Sophie Bernard conservateur. trice
en chef a présenté aux amis du musée de Grenoble, une
partie des collections d’Antoine de Galbert exposée du 27 avril au 28 juillet
2019 en 17 salles. Le grenoblois, héritier
du groupe Carrefour - pourquoi ne pas le dire - qui avait sa galerie rue Bayard
est revenu sur ses terres après avoir dirigé « La Maison Rouge » à
Paris de 2004 à 2018. Il vient de donner 500 coiffes ethniques
au Musée des Confluences à Lyon.
« Collectionner est une tabagie ».
Les 150 œuvres présentées ici mélangent les genres contemporains et primitifs, librement.
« Collectionner est une tabagie ».
Les 150 œuvres présentées ici mélangent les genres contemporains et primitifs, librement.
« Douce
et luxueuse thérapie »
Parmi quelques thèmes qui organisent la profusion :
- Les collections :
Ben, qui accumule frénétiquement, « J’aime
pas jeter » est sur l’affiche,
il a le même humour que l’insolent Thibault de Gialluly « Collectionneur d’emmerdes », tous deux de la famille des glaneurs,
à la suite de Schwitters
qui construisait à partir des ruines après la guerre, sublimant les plus
humbles matériaux. « Pelikan ».
L’archéologie est de pacotille, avec l‘ « Art syncrétique »
de Jacques
Lizène : son fétiche africain ayant croisé une danseuse
asiatique.
Et d’art conceptuel, il n’y en a guère, sauf quand il offre une respiration
après tant d’abondance : « Painting of light » Hans Peter
Feldmann.
- L’Humour: Morellet,
« moine défroqué de l’art minimal » a le néon dégoulinant, « Lamentable ».
Thibault de Gialluly se moque de Duchamp,
l’intouchable. « Pas ready made »
Les machines à peindre de Richard Jackson sont imparfaites,
tel son transgressif « Toy bear » qui
éclabousse. Les conceptuels comiques et les abstraits cosmiques renversent les
valeurs, jouent de l’irrévérence et de l’ironie.
Les épreuves : Tragique et violente, l’installation
de l’autrichien Hermann
Nitsch comporte du sang animal mêlé à la « Peinture déversée ».
Marqués par l’histoire, des corps sont martyrisés, pendus,
des artistes dans l’excès, à la recherche de leur être, sondent les limites. « Aanéén » de Berlinde De Bruyckere.
Toute une géographie intime : Les visions
plurielles de l’art sont issues de tous les continents. Steven Cohen, performer homosexuel,
juif, né en Afrique du Sud ne peut plus retourner dans son pays. Reste une
vidéo tournée dans un bidonville de Johannesburg au moment de sa
destruction : « Le chandelier ».
L’humanité morbide appelle le sarcasme. « Is More Than This More
Than » John Isaacs.
La folie : Marcel
Bascoulard, peintre clochard a connu un destin cruel. Maintenant
une place de la ville de Bourges, dont il a dessiné et arpenté les rues habillé
en femme, porte son nom.Robert Malaval au « béret basque authentique » s’est suicidé et il n’est pas le seul…
Les « Distorsions » photographiques d’André Kertész vont chercher une nouvelle
cartographie des corps.
Coroles et pistils, chairs et végétaux, Rachel Kneebone
livre « Grief study II » en porcelaine.
La
nature est vraiment morte dans le « Festin des fous » de Joel Peter
Witkin.
L’ampoule de Boltanski
s’allume et s’éteint au rythme d’un « Cœur ». Chercheur de
gestes, il a réalisé d’autres installations au Japon en enregistrant systoles et diastoles
des visiteurs.
L’Art brut et les architectures imaginaires : Pour
ce volet occupé par des artistes révélés par Dubuffet qui aimait « le peu, l’imparfait, le mêlé »,
nous y reviendrons,
je retiens le régional de l’étape : le raffiné Patrick Gimel
et
les maquettes géantes « Mute Migration » de l’indienne
Hema Upadhyay
confectionnées avec les matériaux des
bidonvilles.
Wolfgang Laib est de retour au musée avec ses nuanciers de pollen.
Les Voyages lointains : Si les scientifiques
approchent l’inexplicable, les traces d’une aspirine effervescente peuvent
amener à réfléchir sur le vrai et le faux.
«Trous noirs » Arnaud Maguet.
Et le dernier voyage: Pour « Finir en
beauté » nous avons le choix entre la « couronne mortuaire »
de Michel
Journiac
ou « La tombe prématurée » de
Pierre Molinier.
Et parmi de nombreuses croix encore un « Nounours
crucifié » d’Anette Messager.
La démarche simple
comme le temps qui passe de Nicholas Nixon
consistant à tirer le portrait
des « sœurs
Brown » année après année au même emplacement, est poignante.
L’expression « Une Histoire vraie » de Stéphane Thidet
placée à l’extérieur, fait allusion au film de Linch où il est question de réconciliation au
bout d’un périple en tracteur.
Pauvre Homme. IL me fait pitié maintenant...
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