Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble expose son intention de donner une place aux jeux vidéos dans le champ artistique académique à partir des créations japonaises et de leur réception en France, sous le signe de « Sega Saturn Tokimeki Memorial ». Dans l’industrie culturelle de masse, les jeux vidéo, au-delà de l’aspect ludique et de l’économie constituent un domaine où les américains ne sont pas seuls, bien qu’à l’origine l’entreprise japonaise SEGA (Service Games) née pendant l’occupation américaine ait été dirigée par eux. Parmi les machines à sous, les flippers, arrivent les bornes des jeux d’arcade. « Rifleman » en 1967 a adopté un habillage western pendant que « Pong Tron » copié sur le concurrent américain Atari souscrit aux codes nippons.
Nintendo produisait des cartes à jouer « Hanafuda ».
lance en 1977 la
console desalon« Color TV-Game 6 ».
À la fin des années
1980, au Japon et aux États-Unis,
un foyer sur trois était équipé de « Famicom »
(Family
Computer).
Les thématiques gangsters ont du succès
et le motard de « Zippy Race » conduit de Los Angeles à New York.
Le jeu « Space invaders », unique dans sa façon de jouer,
s’inspire de « La Guerre des mondes »
d’H.G. Wells et connaît des prolongements dans la rue avec le
mosaïste « Invader ».
Les premier jeux de
samouraï n’étaient même pas commercialisés en dehors du Japon et pourtant les
duels des films de sabre comme « La
Légende de Zatoïchi : le masseur aveugle » ont inspiré quelques
scènes finales de westerns spaghetti.
Pour parler à tout
le monde, les jeux deviennent inodores,
« Le
cuirassé Yamato » véritable lieu de mémoire, avait été coulé pendant
la seconde guerre mondiale ; dans une version récente son épave sert à
construire un vaisseau spatial sauveur de l’humanité.Le loup « Okami » incarnation de
la déesse du soleil est très référencé parmi les mythes fondateurs, avec des sonorités de
shamisen (« trois cordes
parfumées »), ambiance shintoïste dans une narration sur emaki (rouleau déroulant),
ainsi que Sesshū Tōyō peignait « Paysage d’automne ». Au temps de « la guerre
froide »,
le ninja du jeu de plateformes « Strider » se bat dans le même camp
que le reaganien « Rocky».
« Dragon quest » adopte sur sa jaquette les codes des mangas
alors que les sources étrangères de « Donjons et dragons » sont réinvesties en des jeux de rôle devenus un genre à part entière : les JRPG (Japonese role playing game) où s’effacent les références des débuts. Les gameurs nourris par leur presse spécialisée dont les catalogues offrent du choix en version originale, s’approprient les productions japonaises au-delà de leur passion initiale et se montrent curieux de culture japonaise. Le goût pour l’empire du soleil levant se développe depuis les estampes qui séduisirent Van Gogh jusqu’à Goldorak que le club Dorothée popularisa.Japan Expo, créée
par des français, témoigne chaque année pendant plusieurs jours, de l’intérêt
du public pour la culture populaire japonaise à travers manga, jeux vidéo, arts
martiaux, musique J-pop, cinéma…
« J’envie aux Japonais l’extrême netteté
qu’ont toutes choses chez eux. Jamais cela n’est ennuyeux et jamais cela paraît
fait trop à la hâte. Leur travail est aussi simple que de respirer et ils font
une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance comme si c’était aussi
simple que de boutonner son gilet. » Van Gogh