samedi 19 octobre 2024

Les gens sont comme ça. Philippe Delerm.

La dernière livraison de l’écrivain des familles procure le plaisir d’être à nouveau réunis tout en mesurant le temps qui passe. 
Sa collection d’expressions toutes faites ne révèle pas que de doux instruments de la sociabilité : sans être exclusif comme « Ah oui, non mais moi », ou aussi envahissant qu’ « Elle m’a fait une angine »
« C’est mignon » ou «  Tu me diras » recèlent quelques ambigüités plaisantes à relever. 
Il redonne de la rugosité au « panier » qui avait disparu sur l’écran de nos commandes : 
«  Ajouter au panier ».
Je me suis amusé à retrouver : « Tu vas sortir de ta zone de confort » pour un clin d’œil à ma petite fille qui m’a ainsi conseillé lorsque je m’obstine à choisir « vanille-chocolat » comme parfum de glace. Le « T’inquiète » de son frère est devenu légendaire.
La légèreté de l'annonce « On est entré dans le temps additionnel » finalement pas si anodine que cela, va bien avec la gravité familière de : « ça nous fait une sortie ». 
« … on n’est pas à l’abri d’une averse, j’avais cinq degrés ce matin dans le jardin, je ne sais s’il y a encore plus de monde que l’année dernière, je vais rentrer faire une soupe. » 
Je demanderais volontiers : « Auriez-vous une petite carte ? » pour revenir à la librairie retrouver le poète une fois prochaine. Il ne s’agit sûrement pas « De faire avec » que contredirait « Mais quand même » pour jouer avec les têtes des 35 chapitres.
Les paresseux pour qui « Les mots sont impuissants » sont ici contredits, et si « On refaisait le monde » marque l’impuissance, ces 100 pages : «  C’est que du bonheur ! »
 La frontière vers le Sud est franchie à partir de laquelle on entend « Avé plaisir »,mais le soir tombe :  
« Le soleil commence à peine à fléchir dans cet orange chaud qui donne à la pierre des bastides une douceur d’éternité romane. »

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