Je vais éviter de relire mes leçons d’instruction civique
concernant l’abstention, car avant les
élections départementales, je suis plus près de la promenade printanière, sans
passer par l’isoloir, que d’apporter ma voix à ceux qui ont tant esquinté la
gauche :
surtout pas à la filiale Cahuzac, ni aux braillards
Poutiniens.
Les ambulances ont versé dans le fossé.
Bref, je n’irai pas plus loin sur ces chemins craignant de
n’y croiser que des trains de sénateurs. Pas plus que je ne disserterai de Macron,
ne sachant rien en économie, ni de Syriza, découvrant chaque jour des aspects ignorés de la politique en
France ; alors la Grèce :
je ne sais pas.
Par contre j’évite de m’enfouir la
tête dans le sable, quand les moyens les plus modernes retrouvent le
fondamentalisme le plus moyenâgeux.
Et je sais Cabu, Wolinski effacés, les
petites filles explosées et les statues démolies.
Quand un enfant devient un bourreau,
c’est l’enfance qui est tuée.
L’école, je connais… je connaissais,
car à la faculté, désormais, il faut des rattrapages en dictées pour des
étudiants en lettres modernes ! J’avais appris pour les ingénieurs, mais
je crains qu’il ne soit trop tard, avec des profs en exercice, confondant
« la tension » et « l’attention »sur des bulletins, nuance
au cœur pensais-je de leur métier, et qui n’en ont rien à foutre de se corriger !
Comment peut-on les respecter ?
Je croyais que la gauche (la
gauche ?) avait à voir avec la culture. Mais point du tout ! Elle minimise
les motivations religieuses, ethniques qui expliqueraient une part des crises
du monde. Les lunettes économiques en œillère ne signent pas qu’un défaut
passager, mais un vice constitutif chez les princes qui nous gouvernent.
Ceux-ci nourris à la com’ n’envisagent plus la complexité et préfèrent s’en
prendre à Onfray, le philosophe, et asséner quelques mots outranciers pour
« faire sens », croient-ils. Alors face à « apartheid » les
mesures semblent dérisoires même si par
contre le terme « islamo fascisme » dit avec justesse ce qui nous sidère présentement.
Dans la réforme du collège, ils tirent
l’enseignement vers l’animation et enfoncent les élèves dans une léthargie
imposée par un système qui ne croit plus en lui-même.
Ah, les réseaux « sociaux »
se sont déchainés, car Goldman a dit aux jeunes : « remuez-vous ! » Comment ne pas pointer la
décadence de notre société qui se perd dans des querelles qui n’en sont pas !
Alors que les élèves : «ils ont sommeil de 8 à 9, ont faim de 11 à
12 et sont excités de 16 à 17»
d’après la formule ramassée d’une collègue que j’ai connue bienveillante et qui
persiste à l’être.
D’accord pas d’amalgame : il y en
a aussi qui digèrent de 14h à 15h et d’autres qui sont fatigués de 8h à 17h.
La prof, elle, est debout, j’en
connais aussi.
Et tant s’appliquent encore à élever
les petits, se mettant à leur portée, sans s’abaisser, les écoutant sans les
approuver à tous coups.
En insistant sur le mot qui se perd,
« élever » : Maggiori dans Libé parlant du philosophe Jean-François Mattéi :
« Depuis l’aube
grecque, toutes les connaissances linguistiques, religieuses, philosophiques,
esthétiques, scientifiques, sociales, éthiques, juridiques, économiques,
historiques se sont bâties de façon architectonique, sur le modèle d’une
cathédrale, dont l’architecture - «non de pierre, mais de pensée» - est gouvernée par la «raison universelle» : l’humanité de
l’homme, comme conscience, sujet de droit, être social, vient de ce qu’il
habite au centre de ce système et en est nourri, «édifié». «Que l’on édifie le monde à partir d’un modèle
scientifique, l’homme à partir d’un modèle éthique ou le citoyen à partir d’un
modèle juridique, le geste d’édification a pour but d’élever la réalité de l’homme
à la hauteur d’une idée, l’idée de vérité, l’idée de justice ou l’idée de
bien.»
......
Le dessin de la semaine, je l'ai apprécié dans "Libération" .