Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble, lors
de la journée consacrée à l’Italie, a précisé d’emblée que la populaire étiquette « bolognaise » s’appliquait à la sauce,
mais que la brique qui colore la ville est « bolonaise », rouge, comme l’ancrage politique de Bologne surnommée aussi « la grassa », pour
sa cuisine. La ville située au Nord des Apennins est réputée pour son « Université », la plus ancienne
d’Europe.Installée dans le centre historique, elle a été constituée par des étudiants se fédérant dès 1088 contrairement à la
Sorbonne à Paris fondée par des professeurs. La « Dotta » (« la
savante ») est aussi musicienne comme leur patronne « Sainte Cécile »
par Raphaël commandée
par un marchand de soie pour l'église San Giovanni in Monte.
« San
Petronio entre saint Dominique et François »
de Lorenzo Costa tient
la maquette de la ville, « un panier de terre cuite » dominé par « La tour Asinelli » (96 m) du nom de la famille qui
l’occupait, vers laquelle convergent les rues principales. Juste à côté,
« La tour Garisenda »,
penche, écrêtée à 48 m,
dans la ville dite exagérément « aux cent tours ».« Les arcades » (« portici ») datent du
moyen-âge pour certaines,
Sur « La place San Stefano », du
complexe religieux qui compta 7 églises pour évoquer la Jérusalem céleste,
trois églises demeurent : des Saints-Vital-et-Agricole, du Sépulcre et du
Crucifix. La « basilique San Petronio » la plus grande église en brique du
monde, construite pour le parti guelfe, se situe du côté du pape. Charles Quint y fut couronné empereur par Clément VII.
« Le Palais d’Accursio » siège de
la mairie de Bologne donne les heures civiles. Une statue en bronze du pape Grégoire XIII y figure.
Elle avait échappé à la fonte en canon grâce à un coup de peinture blanche
quand Bonaparte passa par là.
« La fontaine de Neptune » compte 90 jets d’eau. Commandé par le légat du pape à Jean de Boulogne,
né à Douai, au carrefour des luttes de pouvoir, le musculeux dieu antique fit
scandale.
La famille Bentivoglio, « Portrait de Giovanni II Bentivoglio », connut le pouvoir et ses violences
et participa à l’essor artistique de la Renaissance, mais la dynastie ne fut pas
aussi puissante que les Médicis de Florence ou les Sforza de Milan.
La prestigieuse université attirait les
cismontains (lombards, toscans et siciliens) et les ultramontains (treize
autres sous-nations de l'Europe chrétienne). Les étudiants espagnols résidaient dans « Le collège
d’Espagne », et suivaient les cours dans les églises, bien que les
relations avec les évêques n’aient pas toujours été harmonieuses.
Deux des « Tombeaux des glossateurs »
qui rédigeaient des commentaires relatifs au droit s'élèvent devant l’ Eglise
des dominicains où est enterré leur saint patron.« Arche de saint
Dominique » par Nicola Pisano.
surmonté par « La statue d’Apollon » est
spectaculaire, avec le siège du conférencier encadré de deux « Ecorchés ».Sa « Bibliothèque » est
remarquable.
«La Venerina »(« petite Vénus ») objet pédagogique en cire est conservée au
Musée d'anatomie et obstétrique du palais Poggi.« Farinelli » mourut dans cette ville de musique,
Au « Teatro
Comunale » après le
succès de la première de Lohengrin
de Wagner, le pays de Verdi connut une autre bataille d’Hernani. Quand pourrons nous y aller pour de vrai ?