jeudi 31 octobre 2024

Nécropolis. André Chabot.

Parmi 250 000 photographies réalisées dans plus de 70 pays, le conférencier devant les amis du musée de Grenoble, en bon « nécropolitain », nous invite à découvrir quelques statues mortuaires, poèmes de pierre en noir et blanc. Les noms des sculpteurs ne sont pas cités alors que leurs œuvres témoignent d’une époque d’avant une standardisation qu’il déplore. 
Après la première référence « Barcelone »  seuls les lieux seront mentionnés.
André Chabot a prévu une chapelle pour lui et sa femme au «  Père Lachaise » où les photographes amateurs ne manquent pas de se photographier dans les reflets d’un Reflex de granit.
Auteur de nombreux livres aux titres engageants : «  Sous les pavots la tombe », « La croix pour l’ombre »… Les références ne manquent pas pour un tour avec retour depuis l’au-delà en compagnie de Dante. Ont-ils croisé Anubis maître des nécropoles ?
Les livres d’Ariès, Barthes et Baudrillard ont guidé  l'ancien professeur de français dans un ciel chargé en anges de la mort :
Uriel frère de Lucifer, Azraël  présent dans la tradition hébraïque et musulmane.
Les dieux psychopompes comme Hermès conduisant vers Hadès, avaient eu bien du travail comme « l’Ankou » pour les Celtes et Charon pour les Grecs anciens.
A « Gènes » une statue pourrait donner le sentiment de souhaiter rejoindre la disparue
alors qu'un drap soulevé n’abolit pas le mystère
.
A « Venise » la belle au bois dort.
Les fils reconnaissants, les maris exemplaires ont souvent l’épitaphe poétique 
à inscrire sur cénotaphes, hypogées, ou tombeaux.
Dans la commune « Les Salles-du-Gardon » la sentence vaut pour tous.
Dans le cimetière St. Sebastian à
« Salzbourg » les chérubins marchent sur les crânes 
et des vers sortent par les orbites.
Le défunt dans son dernier face à face doit retrouver les saines couleurs de la vie.
Des baisers frémissent à Milan, 
un cortège accompagne le défunt pour toujours à « Séville ».
Le silence s’impose à « Bruxelles »,

mais des maisons de conte de fées sont construites dans le « cimetière des plaisirs » 
de « Lisbonne »
Un cimetière a pu s’écrouler à « Naples »
alors que « Londres » la ville tentaculaire conserve quelques lieux de repos charmants.
Si Internet ne recèle que certains clichés proposées ce jour là,
les couleurs prélevées sur la toile du « Cimetière Joyeux de Săpânța » en Roumanie rappelant la profession du défunt et les circonstances de sa mort sont plus guillerettes
que le phallique cactus sur la tombe de Siné même si la formule l’accompagnant :  
« Mourir, plutôt crever! » ne manque pas de vigueur. 
Victor Hugo, c’est quand même autre chose :  
« Ce n'est rien d'être mort, il faut avoir des rentes.
Les carcasses des gueux sont fort mal odorantes ;
Les morts bien nés font bande à part dans le trépas ;
Le sépulcre titré ne fraternise pas
Avec la populace anonyme des bières ;
La cendre tient son rang vis-à-vis des poussières ; »
Ce couple du
« Cimetière Montparnasse »,
croisant Eros et Thanatos dans leurs bourgeoises tenues, pourrait résumer la diversité des professions représentées, des artistes honorés, des athlètes immortalisés dans la pierre de tous ces champ du repos. 

1 commentaire:

  1. Une petite pensée pour la Piéta de Michelange dans ton sujet.
    Les amants sont pathétiques, mais beaux.
    Oui, nous serons bientôt là. Peut-être est-ce la raison de tant de frénésie en ce moment, allons savoir ?

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