vendredi 20 décembre 2019

Tout et son contraire.

En ce moment bien des absurdités déboulent, façon de dire que je n'y vois goutte, qui additionnent de la perplexité et des doutes à mon désarroi.
L’an dernier autour du plat de cardons des fêtes, il valait mieux contourner le rond point gilets jaunes, cette année: molo sur les retraites.
Quand je lis que des enseignants envisagent de se « giletjauniser », c’est que c’est déjà fait.
Le respect des règles que ce soit pour manifester ou vivre en démocratie est remis en question, les débats deviennent difficiles. L’irrationnel persiste à culminer lorsqu’une demande de plus de service public s’accompagne d’une aversion envers l’impôt.
Ce militant qui estimait que dix ministres avaient la France entière contre eux, enivré par la foule des manifs, sent le Peuple incarné en sa personne, comme l’autre « La République, c’est moi ».
Je suis trop légitimiste envers nos élus pour ne pas croire au bienfondé des doutes d’opposants. J’ai plutôt confiance envers le législateur agissant dans l’intérêt commun, et à part égale, je ne mets pas en cause la bonne foi de certains manifestants s’estimant lésés.
Tout n’est pas calé : place aux compromis ! Désolé : un brin résiduel de naïveté.
L’individualisme règne, alors peut-on dire que ceux qui ne sont pas concernés par une réforme dans les tuyaux depuis des décennies et qui gueulent sont des exceptions altruistes ?
Quand le gouvernement avance la loi retraite pour éviter aux générations futures d’en subir tout le poids, ceux qui la combattent le font au nom de leurs enfants.
« Pain de vieillesse se pétrit pendant la jeunesse. » Proverbe auvergnat.
L’agressif se sent agressé, le sournois soupçonne le fallacieux, l'expert en surdité ne se fait pas entendre des experts et le simplificateur amplifie les raccourcis qui ne mènent à rien.
La prolifération des jeux de mots en pancartes fait perdre tout sens, même si « je veux des ronds pas des points » est plutôt marrant. Et entendre, à la sortie d’une réunion avec son ministre, une prof marquant sa désapprobation en disant qu’elle vient de subir un cours, laisse entrevoir le peu de conviction qu’elle met dans son propre enseignement.
Si « faire cours » devient péjoratif dans la bouche d’un enseignant, alors il faut s’attendre à des bouchers végétariens, des supporters de l’OM encourageant Neymar.
Donc il fait bon retourner à l’âge du papier pour aborder la complexité. Mais il convient avec son journal de surmonter quelques obstacles récents dressés pour notre confort de lecture. Sont mises en évidence au cas où on serait allé au-delà du titre et du chapeau, quelques phrases chocs dans le corps d’un texte qui pourtant pourrait s’avérer profitable à condition d’aller jusqu’aux petits caractères. 
Ainsi cette philosophe sous le titre «  Le macronisme est une politique de l’insensible » : « aucun pouvoir n’a assumé avec autant de clarté l’idée que la politique relevait avant tout d’une gestion calculante venant en lieu et place d’une réflexion à long terme »
Pauvre chouchou, que ne dirait-elle des affèteries communiquantes et des démagogies si peu calculantes ?
« La sincérité est un calcul comme un autre.» Jean Anouilh
En ironisant ainsi, est-ce que je rejoins ceux que je combats qui aiment tant dauber sur les intellos, se contentant d’une vision binaire du monde ? La politesse n’impose pas le silence, l’humour peut encore circuler bien qu’il se tue en se proclamant.
Mais il est nécessaire de continuer d’examiner et dénoncer des comportements violents qui reçoivent bien vite l’assentiment de ceux qui gardent leurs mains propres mais leur bouche lâche. Le fascisme ne met pas forcément de brassard comme dans les dessins de Plantu, il est bien là, quand démission appelle une rime facile et remet en cause le suffrage universel.

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