mercredi 1 décembre 2010
Edward Hopper
Hopper, le plus américain des peintres, était exposé à l’Hermitage sur les hauteurs de Lausanne. C’est toujours instructif de découvrir des travaux inconnus d’un artiste qui annoncent les œuvres emblématiques, ainsi des gravures aux cadrages originaux, aux contrastes vigoureux. Des croquis préparatoires nous font mieux approcher son travail. Le peintre des solitudes a gardé son quant à soi au moment où Picasso et d’autres secouaient la figuration. Après sa venue à Paris il éclaircira sa palette à la lumière des impressionnistes. Dès 1914, les personnages de son « Soir bleu » nous regardent en face. Il y a bien une section consacrée à l’érotisme mais je trouve ses nudités peu sensuelles sous le soleil. Le silence habite ses toiles qui réconcilient les amateurs de réalisme, les rêveurs surréalistes et les cérébraux qui goûtent l’abstraction. "Si vous pouviez le dire avec des mots, il n'y aurait aucune raison de le peindre" a-t-il laissé échapper. Son seul projet était de « peindre un rayon de soleil sur le pan de mur d'une maison". Ses paysages sont des décors où nous pouvons « faire notre cinéma », leur simplicité permet notre subjectivité. Les extérieurs sont balisés de phares, de pompes à essence ; l’architecture est maîtresse en campagne, et en ville nous plongeons dans les intérieurs. Le mystère des mortels habite ses grandes toiles et alors la mélancolie nous fige.
mardi 30 novembre 2010
La vie d'Augustine#4
La guerre 14-18 était terminée : on arrivait à mieux se nourrir. Mais il a fallu attendre deux ans avant d’avoir un approvisionnement plus varié.
L’été on allait glaner le blé pour nourrir les lapins. Mon père acheta un demi cochon qui fut mis au saloir.
On allait aussi aider les fermiers au moment du ramassage des pommes de terre. On n’était pas les seuls car c’était pendant les vacances. Mais il nous arrivait aussi de manquer l’école pour profiter d’une récole de patates. Les fermiers nous donnaient les plus petites. Ma mère en faisait cuire à l’eau et on les accompagnait avec du hareng saur. C’était un bon repas.
Mon père faisait de gros pâtés quand il y avait le cochon. Il préparait le saindoux avec sel et poivre. On étalait le saindoux sur de grandes tartines tirées de pains de quatre livres. Au retour de l’école, c’était bien bon.
Il nous arrivait aussi d’aller sur les terrils où les mineurs déversaient les déchets et la terre remontés du fond. En triant, nous trouvions des morceaux de charbon. On avait des sacs exprès pour porter ce charbon. Souvent des gens étaient blessés et même tués par le contenu des bennes qui déversaient leur chargement en haut du terril. On s’arrangeait pour travailler de l’autre côté de la benne mais ce n’était pas facile.
Un jour, je suis rentrée avec une blessure au pouce à la main droite. Sans désinfection, cela a tourné au panaris. Ce que j’ai pu souffrir ! On essayait un tas de remèdes, en vain. Une voisine, Félicie et son amie Adèle ont dit à ma mère, en cachette de mon père, qu’il fallait me faire un pansement avec de la bouse de vache !
Finalement mon père m’a envoyé au dispensaire avec ma soeur Marie-Louise. On m’a ouvert le pouce, quel soulagement ! Je ne dormais plus depuis plusieurs nuits.
L’été on allait glaner le blé pour nourrir les lapins. Mon père acheta un demi cochon qui fut mis au saloir.
On allait aussi aider les fermiers au moment du ramassage des pommes de terre. On n’était pas les seuls car c’était pendant les vacances. Mais il nous arrivait aussi de manquer l’école pour profiter d’une récole de patates. Les fermiers nous donnaient les plus petites. Ma mère en faisait cuire à l’eau et on les accompagnait avec du hareng saur. C’était un bon repas.
Mon père faisait de gros pâtés quand il y avait le cochon. Il préparait le saindoux avec sel et poivre. On étalait le saindoux sur de grandes tartines tirées de pains de quatre livres. Au retour de l’école, c’était bien bon.
Il nous arrivait aussi d’aller sur les terrils où les mineurs déversaient les déchets et la terre remontés du fond. En triant, nous trouvions des morceaux de charbon. On avait des sacs exprès pour porter ce charbon. Souvent des gens étaient blessés et même tués par le contenu des bennes qui déversaient leur chargement en haut du terril. On s’arrangeait pour travailler de l’autre côté de la benne mais ce n’était pas facile.
Un jour, je suis rentrée avec une blessure au pouce à la main droite. Sans désinfection, cela a tourné au panaris. Ce que j’ai pu souffrir ! On essayait un tas de remèdes, en vain. Une voisine, Félicie et son amie Adèle ont dit à ma mère, en cachette de mon père, qu’il fallait me faire un pansement avec de la bouse de vache !
Finalement mon père m’a envoyé au dispensaire avec ma soeur Marie-Louise. On m’a ouvert le pouce, quel soulagement ! Je ne dormais plus depuis plusieurs nuits.
lundi 29 novembre 2010
Potiche.
Quand un film est trop vanté, je crains la déception.
Par exemple : la danse de Depardieu avec Deneuve, la scène risque d’être éventée.
He bien pas du tout !
Je fais partie de la cohorte qui se dit « pas fan de Deneuve et qui l’a adorée dans ce film » (dans Indochine itou). L’évocation des années 70 permet les caricatures gentilles et une efficacité dans le scénario avec des rapports de classe bien démarqués, des rôles dans les couples bien marqués et des surprises possibles.
C’était du temps des comédies de boulevards, des chansons sentimentales auxquelles on croyait.
Le succès du film d’Ozon n’est pas seulement celui d’un casting en platine : les monstres sont à la hauteur. C’est une comédie vraiment réussie. Je me suis revu comme au temps de Ségolène, quand elle fut tellement moquée avec sa Fraternité, de cette foule sentimentale, comme celle qui est emmenée par Deneuve sur « c’est beau la vie » de Ferrat. Je m’étais trompé d’époque, avec d’autres. La salle s’est rallumée, et nous sommes plongés dans le noir.
Par exemple : la danse de Depardieu avec Deneuve, la scène risque d’être éventée.
He bien pas du tout !
Je fais partie de la cohorte qui se dit « pas fan de Deneuve et qui l’a adorée dans ce film » (dans Indochine itou). L’évocation des années 70 permet les caricatures gentilles et une efficacité dans le scénario avec des rapports de classe bien démarqués, des rôles dans les couples bien marqués et des surprises possibles.
C’était du temps des comédies de boulevards, des chansons sentimentales auxquelles on croyait.
Le succès du film d’Ozon n’est pas seulement celui d’un casting en platine : les monstres sont à la hauteur. C’est une comédie vraiment réussie. Je me suis revu comme au temps de Ségolène, quand elle fut tellement moquée avec sa Fraternité, de cette foule sentimentale, comme celle qui est emmenée par Deneuve sur « c’est beau la vie » de Ferrat. Je m’étais trompé d’époque, avec d’autres. La salle s’est rallumée, et nous sommes plongés dans le noir.
dimanche 28 novembre 2010
Out of context for Pina. Platel.
De l’importance du placement au moment où la lumière s’allume sur la scène : en étant dans les premiers rangs à la MC2, j’ai pu apprécier l’investissement des membres de la troupe de Platel qui dansent avec les doigts de pieds, les yeux et avec la langue, ils claquent des dents. Cette intimité est émouvante vers ses corps qui ont enlevé leurs habits de ville pour se revêtir parfois de couvertures. Les danseurs impressionnants jouent de leurs tendons, de leurs articulations dans des postures originales, des mouvements inventifs et réglés admirablement. La salle se lève d’enthousiasme au final. Si j’ai retrouvé des allusions à Pina Bausch avec les frôlements, les pas de peu dont l’intensité nous envahi peu à peu, je n’ai pas saisi la folie dans les gestes primordiaux des acteurs à la maigreur impressionnante pour certains. Nous ne sourions pas forcément aux mêmes choses. Alors que des commentaires évoquent l’humour de cette représentation, mon tempérament me porte à voir surtout de la souffrance, de la solitude, du tragique. Les régressions se dépassent furtivement, et s’il y a bien quelques accents techno, je retiens surtout le dépouillement, un battement intermittent qui ne porte pas à de chaleureuses effusions mais plutôt à une réflexion sur nos pauvres conditions d’humain.
samedi 27 novembre 2010
Le Monde diplomatique en bandes dessinées
Le Monde diplo, c’est pas des rigolos.
Eh bien, quand ils confient leurs préoccupations, leurs analyses à des dessinateurs de BD, c’est intéressant et pas triste, quoique.
Le récit d’une dessinatrice sud coréenne sur son pays d’origine où les évènements dans la durée se lisent à travers ses passions est vraiment pédagogique.
La critique de Christian Vaneste, homophobe militant, ne méritait peut être pas autant de place cependant le ton « rubrique à brac » est adéquat pour ridiculiser les propos du député UMP.
Toutes les facettes de la BD sont représentées :
Le mystère avec l’évocation de mythologies dans le Caucase,
La dialectique pour envisager la fermeture de la bourse,
Une biographie d’un héros de l’insurrection du ghetto de Varsovie, genre histoire de l’Oncle Paul,
Un roman photo pour une fiction où Bernard Arnaud viendrait prendre le café chez des ouvriers qu’il a licenciés,
La ligne claire pour décrire les difficultés de réfugiés à Marseille,
Une fiction pour mieux faire sortir le réel dans un aéroport,
alors que l’évocation de Beyrouth est poétique.
Par contre le retour du mammouth laineux en Sibérie, comme le récit de l’assaut israélien contre la flottille qui se dirigeait vers Gaza, sont trop chargés en textes. La lecture en serait facilitée avec des caractères d’imprimerie. Et je ne dis pas cela seulement parce que ma vue s’affaiblit, je suis comme les adolescents qui ont de plus en plus de mal à lire des écritures manuscrites, celles-ci leurs sont désormais moins familières que Garamond.
Les planches garnies de bulles à partir d’une intervention de Nadine Morano font ressortir le côté burlesque s’il n’était tragique des propos d’une de celles qui tient le crachoir au comptoir de notre république bien esquintée.
Eh bien, quand ils confient leurs préoccupations, leurs analyses à des dessinateurs de BD, c’est intéressant et pas triste, quoique.
Le récit d’une dessinatrice sud coréenne sur son pays d’origine où les évènements dans la durée se lisent à travers ses passions est vraiment pédagogique.
La critique de Christian Vaneste, homophobe militant, ne méritait peut être pas autant de place cependant le ton « rubrique à brac » est adéquat pour ridiculiser les propos du député UMP.
Toutes les facettes de la BD sont représentées :
Le mystère avec l’évocation de mythologies dans le Caucase,
La dialectique pour envisager la fermeture de la bourse,
Une biographie d’un héros de l’insurrection du ghetto de Varsovie, genre histoire de l’Oncle Paul,
Un roman photo pour une fiction où Bernard Arnaud viendrait prendre le café chez des ouvriers qu’il a licenciés,
La ligne claire pour décrire les difficultés de réfugiés à Marseille,
Une fiction pour mieux faire sortir le réel dans un aéroport,
alors que l’évocation de Beyrouth est poétique.
Par contre le retour du mammouth laineux en Sibérie, comme le récit de l’assaut israélien contre la flottille qui se dirigeait vers Gaza, sont trop chargés en textes. La lecture en serait facilitée avec des caractères d’imprimerie. Et je ne dis pas cela seulement parce que ma vue s’affaiblit, je suis comme les adolescents qui ont de plus en plus de mal à lire des écritures manuscrites, celles-ci leurs sont désormais moins familières que Garamond.
Les planches garnies de bulles à partir d’une intervention de Nadine Morano font ressortir le côté burlesque s’il n’était tragique des propos d’une de celles qui tient le crachoir au comptoir de notre république bien esquintée.
vendredi 26 novembre 2010
Des chiffres et des lettres
Fifi et Lolo sont dans un bateau.
Des enfants de maternelle ont été filmés lors de débats « philosophiques », mais la philo en terminale S est menacée. On requiert de l’autonomie à quatre ans, pendant que Tanguy prend son temps. La crise économique pèse sur certaines situations où faute de travail, de logement, les jeunes ne prennent plus leur envol, mais la crise est aussi éducative et la confusion des mots recouvre celle du sens.
Quelques voix suggèrent de primariser le collège, alors que le maquillage devient un acquis de plus en plus précoce dans les compétences des collégiennes aux sacs Longchamp. En philo on passe justement son temps à définir les mots et dans ce monde qui ne tourne pas rond, ce n’est pas vouloir maintenir un pré carré où n’auraient droit de penser que quelques lettrés que de préciser : si la discussion est le moteur des apprentissages, il me semble ridicule de parler de philosophie en maternelle. Je suis toujours preneur de mots d’enfants mais ceux que j’ai déjà mis en ligne sont venus spontanément dans le jeu de la vie et non extraits de procédures artificielles. Comme le disait une amie « nous les traitons en petits hommes en oubliant qu'ils sont des petits d'homme » : il faut avoir été petit, si l’on veut grandir. Je m’inquiète davantage de cohortes de collégiens démotivés élevés au biberon de l’enfant roi et fatigués avant d’avoir esquissé leur premier pas.
Les notes traumatiseraient les élèves pendant que nos vies seraient suspendues à des agences de notation. Ce refus d’accepter une note, c’est comme le bavardage de ceux qui annoncent : « je ne porte surtout pas de jugement de valeur » pour en général introduire un avis bien salé. C’est l’air du temps qui pourtant ne cesse de classer les lycées, les hôpitaux, de casser les stars académiciens. C’est l’indifférenciation revendiquée qui sélectionnera plus impitoyablement sur des non-dits, l’indifférence avec chacun sur sa planète où n’accèdent aucun avis, ni remarque, ni critique.
Bien de ces mots connotés mettent à bas, en ce moment, leur sens et le bon sens, et des débats incessants autour de l’école érodent la confiance de ses acteurs entre eux et minent leur aplomb personnel, en éloignant toute approche pragmatique.
Le mot « travail » est il encore prononçable pour des élèves ?
Ces notes, tout dépend de l’usage qui en est fait, elles peuvent être une indication parmi d’autres dans une ambiance constructive, mais néfastes pour les plus faibles dans une atmosphère de concurrence. Elles valent mieux que le sabir technocratique qui a envahi les livrets d’évaluation mais ne remplacent pas une expression personnelle de la professeure des écoles. J‘ai même failli dire « maître », c’est que j’essaye de maquiller mon âge. Pourtant à suivre des débats avec certains qui parlent de « zéro pointé » alors que je ne sais même pas ce que c’est ce « pointé », après toutes mes annuités dans la maison Mammouth. Les bras m’en tombent, de tant de bavardages caricaturaux.
Au pays gouverné par la politique du chiffre où les agents de pôle emploi, les personnels de santé, de sécurité, sont calés dans les starting blocks des statistiques, nous sommes étourdis par tous les zéros qui s’alignent sur les lignes des financiers.Le chiffre se sent quelque peu mol. Après les mots les chiffres ne disent plus rien.
Les scandales en ondes entretiennent un spectacle permanent et le public s’habitue.
Comment peut on avancer la notion de valeur (morale) quand les exemples viennent d’en haut qui font pousser dans les potagers scolaires des chardons et des courges : délinquance et abêtissement ?
Faut-il se réclamer d’un Platon en petits pots à quatre ans, parce que not’ résident de l’Elysée a lui d’infantiles réflexes ? On le disait « hyper président », mais il n’est pas sorti de la séquence du téléspectateur. Le mépris qu’il ne mégotte pas pour les journalistes se justifie à tous coups.
« Je n’ai pas entendu votre réponse » qui a dit ça ?
Pas les petits marquis tout contents contents d’être dans la lumière, mais c’est lui qui pose les questions, lui, le garant de not’ république répudiée.
Le majordome de Betancourt a eu plus de dignité que ces larbins.
................
Dans le cahier livre de Libé, une phrase du philosophe Walter Benjamin:
"Articuler historiquement le passé ne signifie pas le connaître "tel qu'il a été effectivement", bien plutôt devenir maître d'un souvenir tel qu'il brille à l'instant du péril"
Un dessin du Canard de cette semaine:
Des enfants de maternelle ont été filmés lors de débats « philosophiques », mais la philo en terminale S est menacée. On requiert de l’autonomie à quatre ans, pendant que Tanguy prend son temps. La crise économique pèse sur certaines situations où faute de travail, de logement, les jeunes ne prennent plus leur envol, mais la crise est aussi éducative et la confusion des mots recouvre celle du sens.
Quelques voix suggèrent de primariser le collège, alors que le maquillage devient un acquis de plus en plus précoce dans les compétences des collégiennes aux sacs Longchamp. En philo on passe justement son temps à définir les mots et dans ce monde qui ne tourne pas rond, ce n’est pas vouloir maintenir un pré carré où n’auraient droit de penser que quelques lettrés que de préciser : si la discussion est le moteur des apprentissages, il me semble ridicule de parler de philosophie en maternelle. Je suis toujours preneur de mots d’enfants mais ceux que j’ai déjà mis en ligne sont venus spontanément dans le jeu de la vie et non extraits de procédures artificielles. Comme le disait une amie « nous les traitons en petits hommes en oubliant qu'ils sont des petits d'homme » : il faut avoir été petit, si l’on veut grandir. Je m’inquiète davantage de cohortes de collégiens démotivés élevés au biberon de l’enfant roi et fatigués avant d’avoir esquissé leur premier pas.
Les notes traumatiseraient les élèves pendant que nos vies seraient suspendues à des agences de notation. Ce refus d’accepter une note, c’est comme le bavardage de ceux qui annoncent : « je ne porte surtout pas de jugement de valeur » pour en général introduire un avis bien salé. C’est l’air du temps qui pourtant ne cesse de classer les lycées, les hôpitaux, de casser les stars académiciens. C’est l’indifférenciation revendiquée qui sélectionnera plus impitoyablement sur des non-dits, l’indifférence avec chacun sur sa planète où n’accèdent aucun avis, ni remarque, ni critique.
Bien de ces mots connotés mettent à bas, en ce moment, leur sens et le bon sens, et des débats incessants autour de l’école érodent la confiance de ses acteurs entre eux et minent leur aplomb personnel, en éloignant toute approche pragmatique.
Le mot « travail » est il encore prononçable pour des élèves ?
Ces notes, tout dépend de l’usage qui en est fait, elles peuvent être une indication parmi d’autres dans une ambiance constructive, mais néfastes pour les plus faibles dans une atmosphère de concurrence. Elles valent mieux que le sabir technocratique qui a envahi les livrets d’évaluation mais ne remplacent pas une expression personnelle de la professeure des écoles. J‘ai même failli dire « maître », c’est que j’essaye de maquiller mon âge. Pourtant à suivre des débats avec certains qui parlent de « zéro pointé » alors que je ne sais même pas ce que c’est ce « pointé », après toutes mes annuités dans la maison Mammouth. Les bras m’en tombent, de tant de bavardages caricaturaux.
Au pays gouverné par la politique du chiffre où les agents de pôle emploi, les personnels de santé, de sécurité, sont calés dans les starting blocks des statistiques, nous sommes étourdis par tous les zéros qui s’alignent sur les lignes des financiers.Le chiffre se sent quelque peu mol. Après les mots les chiffres ne disent plus rien.
Les scandales en ondes entretiennent un spectacle permanent et le public s’habitue.
Comment peut on avancer la notion de valeur (morale) quand les exemples viennent d’en haut qui font pousser dans les potagers scolaires des chardons et des courges : délinquance et abêtissement ?
Faut-il se réclamer d’un Platon en petits pots à quatre ans, parce que not’ résident de l’Elysée a lui d’infantiles réflexes ? On le disait « hyper président », mais il n’est pas sorti de la séquence du téléspectateur. Le mépris qu’il ne mégotte pas pour les journalistes se justifie à tous coups.
« Je n’ai pas entendu votre réponse » qui a dit ça ?
Pas les petits marquis tout contents contents d’être dans la lumière, mais c’est lui qui pose les questions, lui, le garant de not’ république répudiée.
Le majordome de Betancourt a eu plus de dignité que ces larbins.
................
Dans le cahier livre de Libé, une phrase du philosophe Walter Benjamin:
"Articuler historiquement le passé ne signifie pas le connaître "tel qu'il a été effectivement", bien plutôt devenir maître d'un souvenir tel qu'il brille à l'instant du péril"
Un dessin du Canard de cette semaine:
jeudi 25 novembre 2010
Nues. Renaissance.
En peinture, le nu féminin est l’incarnation de la beauté et à la période de la Renaissance les corps apparaissent.
Botticelli expose les potentialités de la féminité avec ses trois grâces: la beauté, le don de soi, la pureté. Vénus est au centre, c’est la quintessence de la civilisation méditerranéenne dans une pose christique.
Puis Venise la cosmopolite, plus pragmatique prend le pas sur Florence plus cérébrale et religieuse.
La Vénus de Giorgione aux yeux clos est sans culpabilité, une Eve sans péché.
Elles s’appellent toutes Vénus, mais celle du Titien a les yeux bien ouverts et dans une autre toile lorsqu’il représente l’amour sacré, la femme est dénudée, alors que l’amour profane disparaît dans les plis de sa robe. Suivrons nous le conférencier Christian Loubet qui joue avec l’orgue qui sonnerait avec orgasme pour un tableau à destination de Charles Quint qui ne l’entendait peut être pas ainsi ?
Véronèse multiplie les miroirs et Vénus apaise Mars. C’est le personnage de Diane, la femme de pouvoir, qui devient tendance. A Mantoue, Parme, les maniéristes jouent encore avec Danaé adolescente, Léda, mais les prétextes des titres mythologiques sont dépassés.
Bronzino peint des éros ambigus et Julio Romano dans le palais du Té a peint la vie compliquée de Psyché où en milieu olympien, Zeus ne manque pas de vigueur.
Les élèves français de l’école de Fontainebleau eurent beau refroidir la beauté, les visages de Gabrielle d’Estrées ou de Diane de Poitiers, et leurs tétins mignons, sont ceux de la beauté éternelle.
Botticelli expose les potentialités de la féminité avec ses trois grâces: la beauté, le don de soi, la pureté. Vénus est au centre, c’est la quintessence de la civilisation méditerranéenne dans une pose christique.
Puis Venise la cosmopolite, plus pragmatique prend le pas sur Florence plus cérébrale et religieuse.
La Vénus de Giorgione aux yeux clos est sans culpabilité, une Eve sans péché.
Elles s’appellent toutes Vénus, mais celle du Titien a les yeux bien ouverts et dans une autre toile lorsqu’il représente l’amour sacré, la femme est dénudée, alors que l’amour profane disparaît dans les plis de sa robe. Suivrons nous le conférencier Christian Loubet qui joue avec l’orgue qui sonnerait avec orgasme pour un tableau à destination de Charles Quint qui ne l’entendait peut être pas ainsi ?
Véronèse multiplie les miroirs et Vénus apaise Mars. C’est le personnage de Diane, la femme de pouvoir, qui devient tendance. A Mantoue, Parme, les maniéristes jouent encore avec Danaé adolescente, Léda, mais les prétextes des titres mythologiques sont dépassés.
Bronzino peint des éros ambigus et Julio Romano dans le palais du Té a peint la vie compliquée de Psyché où en milieu olympien, Zeus ne manque pas de vigueur.
Les élèves français de l’école de Fontainebleau eurent beau refroidir la beauté, les visages de Gabrielle d’Estrées ou de Diane de Poitiers, et leurs tétins mignons, sont ceux de la beauté éternelle.
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