Pour que le « Napoléon qui déjà perçait sous Bonaparte » advienne, la peinture a joué son rôle dans la communication de L’ajaccien. Les codes symboliques venus des profondeurs mérovingiennes sont revisités ainsi que cette tri partition moyenâgeuse entre ceux qui prient, qui travaillent, et ceux qui combattent. Le sacre de David avec la mère présente sur le tableau alors qu’elle était absente de la cérémonie, est une œuvre de propagande, mais les lignes de force de la toile immense concourent à la légende plus habilement. La démarche moderne d’une construction d’image se retrouve avec Bonaparte qui passe le col du Saint Bernard avec la cocarde républicaine sur son cheval cabré au dessus de la roche où est gravé le nom d’Hannibal et celui de Charlemagne. La légende se met en place depuis la visite aux lépreux en Egypte, le déterminé de brumaire, jusqu’à l’avatar de Jupiter dans son manteau d’hermine par Ingres. L’hermine : la pureté, mais elle punit aussi sans faire de bruit.
Prendre connaissance des dessins, des travaux préparatoires de Girodet, David, Gérard était intéressant dans cette conférence de Gilles Genty qui a annoncé que la restauration reprendra bien des thèmes de l’empire. L’arc de triomphe voulu par Napoléon sera achevé par Louis Philippe.
jeudi 27 mai 2010
mercredi 26 mai 2010
J 33. Dernier jour au Cambodge
Le réveil est tardif, nous n’avons rendez-vous qu’à 15h 30. La première activité consiste à plier, ranger le plus astucieusement possible les bagages qui n’ont cessé de grossir. Nous partons tous les trois pour la ville, après avoir changé de l’argent, nous nous séparons. Je me rends à mon officine internet préférée, et laisse les dames à la recherche du magasin d’optique indiqué par l’hôtel pour réparer des lunettes qui ont perdu une vis tellement petite au petit déjeuner. Le magasin moderne, aseptisé est désert. Avec un soin infini, l’employé visse, resserre, nettoie, rééquilibre les lunettes pour 1$. Tout vaut 1$ au Cambodge. Un dernier tour au grand marché central, sans l’ombre d’un client : échange de cadeaux : pachemina et foulards en soie. T-shirts « Same same », côté recto « but différent » côté verso, avec des tailles un peu fantaisistes. Et ultime crochet par l’old market pour des petites boîtes à épices en faïence déjà repérées ; marchandage en un temps record et emballage dans un joli panier pour la modique somme de 10 $. Nous rentrons en tuk tuk car il nous faut libérer les chambres à 12h. Le patron français de l’hôtel se montre accommodant en nous laissant une chambre.Nous allons prendre notre dernier repas à « Arun ». Face au restaurant, sur un banc, cinq jeunes garçons sniffent de la colle et s’épouillent. Un handicapé poussé par un copain quête discrètement et reçoit un peu de monnaie de la part du personnel. Nous donnons les petits billets qui nous restent. Nous rentrons à l’hôtel par des chemins détournés. Encore une fois la pluie se déchaîne après notre arrivée à l’abri. Il pleut encore quand Sothy et son chauffeur viennent nous chercher ; les employés nous aident avec les grands parapluies toujours disponibles. Sothy nous gâte encore avec des bouquets de lotus blancs et roses et du jasmin odorant. Nous nous séparons devant l’aéroport tout neuf de Siem Reap. Premiers à enregistrer nos bagages, nous nous acquittons de l’onéreuse taxe de 25$ par personne et passons la frontière où une douanière facétieuse fait semblant de refuser nos bouquets. L’avion décolle avec pratiquement ¼ d’heure d’avance. Les hôtesses se cachent derrière des masques, et des fumées insecticides suintent des porte-bagages. Nous mangeons une nourriture insipide qui meuble bien les 1h 30 de vol. Il ne nous reste plus qu’à attendre 23h 25 à l’aéroport d’Hanoï.
mardi 25 mai 2010
La rebouteuse
Celle dont tout le monde parle, autrement dit « la désencraudeuse » n’apparaîtra qu’à la fin des cette BD de Lambour et Springer. Cette absence est un procédé efficace pour entretenir le mystère : les plantes peuvent guérir ou faire mourir. Le temps de décrire un village et ses rancunes, ses secrets, vigoureusement mis en image où il est question aussi du retour d’un enfant du pays. Les traditions se perdent mais les superstitions ont la peau dure. Vite lu.
lundi 24 mai 2010
Festival de Cannes 2010 : mes palmarès
Oui, il y a la sélection officielle et vous connaissez le vainqueur à cette heure, mais nous ne nous sommes pas agglutinés avec mes amis cinéphages dans les files d’attentes pour des films que nous verrons probablement en salles. D’autres compétitions nous ont offert des occasions de nous émouvoir ou de nous décevoir.
Parmi les films de la liste « Un certain regard », j’attribuerais volontiers un trophée au réalisateur de « Mardi après Noël », très juste et fin sur un sujet rebattu pourtant : la séparation d’un homme et d’une femme.
Pour « La quinzaine de réalisateurs », « Benda Bilili » est le film le plus revigorant des 27 que j’ai vus cette année.
Pour la semaine de la critique, « The winner is : Armadillo » documentaire sur la guerre de jeunes soldats Danois en Afghanistan.
Dans la sélection ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) : se distingue pour moi, « Fix me » où le réalisateur palestinien nous intéresse à ses douleurs intimes pour mieux évoquer les problèmes de son pays.
Et dans « Le cinéma des antipodes », c’est « Blessed », et ses enfants désespérés, le plus fort.
Je m’amuse chaque année à relever des points communs aux films proposés que j’ai pu voir.
Comme il y eut « l’année des pipes », la cuvée 2010 commença par des pannes de voitures dans « Chaque jour est une fête » et « Robert Mitchum est mort ».
« Benda Bilili », « Un poison violent » « Frères » « Le secret de Chanda » comportent des scènes de chorale.
Et si les enfants sont souvent voués à sauver les familles : « Boy », « Illégal », « Bi, Dong so », « Chanda », voire « Abel » ou « Sand castel », « Blessed », ce serait abuser de ramener ces films à cette seule dimension et en faire un système.
Des fosses sont creusées dans la terre pour enterrer les morts : « Armadillo », « Accidents happen », « Poison violent », « Secrets », « Nostalgie de la lumière », « Le secret de Chanda », « Boy », « Bi » et je ne compte pas « Home by Christmas » qui traite de la seconde guerre. Dans « Boy » un champ est défoncé pour retrouver un trésor.
Parmi les films de la liste « Un certain regard », j’attribuerais volontiers un trophée au réalisateur de « Mardi après Noël », très juste et fin sur un sujet rebattu pourtant : la séparation d’un homme et d’une femme.
Pour « La quinzaine de réalisateurs », « Benda Bilili » est le film le plus revigorant des 27 que j’ai vus cette année.
Pour la semaine de la critique, « The winner is : Armadillo » documentaire sur la guerre de jeunes soldats Danois en Afghanistan.
Dans la sélection ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) : se distingue pour moi, « Fix me » où le réalisateur palestinien nous intéresse à ses douleurs intimes pour mieux évoquer les problèmes de son pays.
Et dans « Le cinéma des antipodes », c’est « Blessed », et ses enfants désespérés, le plus fort.
Je m’amuse chaque année à relever des points communs aux films proposés que j’ai pu voir.
Comme il y eut « l’année des pipes », la cuvée 2010 commença par des pannes de voitures dans « Chaque jour est une fête » et « Robert Mitchum est mort ».
« Benda Bilili », « Un poison violent » « Frères » « Le secret de Chanda » comportent des scènes de chorale.
Et si les enfants sont souvent voués à sauver les familles : « Boy », « Illégal », « Bi, Dong so », « Chanda », voire « Abel » ou « Sand castel », « Blessed », ce serait abuser de ramener ces films à cette seule dimension et en faire un système.
Des fosses sont creusées dans la terre pour enterrer les morts : « Armadillo », « Accidents happen », « Poison violent », « Secrets », « Nostalgie de la lumière », « Le secret de Chanda », « Boy », « Bi » et je ne compte pas « Home by Christmas » qui traite de la seconde guerre. Dans « Boy » un champ est défoncé pour retrouver un trésor.
dimanche 23 mai 2010
La Passion selon Jean
L’ambigüité du titre de cette pièce de théâtre peut laisser croire au récit d’une glorieuse dramaturgie : il n'est question que de l’attente d’un patient d’un hôpital psychiatrique et de son infirmier, au guichet d’une Caisse des pensions et des retraites, pour une validation médicale.
« Regardez docteur / je suis en vie je suis en vie / j’ai le certificat / j’ai le certificat / existence en vie / c’est écrit là / que l’Jean c’en l’est l’témoin / et il a signé pour moi / que lui me garantit / que je suis en vie / hein l’Jean que je suis en vie ? Hein ? »
Le sous titre de la pièce montée par Jean Yves Ruf est plus explicite : « mystère pour deux voix ». C’est bien de langue dont il s’agit : quand la poésie va du rêve énigmatique à la révélation de l’absurdité du monde. Les hommes souffrent et rejouent la montée au Golgotha. Des jeux dérisoires autour de l’interdiction de fumer et l’usage compulsif de la cigarette ont pu faire naître quelques rires dans la salle de la MC2 que je n’ai pas compris, tant la douleur, la solitude ne peuvent se dire mieux que dans ces répétitions, ces fuites, ces cascades. Un son ténu, lancinant, mécanique vient soutenir la tension née d’un texte subtil d’Antonio Tarentino bien servi par deux acteurs très crédibles. Nous entrons en empathie avec ces dérèglements, qui ne sont pas éloigné de nos murailles.
« Regardez docteur / je suis en vie je suis en vie / j’ai le certificat / j’ai le certificat / existence en vie / c’est écrit là / que l’Jean c’en l’est l’témoin / et il a signé pour moi / que lui me garantit / que je suis en vie / hein l’Jean que je suis en vie ? Hein ? »
Le sous titre de la pièce montée par Jean Yves Ruf est plus explicite : « mystère pour deux voix ». C’est bien de langue dont il s’agit : quand la poésie va du rêve énigmatique à la révélation de l’absurdité du monde. Les hommes souffrent et rejouent la montée au Golgotha. Des jeux dérisoires autour de l’interdiction de fumer et l’usage compulsif de la cigarette ont pu faire naître quelques rires dans la salle de la MC2 que je n’ai pas compris, tant la douleur, la solitude ne peuvent se dire mieux que dans ces répétitions, ces fuites, ces cascades. Un son ténu, lancinant, mécanique vient soutenir la tension née d’un texte subtil d’Antonio Tarentino bien servi par deux acteurs très crédibles. Nous entrons en empathie avec ces dérèglements, qui ne sont pas éloigné de nos murailles.
samedi 22 mai 2010
En revenant de la réunion GEStE
Proclamer « Ensemble » sur notre blason n’est pas qu’une ambition gentillette, elle nous oblige à la fois à la modestie et à des renoncements. Dans la famille fâchée de la gauche dans notre ville, se contenter de constater la permanence des problèmes de personnes ne pourra amener qu’à les entériner.
Dans une première phase nous avons réussi à travailler PS, PC, PG, non encartés, et puis nous nous sommes paralysés. Si les débats ont paru nous plomber, c’est aussi que les assurances sur le sens de l’action vacillaient et que les problèmes d’identité s’exacerbaient.
Le pari d’ouvrir une autre boutique pour aller inlassablement vers cette vieille lune de « la politique autrement » vient d’être lancé.
Si le compte rendu du Dauphiné Libéré de la première réunion satisfait la plupart des participants, j’aimerai me placer en contradicteur sur la priorité donnée aux préoccupations quotidiennes des saintégrévois.
Ce serait bien sûr présomptueux et imbécile de mettre de côté ce qui tourmente nos concitoyens. Mais parce que je suis un farouche amateur du débat démocratique, je ne me résous pas à ses caricatures, à ses dévoiements. Quand le débat essentiel concerne la densification de l’habitat, je suis du côté de ceux qui assument des positions courageuses et novatrices et non avec ceux qui flattent les égoïsmes. Belle âme contre démago électoraliste. Gauche baviarde contre aspirants perpétuels à la victoire aux élections locales-victimes-de-l’ingratitude-des-électeurs. Le respect de nos valeurs sera plus reconnu que d’hypocrites acquiescements à d’étroits intérêts. Chez les égaux, les égos devront composer : pour des camarades qui défilèrent poing levé pas loin les uns des autres, il doit être possible de se toucher la main.
Quant à notre organisation, elle devrait à l’image de notre projet, être souple, adaptable, à géométrie variable pour éviter de nous calcifier comme les partis qui nous irriguent et nous irritent.
Dans une première phase nous avons réussi à travailler PS, PC, PG, non encartés, et puis nous nous sommes paralysés. Si les débats ont paru nous plomber, c’est aussi que les assurances sur le sens de l’action vacillaient et que les problèmes d’identité s’exacerbaient.
Le pari d’ouvrir une autre boutique pour aller inlassablement vers cette vieille lune de « la politique autrement » vient d’être lancé.
Si le compte rendu du Dauphiné Libéré de la première réunion satisfait la plupart des participants, j’aimerai me placer en contradicteur sur la priorité donnée aux préoccupations quotidiennes des saintégrévois.
Ce serait bien sûr présomptueux et imbécile de mettre de côté ce qui tourmente nos concitoyens. Mais parce que je suis un farouche amateur du débat démocratique, je ne me résous pas à ses caricatures, à ses dévoiements. Quand le débat essentiel concerne la densification de l’habitat, je suis du côté de ceux qui assument des positions courageuses et novatrices et non avec ceux qui flattent les égoïsmes. Belle âme contre démago électoraliste. Gauche baviarde contre aspirants perpétuels à la victoire aux élections locales-victimes-de-l’ingratitude-des-électeurs. Le respect de nos valeurs sera plus reconnu que d’hypocrites acquiescements à d’étroits intérêts. Chez les égaux, les égos devront composer : pour des camarades qui défilèrent poing levé pas loin les uns des autres, il doit être possible de se toucher la main.
Quant à notre organisation, elle devrait à l’image de notre projet, être souple, adaptable, à géométrie variable pour éviter de nous calcifier comme les partis qui nous irriguent et nous irritent.
jeudi 13 mai 2010
Lire les impressionnistes.
Le musée de Grenoble présente six toiles impressionnistes avec une mise en perspective pédagogique et attractive. Les cadres tarabiscotés qui cernent les œuvres nous rappellent l’époque où les toiles ont été exposées, il y a longtemps. Ce style de peinture serait-il devenu banal ? Il est bon de revoir et de découvrir encore ces tableaux. Avec ces tranches de lumière, les reproductions les plus fidèles, les numérisations les plus précises, ne valent pas la vision des touches pour de vrai.
Le jardin de Renoir a ses fleurs qui bouillonnent dans la lumière.
Monet, le peintre du temps qu’il fait et du temps qui passe, sort son chevalet pour saisir le froid de la Seine dans les glaces en débâcle.
Degas, le dessinateur des intérieurs, des légèretés superbement cadrées, nous livre une vue d’atelier mélancolique avec une poupée inerte dans le coin avec un de ses amis Henri Michel Levy.
Pissaro nous donne l’idée d’un siècle où les ombres d’un soleil d’hiver sont bleues. La route de Louvecienne n’était pas encombrée.
Manet peint un enfant accoudé à une murette, les mains dans les cerises, cet enfant qui travaillait à l’atelier du maître s’est pendu.
Van Gogh, peintre de nuit, le plus japonais des hollandais vivant à Arles conclut le circuit, il n’aurait pas été lui-même sans les autres.
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Je reprends mes articles sur mon blog, samedi 22 mai. J’ai le privilège de pouvoir m'abreuver de cinéma tous ces jours qui viennent dans les salles de la banlieue de Cannes. Merci à ma logeuse.
Le jardin de Renoir a ses fleurs qui bouillonnent dans la lumière.
Monet, le peintre du temps qu’il fait et du temps qui passe, sort son chevalet pour saisir le froid de la Seine dans les glaces en débâcle.
Degas, le dessinateur des intérieurs, des légèretés superbement cadrées, nous livre une vue d’atelier mélancolique avec une poupée inerte dans le coin avec un de ses amis Henri Michel Levy.
Pissaro nous donne l’idée d’un siècle où les ombres d’un soleil d’hiver sont bleues. La route de Louvecienne n’était pas encombrée.
Manet peint un enfant accoudé à une murette, les mains dans les cerises, cet enfant qui travaillait à l’atelier du maître s’est pendu.
Van Gogh, peintre de nuit, le plus japonais des hollandais vivant à Arles conclut le circuit, il n’aurait pas été lui-même sans les autres.
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Je reprends mes articles sur mon blog, samedi 22 mai. J’ai le privilège de pouvoir m'abreuver de cinéma tous ces jours qui viennent dans les salles de la banlieue de Cannes. Merci à ma logeuse.
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