jeudi 6 février 2020

Expos à Grenoble. Janvier 2020.

Je craignais ne pas découvrir grand chose de nouveau  à l’exposition au musée de l’Ancien Evêché consacrée jusqu’au 15 mars à Vivian Maier,
"la nounou photographe" dont j’avais lu un livre poignant qui lui était consacré
La faveur actuelle autour de son nom, sa renommée fulgurante contrastent tellement avec sa vie discrète pendant laquelle elle n’a pu recueillir des échos de la reconnaissance de son talent.
http://blog-de-guy.blogspot.com/2020/01/du-noir-et-blanc-la-couleur-voyage-dans.html 
Il n’y a qu’à regarder des agrandissements de ses planches contact pour apprécier chacune de ses photographies qui témoignent d’un style bien à elle.
Ses portraits sont parlants, les sujets photographiés sont forts, et si les personnages du Champsaur où elle a passé une partie de son enfance n’ont pas le caractère d’évidence de ceux attrapés dans les rues de New York, ils ont une densité certaine.
Pour m’être essayé en voyage à aborder des passants que je trouvais photogéniques, j’en connais la difficulté et je choisis maintenant plus volontiers la facilité des lignes architecturales ou l’impassibilité des pièces des musées.
La mode du selfie a-t-elle facilité les rapports entre photographiés et photographe ? En Iran alors que nous pensions nous heurter à de l’hostilité au moment de la prise de vue, nous n’avons pas eu à voler d’image ni à entrer en conflit, malgré ou à cause de la fierté des habitants. Je me demande ce qu’il en est en Afrique aujourd’hui quand s’interpose une demande d’argent ?
Toujours est-il que cette exposition de street photographie, si elle n’a pas la poésie d’un Doisneau, porte le même humanisme.
Grenoble est au milieu des montagnes, Glénat édite des bandes dessinées : une exposition au couvent sainte Cécile jusqu’au 14 mars « Derrière la montagne, la face cachée du tableau » s’imposait.
L’interprétation d’un dessinateur d’aujourd’hui est mise en regard du tableau d’un peintre du XIX° siècle qui l’a inspiré. Ainsi la vache solitaire de Doré se verra hissée par un hélicoptère,
et la diligence qui traversait à grand galop la frontière contient en réalité des passagers peu recommandables.
Des scènes dramatiques suscitent souvent des propositions qui amènent le sourire, alors que des paysages paisibles excitent plutôt le pessimisme contemporain.  
 
L’image d’un glacier des années passées appelle inévitablement le réchauffement  présent.
Tous les étages alpins sont revisités depuis les chemins des vallées jusqu’aux aux sublimes sommets. Sans esbroufe les Boucq, Chabouté, Loustal… nous font partager la diversité de leurs regards et de leurs coups de crayons virtuoses. 
Nous découvrons aussi des lumières superbes d’artistes méconnus.

1 commentaire:

  1. Je crois que c'est vraiment un symptôme de l'époque de vouloir... sortir les femmes de l'ombre pour les placarder, et placarder leur talent, par exemple.
    Je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Plutôt, si, je me dis que bon nombre de personnes, femmes, et... hommes voudraient donner un pouvoir à la femme qui ne soit pas occulte, ou secrète. Mais cela me semble un fait de la vie qu'on ne s'adresse pas à la personne qui détient le pouvoir public de la même manière qu'on s'adresse à la personne qui a un pouvoir occulte, et que la création, les lieux de créations, ce qui est créé, même ne peut pas être identique.
    On peut toujours imaginer que dans le meilleur des mondes il n'y aura plus de pouvoir occulte, mais... dans la mesure où un des enjeux les plus fondamentaux pour l'Homme en tant que vivant est de différencier dedans/dehors, je crois que ceux qui voudrait faire disparaître le champ, et le pouvoir, occulte sont de pas si doux que ça rêveurs.
    Viviane Meyer a pu faire ses photos comme elle l'entendait parce qu'elle n'était personne, si je puis dire. En tant cas, elle n'avait pas de renommé.
    Alors, pourquoi nous tenons tant que ça à mettre dans la lumière ce qui était caché, alors... je suppose que c'est un grand fantasme original de l'Homme, de mettre en lumière ce qui était caché.
    Ce que je trouve fatigant, et fastidieux, comme souvent, c'est notre sens de vertu à faire ainsi. Cette manière que nous avons de nous féliciter avec flonflons de redresser une injustice. C'est vrai que je suis beaucoup moins portée à être un justicier à l'heure actuelle. Que c'est fatigant, tout ça, et... que ça finit par se retourner contre soi !
    Oui, la montagne est belle, mais les hélicoptères qui transportent les vaches ne me font pas sourire.
    Pourquoi les paysages paisibles excitent le pessimisme ?
    C'est vrai... nous ne sommes pas très portés sur la paix en ce moment, en dehors de claironner à tue tête des voeux pieux.
    Désolée d'être si grinçante aujourd'hui...

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