Nous levons le camp sous un ciel parsemé de quelques nuages peu menaçants et une température plus élevée que les matins précédents.
Nous prenons
nos tickets pour l’Isola Madre dans la guitoune du publico servizio (45 €
pour quatre personnes).
Le marinier rechigne un peu pour la carte bleue mais
l’accepte et c’est le parcmètre qui se montre moins coopératif, aussi le marinier vient à
mon secours car il nous attend pour le départ.
Le voyage
dure dans les 10 minutes, l’île étant la plus éloignée des trois. Nous ne
sommes guère nombreux à débarquer. Après un petit café, nous payons notre droit
d’entrée : 13 € chacun.
Le temps est
maintenant ensoleillé et doux, parfait pour flâner dans le jardin
botanique à l’anglaise.
Il ressemble
plus à un parc de huit hectares qu’à l’extérieur ordonné du palais d’Isola
Bella.
Il regroupe une grande variété de plantes, certaines connues d’autres
plus exotiques, certaines en pleine terre d’autres dans des pots en terre.
Les
couleurs multiples explosent et jouent
un rôle important dans les associations des fleurs ou des feuillages pour
obtenir des massifs composés avec goût : azalées, rhododendrons, lantanas,
hibiscus, houx, bougainvilliers, bananiers, bambous verts ou noirs, oliviers,
lotus, feuilles vert clair ou foncé, unies ou panachées….
Déraciné lors de la
tempête de 2006, le vénérable et grand
cyprès du cachemire vieux de deux cents
ans, a été redressé à l’aide de grues et se maintient grâce à des câbles
solidement enfoncés, près de l’entrée du palais.
Difficile
d’imaginer que toute cette végétation résiste aux frimas de l’hiver et pourtant !
Il n’y a pas
que les plantes hébergées et soignées dans ce petit paradis.
Des paons et des
faisans peu farouches circulent librement au détour des allées, blancs ou
colorés, mais ne se laissent pas photographier facilement.
Quant aux perroquets et aux perruches, ils
sont prisonniers dans des volières piazzale dei pappagali, tandis que des
moineaux gourmands de l’autre côté des grilles les narguent et s’approchent
pour profiter de leurs graines.
Si le
Palazzo semble plus modeste que celui
d’isola Bella, il ne manque cependant pas de curiosités.
- Nous
découvrons d’abord une série de
portraits espagnols dont celui de Philippe II
- Des objets
plus personnels comme la collection de poupées de la comtesse, des parapluies,
des chemises et éventails révèlent les goûts et
la vie de leurs propriétaires aisés.
- les
marionnettes à fil protégées derrière des vitrines témoignent de leurs distractions. Le théâtre privé
semble prêt à fonctionner avec ses quelques chaises placées face à la scène
devant trois ou quatre pantins attendant de prendre vie au milieu du décor. Les
personnages sont issus de la comedia del
Arte, ou représentent des commères, des juges, des policiers, un loup, parfois
proches de la caricature. C’est vraiment original et intéressant à détailler.
- au niveau
du Palazzo lui-même, un art de vivre raffiné transparait ; un joli salon d’angle lumineux aux murs
peints de dessins délicats est gratifié d’un monumental lustre vénitien.
A la sortie,
la déambulation nous conduit directement vers une chapelle extérieure.
Elle
est séparée du Palazzo par un bassin
fleuri de nénuphars, et est accessible via un escalier à balustrade
curieusement, gardé par un lion chinois.
Inévitablement,
nous devons traverser la boutique où je remarque, comme hier, la vente d’une
eau parfumée qui se revendique des îles Borromées.
« Nulla sveglia un
ricorde quante un parfume » « Rien n'éveille mieux un souvenir qu'un parfum » Cette citation de Victor Hugo participe à sa
publicité.
Nous traînons
un peu au milieu des plantes étrangères
(Australie et Nouvelle Zélande) avant d’attraper le dernier bateau de 13h50
pour Stresa.
Il est tard
et nous consommons notre plat de pâtes quotidien au restaurant attenant au
funiculaire.
Nous n’avons
pas à chercher l’embarcadère si peu
indiqué et le petit parking au pied du funiculaire du Mottorone, nous sommes en
terrain connu.