acheter une maison où je peux faire du piano, y compris des exercices très chiantes et indigestes, pour pouvoir progresser au piano, et jusque tard, la nuit. Ce ne serait pas envisageable en appartement. Cela ne m'empêche pas d'avoir de la compassion pour d'autres qui sont moins bien lotis que moi, ainsi que pour les personnes qui ont perdu des proches à la maladie, mais pourquoi est-ce que leur malheur devrait me faire sentir coupable ?
Quelque chose me dit qu'on peut être bien peut-être n'importe où, dans un certain état d'esprit, comme on peut être mal... n'importe où, dans un autre état d'esprit.
Pourquoi est-ce que certains sont bouffés par leur angoisse, que ce soit angoisse de maladie, angoisse de mort, angoisse pour eux-mêmes ou pour leurs proches ? Quand on a une disposition pour l'angoisse... on se laisse bouffer par l'angoisse, où que l'on soit, peu importe les circonstances, en plus.
Je vais quand même dire que PERSONNE sur cette terre est dans une situation stable, dans la mesure où... nous n'avons ici bas aucune situation stable...malgré nos assurances, et nos assureurs.
La roue de la Fortune tourne pour les uns comme pour les autres, et je ne parle pas d'un jeu télévisé, là.
Je dirai ici, comme j'ai dit ailleurs, que le spectacle, la foire ? de l'expertise, des experts scientifiques ne me convertit pas. On ne fait pas de la science en temps réel. Il faut.. du recul, la possibilité de faire des jugements, des comparaisons, la possibilité d'ANALYSER les chiffres pour faire de la science. Il faut... du temps pour penser pour faire de la science qui tient la route, et ça fait un certain temps que nous faisons tout pour détruire la possibilité d'un temps dans la durée pour pouvoir penser.
Donc... les prévisions (surtout les prévisions...), les explications qui sont lancées à la pelle, et à la volée... je m'en méfie comme de la peste.
Ce n'est pas parce qu'on S'appelle un expert, ni parce qu'on est hissé au poste d'un expert qu'on... SAIT de quoi on parle. Quand l'hystérie bat le pavé, la raison s'enfuie. C'est une grosse généralisation, mais mon expérience me dit qu'elle est juste.
J'ai également dit ailleurs que je suis interloquée par l'ampleur que prend cette maladie et son traitement, qui se déroule en même temps qu'une campagne nationale pour l'ISOLATION de nos maisons.
Il y a des événements qui ne relèvent pas de la coïncidence, même si cela ne rime à rien d'évoquer des complots.
D'où pourrait venir le sentiment que chacun d'entre nous serait.. une toute petite île fragile (mais tout bon) au milieu d'un grand méchant océan ennemi ?...