J’ai étonné favorablement une de mes nièces quand je lui ai
dit que je m’étais procuré le dernier CD de Saez ; voilà que je me mettrais
enfin aux chanteurs modernes, quand elle
m’a cru arrêté à Mouloudji alors que je suis passé à Bashung depuis belle
lurette et que j’apprécie Thiéfaine Hubert-Félix plus très jeune il
est vrai.
Mais ce qui m’a amusé c’est que le rocker de Saint Jean de
Maurienne à la voix nasillarde m’a paru très années 60 sous sa pochette qui
présente une bible tenue par des mains baguées aux rouges ongles ne dissimulant
pas très efficacement de jolies fesses féminines.
Une provocation gentillette qui a choqué la RATP une seconde fois ;
on pourrait se demander si ce n’est pas une stratégie marketing.
Je me suis senti loin de ses révoltes qui m’ont semblé tellement vintage que je ne
savais qui était le plus vieilli.
Et quand il se lamente:
« Dans le ventre
des filles, c’est pas le temps qui passe
c’est la vie qui nous
dépasse » ça ressemble à du Zoo-Ferré
et pour « un dernier tango » :
passe moi le beurre !
L’iconographie rameute une « Cadillac noire » avec vitesses manuelles,
et « les
drogues pour pas devenir fou » devraient être remboursées par la sécu.
Quand arrive cinq heures à Rochechouart, Dutronc est parti se
recoucher.
« les rues ça pue ça sent les fleurs
Du mal que t’as fait à
mon cœur »
On peut mettre ses musiques à fond, elles envoient du lourd
et du varié, les mots s’effacent sous les battements, il parait d’ailleurs que
ses concerts arrachent.
« Que chante au
cœur des tristes la joie de vivre enfin
Sous les feux
d’artifices aux surfaces trop belles »