Le film aux 24
millions d’entrées ne s’est aucunement déprécié au bout de 20 ans : le
charme est intact, les trouvailles toujours aussi délicieuses. Hors du temps.
Nous retrouvons un Montmartre
éternel, Paris colorisé, accordéon, bistrots et épicerie, foire du Trône,
pavillons de banlieue, nains de jardins, concierge, photomatons et collections
diverses, solitudes, petitesses et gentillesses, poésie, esprit d’enfance et
vision d’une humanité drôle et fantaisiste vivement croquée.
Un peintre passe son
temps à reproduire un Renoir et invite à profiter de la vie.
« La chance,
c’est comme le Tour de France : on l’attend longtemps et ça passe vite. »
On s’amuse derrière
un Dussolier en voix off à reconnaître les acteurs charmants qui révèlent la
magie depuis des situations qui ne restent pas longtemps banales : le
« fabuleux » du titre est parfaitement illustré.
Nous passons de
scènes cocasses à l’émotion et partageons intimement des petits plaisirs qui ne
sont pas toujours aussi avouables que celui de casser la croûte sucrée d’une
crème brulée, tout en prenant du recul autour des écrans en abyme.
Le parcours d’une
espiègle qui fait le bien autour d’elle réussit l’exploit de ne jamais être
mièvre et nous fait du bien à nous aussi.